Extraits

Les mauvaises graines donnent-elles toujours de mauvais fruits?

Ce ne sont pas de simples histoires, avait-elle expliqué. Ce sont des royaumes! Des empires! Ces histoires t'ouvrent de nouveaux horizons que tu ne peux connaitre, puisque tu n'as pas vécu plusieurs vies. elles valent de l'or. Aucun banquet, même royal, ne peut les égaler. Toi, le roi, tu devrais le savoir!

"Sauf que ça n'a pas marché! Lança Carlos.

- Oui. Je sais. Un désastre. Sans aucun doute. Je n'ai eu ni la princesse, ni la fortune. D'où l'intérêt de la Dragonne pour enseigner la réussite aux futures générations.

- Comment? demanda Harriet Crochet.

- Grâce au savoir! Apprendre à anticiper. Etre plus mordant. Elargir ses horizons de pensées. Quand viendra l'époque du changement, quand le dôme s'écroulera et que la magie nous reviendra, ce sera, mes enfants, une nouvelle ère! Et vous serez prêts à la vaincre."

Plus la fête pétaradait, plus l'humeur de Mal s'assombrissait. Elle se jura qu'un jour, elle leur montrerait qui était la vraie méchante. Elle deviendrait un concentré machiavélique de Mère Gothel, Jafar, Ursula et les demi-soeurs de Cendrillon, savamment cupide, égoiste roublarde et rusée. Le monde entier réaliserait qu'elle était le portrait craché de sa mère.

Sur l’île de l’Oubli, les méchants respiraient un air nauséabond et Sa Majesté la Bête les enfumait d’affiches pour bisounours. Quel idiot, ce roi, de croire qu’en pressant des citrons, on obtient du nectar de miel.

Mal poursuivit tranquillement son chemin, s’arrêta devant une affiche de Sa Majesté la Bête et lui fit sa plus belle grimace. Ce qu’il était ridicule, ce roitelet avec sa couronne et son sourire niaiseux. « Soyez bons, cela vous fera du bien ! » L’île de l’Oubli était couverte de ce genre de propagande ridicule, à vous flanquer la migraine. Une overdose d’affiches, voilà ce qui avait provoqué son cauchemar. Rien que d’y penser, elle sentait de nouveau ses cheveux se dresser sur la tête.

Le décret de Sa Majesté la Bête était très clair: ils seraient condamnés à l'exil pour l'éternité.

Evidemment, l'éternité, c'est long. Très long. Plus long que le sommeil de la Belle qui attend un baiser. Plus long que l'attente d'une prisonnière aux cheveux d'or qui se morfond dans son donjon. Et certainement bien plus long que l'espérance d'une souillon qui languit après sa pantoufle de verre.

Ils chantèrent et rirent à tel point que Mal se demanda si ce n'était pas ça le bonheur. Parce que les quatre n'étaient peut-être pas amis, mais ils n'en étaient plus très loin.

Le mauve, Mal n'en démordait pas : à ses yeux, cette couleur symbolisait la magie et le mystère.

La Belle avait une pile de bouquins à lire sur sa table de chevet qui menaçait dangereusement de s’écrouler chaque matin sur Mrs Samovar, quand celle-ci apportait le petit déjeuner.