Ajouter un extrait
Liste des extraits
On avait le ciel, là-haut, tout pointillé d’étoiles, et on se couchait sur le dos pour les regarder, et on se demandait si elles avaient été fabriquées, ou si elles étaient juste là.
Afficher en entierPeu après le ciel se couvrit, il y eut des éclairs et du tonnerre et bientôt ce fut la pluie; les petits oiseaux avaient donc raison. Il pleuvait à torrents et il soufflait un vent comme je n'en avait jamais vu. C'était un de ces gros orages d'été. Il faisait si sombre que dehors tout était bleu noir. Ah! que c'était beau! Et la pluie fouettait si fort que les arbres à quelques pas étaient brouillés comme si on les avait recouverts de toiles d'araignées. Et puis, tout d'un coup, il venait un rafale qui les faisait plier et montrait le dessous clair de leurs feuilles; et après ça une tornade épatante s'animait et faisait remuer les branches comme des bras en colère, et au beau milieu de tout, au plus beau, au plus noir de l'orage, pfft! Voilà le soleil qui se mettait à briller comme une auréole et les arbres qui s'agitaient dans le vent tout là-bas, où l'on ne pouvait rien voir tout à l'heure. Une seconde après, il faisait plus nuit qu'en enfer, le tonnerre pétait avec un bruit terrible, grondait, grognait, dégringolait tout le long du ciel, jusqu'à l'autre côté du monde, comme si on faisait rouler des barriques vides dans les escaliers, et ça fait un raffut, vous savez!
Afficher en entierJe tremblais, parce que je devais trancher, à jamais, entre deux choses, et je le savais bien. J’ai étudié ça une minute, en retenant plus ou moins ma respiration, et puis je me dis :
"C’est bon, alors j’irai en enfer" […]
C’étaient des pensées terribles, et des paroles terribles, mais je les ai prononcées. Et je les ai laissées comme ça ; et j’ai jamais plus pensé à me réformer. J’ai repoussé tout ça de mon esprit ; et je me suis dit que j’allais reprendre le chemin du mal, ce qui était bien dans mon caractère, pasque c’était comme ça qu’on m’avait élevé, et que l’autre chemin était pas pour moi. Et pour commencer j’allais me mettre au travail et j’allais voler Jim de nouveau, pour le sortir de l’esclavage ; et si je trouvais quelque chose d’encore pire, je ferais ça aussi ; puisque, comme j’étais dedans, et que j’y étais jusqu’au cou, autant que j’aille jusqu’au bout.
Afficher en entierC'est toujours comme ça : une personne fait une mauvaise action et elle ne veut pas en subir les conséquences. Elle croit que tant que les autres n'en savent rien ça n'est pas un déshonneur.
Afficher en entier« Si je me fais des idées noi' cette fois, c'est pasque j'ai entendu kekchose là-bas, comme un coup, ou une claque, y a kektemps, et que ça me souvient du jou' où j'ai très mal traité ma petite 'Lizabeth. Elle avait pas ben plus de quat' ans, et voilà qu'elle prend la fièv' scarlatine, et qu'elle reste longtemps très mal ; mais elle va mieux, et un jou' elle est près de moi, et je lui dis, voilà ce que je lui dis :
« "Fe'm la po't.
« Et elle ne le fait pas ; elle reste juste là ; et puis, elle me sourit. Ça me rend fou ; et je lui dis enco', très fo' ! Je lui dis :
« "Tu m'entends pas ? – fe'm la po't !"
« Elle reste juste là comme avant, un peu souriante. Moi je la regarde noi' ! Je lui dis :
« "Oh, mais tu vas m'obéir !"
« Et alo' je lui mets une claque sul côté de la tête qui l'envoie bouler. Et pis je vais dans l'aut' chamb', et je suis resté là dix minutes ; et quand je reviens, y avait cette po't qu'était enco' ouverte, et cette enfant qui se tenait juste là devant la po't, tête baissée, qui gémit, et ses larmes qui coulent. C'est que j'étais furieux. J'allais attraper l'enfant, mais juste alo' – c'était une po't qu'ouvrait vers le dedans – juste alo', voilà que vient le vent et qu'il la fait claquer, derrière l'enfant, ba-boum ! – et mon doux agneau, l'enfant, elle a pas bougé ! J'ai comme eu le souffle coupé ; et je sens tellement – tellement – je sais pas ce que je sens. Je me glisse derrière, tout tremblant, et je me glisse pou' ouvri' la po't très lent et sans bruit, et je passe la tête derrière la gamine, tout doux et silencieux, et tout à coup je dis bang ! Aussi fo' que je peux crier. Elle a pas bougé ! […] »
Afficher en entierQuand on est retournés sur le radeau et qu'il a commencé à compter, il a vu qu'il avait ramassé quatre-vingt-sept dollars et soixante-quinze cents. Et puis il avait rapporté une bonbonne de whisky de douze litres, qu'il avait trouvée sous un chariot en rentrant à travers les bois. Le roi a dit que, dans l'ensemble, ça dépassait tout ce qu'il avait jamais fait dans le genre missionnaire. Il a dit que c'était même pas la peine d'en discuter, les païens c'était peau de balle et balai de crin à côté des pirates, quand on entreprenait un rassemblement religieux.
Le duc, il avait pensé qu'il s'était plutôt bien débrouillé, jusqu'à ce que le roi soit rentré, mais après ça il faisait moins le fier.
Afficher en entierLe roi a sorti un vieux paquet de cartes minables, après le petit-déjeuner, il a fait quelque parties de seven-up avec le duc, cinq cents la partie. Puis ils s'en sont lassés et ils ont déclaré qu'ils allaient étudier un « plan de campagne », comme ils disaient. Le duc est allé plonger dans son sac de voyage et en a sorti un tas de petites affiches imprimées, qu'il a lues à voix haute. Une affiche annonçait que « Le célèbre Dr Armand de Montalban de Paris » donnerait « une conférence sur la Science de la Phrénologie » à tels et tels endroits, tel jour de tel mois, entrée dix cents, et qu'il « proposait des études de caractère pour vingt-cinq cents par personne ». Le duc a dit que c'était lui. Sur une autre affiche il était « Garrick le Jeune, de Drury Lane, Londres, tragédien célèbre dans le monde entier ». Sur d'autres affiches, il portait toutes sortes de noms différents et avait fait d'autres choses merveilleuses, comme trouver de l'eau et de l'or avec une « baguette de coudrier », « chasser les sortilèges de sorcières » et ainsi de suite.
Afficher en entierJ'ai couru sur la route du fleuve comme un dératé. Au bout d'un moment, je commence à entendre des coups de fusil au loin. Quand j'arrive près de l'entrepôt à bois et à la corde de bois, là où les vapeurs s'amarrent, je m'avance sous les arbres et dans le sous-bois jusqu'à ce que je trouve une bonne place, et alors je grippe dans les branches d'un noyer de Virginie, hors d'atteinte, et j'ai observé la scène. Il y avait une corde de bois d'un mètre et demi de hauteur pas loin de mon arbre et j'avais d'abord pensé me cacher derrière ; mais heureusement sans doute que je l'ai pas fait.
Il y avait quatre ou cinq hommes qui caracolaient sur leurs chevaux dans l'espace à découvert devant l'entrepôt de bois, ils juraient et criaient et essayaient d'atteindre deux jeunes gens qui se tenaient derrière la corde de bois près de l'embarcadère des vapeurs – mais ils pouvaient pas s'approche. Chaque fois que l'un deux se montrait entre le fleuve et la corde de bois, il se faisait tirer dessus.
Afficher en entierAh ! ce Tom, quelle tête, pourun garçon de son âge ! Si j'avais la tête de Tom Sawyer, je ne la troquerais pas contre celle d'un duc, ni même contre celle d'un clown ou d'un membre du Congrès.
Afficher en entierNous avons pour nous tous les niais de la ville et dans n’importe quelle ville les niais représentent une assez jolie majorité.
Afficher en entier