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Extrait ajouté par AMETHYST 2017-05-17T08:51:42+02:00

Cette réaction face à son ancienne employée allait à l'encontre de toutes les bonnes résolutions prises après la terrible vengeance que son épouse avait ourdie contre lui. Sur la tombe de Bonnie, dont il s'était depuis peu séparé, il s'était juré de ne plus jamais s'engager auprès d'une femme. Le châtiment avait été trop cruel.

Assurément, en ce moment de désespoir et de solitude, la décision avait été facile à prendre. Mais en présence de Taylor, cette promesse paraissait lointaine, presque incohérente.

En réalité, elle avait toujours eu un effet redoutable sur lui. La vérité, c'est qu'elle l'avait irréversiblement troublé à la minute où elle était apparue sur le seuil de son bureau. Marié à cette époque, il s'était efforcé de trouver des explications à son attachement pour la petite Blade. C'était en effet une jeune fille charmante, très impliquée dans son travail.

Aujourd'hui néanmoins, Bonnie n'était plus là... Et Taylor était une femme à part entière. Il tressaillit en repensant à son chemisier trempé, collé de manière très explicite à ses seins.

— Votre frère va bien ? s'empressa-t-il de demander, redoutant de laisser son esprit s'engager sur des voies aussi dangereuses.

Mais peut-être après tout l'heure avait-elle sonné de laisser s'exprimer ce désir si longtemps enfoui?

— Nick est en classe verte, dans la forêt de Riverhead.

Cela expliquait en partie qu'elle fût dehors si tard, elle qui organisait toute sa vie, tout son temps en fonction du jeune Nick. Deux fois seulement il avait rencontré le garçon, la première à l'occasion du barbecue organisé pour les familles des employés, la seconde lorsqu'il avait eu subitement besoin de Taylor un samedi et qu'elle n'avait pu trouver de baby-sitter. Néanmoins, grâce à ses confidences passionnées, que l'on aurait d'ailleurs plutôt attendues de la part d'une mère que d'une sœur aînée, il avait l'impression de connaître parfaitement le jeune garçon.

— Vous êtes toujours inscrite à la même agence d'intérim?

— Oui.

— Oh, comment cela se fait-il? C'est pourtant votre nom que je cite lorsque j'ai besoin d'une secrétaire intérimaire.

Ah, les malheureuses jeunes femmes qui avaient dû subir ses foudres! Monsieur se vengeant bassement sur elles de l'absence de Mlle Blade...

— Tiens, dit-elle en le regardant de biais, je ne comprends pas. Mais c'est vrai, je n'interviens plus dans l'industrie cinématographique.

— Pourquoi donc ?

Avait-elle délibérément cherché à l'éviter? se demanda-t-il avec une colère froide. Il n'avait jamais réellement pris conscience de son sentiment de possessivité à son égard. Jusqu'à ce soir.

— Ce n'est pas le genre de milieu que j'affectionne.

— Vraiment ? dit-il.

Profitant d'un arrêt à un feu rouge, il se tourna vers elle. Les joues roses, elle haussa les épaules.

— Excentricité, glamour, argent, argent et encore argent...

Elle avait toujours cultivé une certaine distança avec son univers.

— Et que faites-vous de l'art dans tout ça ?

— Quel art ? répliqua-t-elle, narquoise.

Il sourit et accéléra, une fois le feu passé au vert.

— Pauvre Taylor. Si jeune et déjà désabusée.

— Gardez votre condescendance pour vous, lâcha-t-elle, glaciale. Je ne suis plus une enfant.

Elle était la seule, parmi toutes les secrétaires qui avaient travaillé pour lui, à se montrer aussi impertinente. A la fin de sa mission, il lui avait proposé un contrat à durée indéterminée, mais elle avait catégoriquement refusé. Et malgré une frustration comme il n'en avait jamais éprouvé au cours de son existence, il l'avait laissée s'en aller, fierté oblige. En espérant au fond de lui qu'elle reviendrait. Demain, ou dans deux ans, qui sait...

— Je suis désolé, dit-il d'un ton cassant, ravalant son émotion.

— Non, vous ne l'êtes pas.

— Quel cynisme, pauvre petite fille ! remarqua-t-il en riant.

Taylor tressaillit. Pourquoi diable Jackson Santorini l'avait-il toujours traitée comme une enfant? Ses sentiments pour lui étaient pourtant bien ceux d'une adulte.

Elle avait préféré le fuir, fuir la puissance et le danger qui émanaient de lui, fuir les sensations qu'il éveillait en elle et dont elle ne savait que faire. Car avec son passé, il n'était pas question pour elle de se laisser aller à aimer quelque homme que ce soit. Tant pis pour Jackson, même si elle avait su au premier regard qu'il était différent des autres.

— Comparée à moi, vous êtes pourtant une enfant, insistait-il.

— Et merde, lâcha-t-elle, furieuse.

— Merde ? répéta-t-il.

Et il se moqua d'elle, avec cet air supérieur si typiquement masculin qui lui donnait envie de pleurer.

— L'âge ne fait plus guère de différence chez une personne une fois que vous êtes adulte, protesta-t-elle sèchement.

Elle avait besoin qu'il la considère comme une femme, et elle s'effarouchait en même temps des implications que ce besoin pouvait avoir. Insoluble.

— Oh mais si, il en fait une, répondit-il. L'âge, c'est l'expérience.

— L'âge ne signifie pas nécessairement l'expérience! protesta-t-elle.

Il braquait son regard sur elle, la mettant au défi de prouver ses affirmations. Oubliant sa fatigue, elle se piqua au jeu.

— Par exemple, j'élève un enfant. Pouvez-vous en dire autant?

— Non.

Sa réponse retentit à l'intérieur de la voiture, glaciale. Visiblement, ses paroles l'avaient froissé. Elle se mordit la lèvre, se demandant un peu tard si le mariage sans enfants de Jackson avait été son choix.

— Je suis désolée. Je ne voulais pas dire, euh... Je n'aurais pas dû.

La réponse de Jackson claqua, dénuée de toute émotion.

— C'est la vérité.

— Oui, euh... Mais le décès de Bonnie... Non, je n'aurais pas dû dire cela. Je n'ai pas réfléchi.

Quelle maladroite, quelle insupportable gaffeuse elle faisait! se maudit-elle.

Elle était tellement angoissée à l'idée de perdre la garde de Nick au bénéfice de Lance, son beau-père. Même ses efforts désespérés pour oublier ses craintes le temps d'une soirée s'étaient achevés en cauchemar. Oui, si ce n'avait été Jackson Santorini qui avait croisé son chemin par le plus grand des hasards, cette journée aurait été un enfer. Et maintenant, voilà qu'elle l'avait fiché.

— Douze mois se sont écoulés depuis l'overdose de Bonnie, dit Jackson d'une voix crispée. Notre mariage ne signifiait plus rien depuis un bon moment déjà. Tout le monde savait ça.

Oui, ils avaient été mariés, chacun menant sa vie de son côté. Lui se consacrait à son travail, entrevoyant parfois le paradis à travers le sourire d'une certaine Taylor. Bonnie, elle, se consacrait à ses médicaments. Les deux dernières années, ils ne partageaient déjà plus le même lit. Excepté une fois, quatre mois avant sa disparition.

Elle s'était montrée si tentante ce jour-là, faisant presque revivre la femme d'autrefois, avant le décès de son père qui l'avait brisée. Il avait toujours vu en elle un mirage, une illusion, mais lorsqu'elle s'était tournée vers lui en quête de réconfort, il n'avait pas su la repousser. D'autant que, sous l'effet du chagrin, elle était devenue moins superficielle, plus authentique.

Et ils avalent conçu cet enfant. Cet enfant que Bonnie avait fini par assassiner avec elle à force de cocktails de médicaments détonants. Autrement, il aurait été père, et en mesure de remettre Taylor à sa place.

Il tressaillit au souvenir de la douleur fulgurante qui l'avait transpercé jusqu'à l'âme lorsque l'autopsie avait révélé la grossesse de Bonnie. Des tests complémentaires avaient ensuite prouvé que cet enfant était bien de sa chair et de son sang.

Pourtant, son désespoir n'avait été rien, comparé à la fureur qui l'avait saisi lorsqu'il avait découvert que Bonnie savait, pour le petit être qui vivait en elle.

Elle était pleinement consciente de porter son enfant quand elle avait pris un énième amant, le dernier de la liste. Elle était pleinement consciente de porter son enfant lorsqu'elle avait ingéré son ultime cocktail de médicaments.

A l'instant où cela lui était apparu avec une évidence implacable, la haine s'était propagée en lui tel un virus, anéantissant à jamais son aptitude à s'émouvoir.

— Elle pouvait être tellement adorable, dit Taylor, manifestement gagnée par l'émotion.

— Quand elle n'était pas sous l'emprise de ses satanées drogues.

Lui savait que l'adorable Bonnie resterait à jamais sa malédiction.

— Je ne comprends pas ce qui la poussait à faire tout ça...

Il comprit que Taylor voulait parler des médicaments et de l'adultère. La presse avait révélé le scandale avec un rare déchaînement. Que penserait-elle s'il lui apprenait que l'amant de Bonnie n'était que le dernier d'une longue liste ?

Il n'avait plus posé la main sur sa femme à partir de l'instant où il avait eu connaissance de ses infidélités. Son amour pour elle était définitivement mort à ce moment-là. Après une enfance solitaire, le charme plein d'entrain de Bonnie Philips l'avait jadis littéralement subjugué. Mais à ses côtés, il avait connu une solitude plus profonde encore.

Ils ne partageaient donc plus le même lit depuis pas mal de temps déjà, jusqu'à ce jour, quatre mois avant mort. Il était revenu du bureau, sa vigilance défaillante, sa méfiance émoussée par toutes ces heures passées en compagnie de Taylor à souffrir le martyr avec ce désir qui ne pouvait s'exprimer. A voir ainsi Bonnie lui sourire après des semaines de dépression, il avait soudain été submergé par l'envie désespérée de croire qu'ils pouvaient encore sauver leur mariage.

Lui-même enfant négligé de deux célébrités mariées sur un coup de folie, il s'était promis de ne pas reproduire le schéma mariage-divorce-remariage si cher à ses parents. Comme à ses demi-frères et à sa demi-sœur d'ailleurs : Valetta, la plus jeune, n'avait-elle pas déjà une séparation à son actif?

Fidèle à sa promesse, il avait tout tenté pour préserver le fil ténu qui les maintenait encore unis. Il s'était même interdit de trop regarder Taylor, réprimant cette fièvre que sa seule présence suffisait à éveiller chez lui. Mais il avait fini par renier sa promesse, et il en voulait encore terriblement à Bonnie de l'avoir pousser à baisser les bras.

Elle lui avait porté le coup fatal le jour où elle s'était affichée au bras de son nouvel amant devant de centaines de paparazzi. Le lendemain, il demandait le divorce. Cette trahison, cet affront avait fait voler en éclats le reste de loyauté qu'il gardait encore envers la femme qu'il avait épousée.

Il se souvenait encore de sa réaction.

« Oh, je t'en prie ! s'était-elle exclamée, moqueuse, Un verre à la main à 10 heures du matin. Comme si tu ne m'avais jamais trompée toi-même ! »

Le pire était qu'en effet, il ne l'avait jamais trompée. La seule infidélité dont on pouvait l'accuser était virtuelle. Dans ses moments les plus sombres, il s'était laissé aller à penser très fort à Taylor, oui. Mais la toucher, non, pas avec une alliance à son doigt. Jamais. Elle méritait mieux que ça.

Après avoir quitté Bonnie, un secret espoir avait commencé à fleurir dans son cœur. Une fois le divorce prononcé, il se rapprocherait de Taylor. Il verrait bien alors si elle pouvait éprouver un quelconque sentiment pour lui.

Puis ce rêve s'était évaporé. La disparition de Bonnie ne l'avait pas surpris outre mesure, car elle essayait depuis des années de se supprimer. En revanche, apprendre la mort de son enfant lui avait ôté tout espoir en la vie. Il avait touché le fond.

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