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« Les Tombeaux du Temps se trouvaient au fond d’une vallée. Un obélisque court y brillait d’une lueur intérieure, tandis qu’un Sphinx de pierre semblait au contraire absorber la lumière. Une structure complexe de pylônes aux formes contournées semblait projeter des ombres uniquement sur elle-même. D’autres tombeaux se profilaient contre le soleil levant. Chacun avait sa porte, et aucune n’était fermée. Kassad savait que cela datait du temps où les premiers explorateurs avaient découvert les sites, et qu’il n’y avait plus rien à l’intérieur. Plus de trois siècles de fouilles à la recherche d’autres caveaux, monuments ou galeries cachés n’avaient abouti à aucun résultat. »
Afficher en entierSur l’Ancienne Terre, au XXe siècle, une chaîne de restauration rapide a fait fortune rien qu’en vendant à ses clients de la vache morte frite dans de la graisse, assaisonnée de produits cancérigènes et emballée dans de la mousse à base d’hydrocarbures. Neuf cents milliards d’exemplaires ont été ainsi écoulés. Allez comprendre…
Afficher en entierÊtre un poète, un vrai poète, me disais-je, c’était devenir l’avatar de l’humanité incarnée. Accepter de revêtir le manteau du poète, c’est porter la croix du Fils de l’Homme, et souffrir les affres de la naissance de la Mère Spirituelle de l’Humanité.
Devenir un vrai poète, c’est devenir Dieu.
Afficher en entierL’auteur le plus honoré du XXe siècle, William Gass, a déclaré un jour à l’occasion d’une interview : « Les mots sont les objets suprêmes. Ce sont des choses dotées d’esprit. » Et c’est vrai. Ils sont aussi purs et transcendants que n’importe quelle idée qui projeta jamais son ombre dans la caverne platonicienne de nos perceptions.
Afficher en entierLa prison a toujours été un endroit stimulant pour les écrivains, en ce qu’elle tue le double démon de la mobilité et de la diversion.
Afficher en entierL’expérience retravaillée est la quintessence de toute véritable poésie.
Afficher en entierLa croyance en une identité de poète ou d’écrivain avant l’épreuve du feu de la publication est aussi naïve et dérisoire que la croyance d’un enfant en sa propre immortalité. Et les désillusions qui s’ensuivent sont tout aussi douloureuses.
Afficher en entierDès que j’ai été en âge de penser par moi-même, j’ai su que je serais – qu’il fallait que je sois – poète. Ce n’était pas comme si j’avais eu vraiment le choix. C’était plutôt comme si toute cette beauté agonisante qui m’entourait rendait en moi son dernier soupir et m’ordonnait, me condamnait à passer le restant de mes jours à jouer avec les mots, en expiation, peut-être, du massacre irréfléchi de son propre monde-berceau par notre race. Poète je devins donc, pour le meilleur et pour le pire.
Afficher en entierAu commencement était le Verbe. Puis arriva le traitement de texte, et leur foutu processeur de pensée. La mort de la littérature s’ensuivit. Ainsi va la vie.
Afficher en entierTon passé et mon avenir. L’onde de choc des événements se déplace dans le temps comme les rides à la surface d’une mare.
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