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Je suis rentrée un lundi de New York, le cerveau limbique rempli d’amis aimants, de hot-dogs et de buildings scintillants. Le lundi, c’est le jour de l’agonie. Celui que personne n’aime, le jour triste. Le jour où il faut remettre sa machine en marche, faire le plein de bouffe et se farcir les mauvais coups de fil. C’est le jour des factures qu’on avait négligemment laissées traîner sur un meuble la veille du week-end, le jour des mauvaises nouvelles, des résolutions de sport à gogo, des régimes drastiques ou des grandes décisions qu’on respecte à moitié. Le lundi ne sert qu’à atteindre le fameux mardi qui, lui, soulage. Ce lundi-là, le 17 novembre 2008, deux proches amies de maman, Paola et Lisbeth, m’ont téléphoné. Elles s’étaient donné le mot sans se consulter. Elles l’avaient vue ; elles étaient inquiètes. Maman leur avait paru très fatiguée.
Papa, à qui j’avais bien sûr demandé de passer la voir avec mon fils pour éviter un drame international pendant mon absence américaine, m’a raconté qu’elle était restée allongée toute l’après-midi et s’était endormie pendant leur discussion. Sur le moment, je n’ai pas considéré sérieusement les inquiétudes des amies de ma mère. J’ai attendu de digérer ces informations le mardi, et j’ai décidé de bouger le lendemain.
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