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L'entremetteuse n'est pas seulement un tableau véridique et passionnant de la prostitution de luxe et du proxénétisme parisien dont certains faits divers, rapportés récemment par les journaux, confirment l'exactitude.
C'est aussi, superbement racontée par Guy des Cars, l'étonnante destinée d'une petite orpheline bretonne, Caroline Bineau, qui, grâce à son intelligence et à son sens des affaires, parviendra à accumuler une véritable fortune et à devenir, sous le nom de Madame Carole, la reine de la galanterie parisienne.
Autour d'elle gravitent de prodigieux personnages, tels que Madame Agnès, son initiatrice, le baron Melchior de Marnet-Melval, devenu commanditaire de maisons closes par goût des soubrettes, Dédé, le chauffeur de taxi astucieux pour qui Carole n'hésitera pas à trahir sa patronne car, le fait est extraordinaire, cette instigatrice de tant d'amours perverses demeurera passionnément fidèle à un seul homme.
Afficher en entierCaroline Bineau, dite Madame Carole raconte ses souvenirs... Et ils sont fertiles en événements qui vont du burlesque au tragique.Madame Carole a réussi à accumuler une véritable fortune en exerçant, pendant un quart de siècle, une profession aussi dangereuse que délicate : celle d'entremetteuse. Et elle pousse le cynisme jusqu'à se glorifier de ses agissements qu'elle compare à des exploits. Comment la petite orpheline, venue du fond de sa Bretagne, est-elle parvenue - grâce à un sens inné des affaires et à un manque absolu de scrupules - à devenir une reine parisienne de la galanterie organisée? C'est ce que nous raconte ce nouveau roman de l'un des observateurs les plus lucide des tares et des vertus de notre époque.
Autour de l'héroïne centrale gravitent de prodigieux personnages tels que Madame Agnès l'initiatrice de Caroline aux mille et un secrets du proxénétisme, Dédé le chauffeur de taxi qui a compris qu'une voiture peut servir à tout, le baron Melchior de Marnet-Melval le commanditaire monoclé des entreprises de l'entremetteuse, Monsieur Richard le marchand de bestiaux éternellement amoureux et tant d'autres parmi lesquels fourmillent les prostituées constituant « le cheptel » et les amateurs incarnant « la clientèle ».
Le plus extraordinaire, c'est qu'au milieu de cette faune bigarrée et pitoyable un grand amour - celui de Madame Carole, elle-même pour l'amant aux yeux bleus - parvient à surnager et même à s'imposer en apportant une note romantique dans un milieu où l'on ne trouve le plus souvent que l'hypocrisie, la haine, la dénonciation et la cruauté. Car il semble que jamais, jusqu'à ce jour, un romancier n'ait encore réussi à faire vivre avec une telle intensité les fantoches humains qui sont les victimes ou qui vivent du plus vieux métier du monde.
Jamais aussi Guy des Cars ne paraît avoir poussé plus loin et avec plus de maîtrise l'étude d'un caractère féminin. L'ENTREMETTEUSE rejoint triomphalement la lignée de ses autres ouvrages LA MAUDITE, L'IMPURRE, LA CORRUPTRICE, LA RÉVOLTÉE et LA VIPERE qui tous continuent à être des succès mondiaux.
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