Extraits

" - Vous êtes un peu magicien Mister P. en fait, dit-il.

- Pourquoi donc mon garçon?

- Des douze coups de minuit à la chaussure, en passant pas la souillon qui se transforme en princesse, vous m'avez offert mon propre conte de fées.

Son étrange marraine la bonne fée se contenta de rire. "

Le bal. Tous les employés n’avaient parlé que de ça pendant la journée. Un vrai bal, comme dans les contes de fées

— N’y a-t-il pas un proverbe qui dit que la vie arrive quand on arrête de tout prévoir ?

— Si, et là, tout de suite, ma vie c’est toi.

Mark faillit s’étrangler sur un éclat de rire incontrôlé.

— On est passé de la poésie au discours d’encouragement sportif en moins d’une seconde. Vous avez été coach dans une vie antérieure ?

— Quelle idée plaisante, tous ces superbes hommes musclés

Il aperçut Mark, roulé en boule au milieu de son lit et se tut. Mark risqua un coup d’œil dans sa direction et fut surpris de se retrouver nez à nez avec Mister P. Il n’y avait plus de doute, cet homme était une créature magique.

Derrière un garde du corps menaçant et une femme à l’air inquiet, se tenait la perfection incarnée. Grand, mais pas démesurément, mince, mais large d’épaules. Son port de tête était gracieux et sa démarche féline. Il avait les cheveux marron. Non, le mot était trop banal. La lumière de fin de journée jouait à cache-cache entre les mèches châtain cendré de sa chevelure, donnant l’impression qu’un rideau aux reflets d’argent encadrait son visage sculptural.

MAUDITES CENDRES ! Mark retira son bonnet et le frappa énergiquement contre sa cuisse. Son pantalon était déjà dans un état déplorable de toute façon. Il y avait tellement de suie qu’il n’y voyait presque rien. Non pas qu’il soit nécessaire de bien voir pour nettoyer une cheminée. Heureusement d’ailleurs, parce qu’il avait pour ordre de les nettoyer, toutes sans exception. Tout devait être parfait pour l’arrivée de « Sa Majesté le Prince ».

— Ça s’est mal passé hier soir ?

— Non, au contraire, nous avons passé une très bonne soirée. Mais c’est une femme intelligente, j’ai vite abandonné la séduction théâtrale au profit de la vérité nue.

— C’est-à-dire ?

— Que je recherche une épouse pour toucher mon héritage, répondit-il en riant.

— En effet, je me demande pourquoi elle ne t’est pas tout de suite tombée dans les bras, c’est tellement romantique.

— N’est-ce pas ?

— J’étais tellement bouleversé et confus, j’ai eu des flashbacks d’un autre épisode horrible de ma vie, et je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai embrassé le prince.

— Tu l’as embrassé ? répéta Mister P. avec un grand sourire.

Mark hocha la tête et cacha son visage dans ses mains.

— Tu devais lui être reconnaissant, proposa Mister P., sur un ton taquin mais rassurant.

Mark se rassit brusquement.

— Non ! On ne parle pas d’une petite bêtise reconnaissante ! Je l’ai embrassé, avec la langue et … et tout le reste !

Le sourire du petit homme ne fit que s’agrandir.

— Tu devais être vraiment très reconnaissant.