Extraits

Nous ne nous lâchâmes pas des yeux, comme tous deux harponnés par le lien indomptable qui était en train de se créer entre nous. Il était bien réel, inévitable, palpable et presque odorant. Il mêlait nos empreintes olfactives, embaumant l’air de l’engagement sincère pris entre deux êtres et nous plongea dans une totale incompréhension.

Nos sangs s’appelaient.

Comme ceux de deux anges noirs.

On a la vie qu’on mérite, petite. La vôtre est pour le moment mouvementée, mais le calme, à l’issue du voyage, vaut toutes les batailles que vous gagnerez

"- Je ne me disputerais pas avec toi, Anneas, ni ici, ni ailleurs, mais mets toi tout de suite dans le crâne que personne, personne ne m'empêchera d'aller plaider la cause de Leith. Tu es content, c'est bien, tu ne l'es pas, c'est le même prix." page 291

"- Ne vous barricadez pas derrière des murs, gronda-t-il. Ne faites pas comme si rien n'était possible! C'est l'espoir qui fait avancer, tout le reste n'est que mensonge. L'apitoiement, les jérémiades, les pleurs. Ca ne sert à rien." page 268

"Tout en avançant vers lui, mon regard glissa sur la pelouse. Le vent et le froid avaient cristallisé l'herbe qui ressusciterait au prochain printemps. Alors je réfléchis à toutes les étapes de la vie qui vous changent, vous font devenir quelqu'un de plus fort. Elles vous tuent et vous font renaître. Mon moral était au plus bas, mais il n'en serait pas toujours ainsi. Bientôt, les nuages laisseraient place aux éclaircies tant attendues. Aujourd'hui, l'Esprit était avec moi. Aujourd'hui, il ferait en sorte que je sache. J'en étais certaine." page 266

"L'avenir me faisait peur. Il me tétanisait. Qu'y verrais-je? Qu'apprendrais-je? A quoi devrais-je renoncer, moi aussi? On abandonne toujours quelque chose derrière soi, c'est inévitable. Etais-je seulement prête pour ça? Tôt ou tard, la vie reprendrait son cours, j'en étais certaine, mais elle ne serait plus jamais la même, plus aussi normale qu'avant. Accepterais-je alors mon destin la tête haute, le torse bombé? Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment tout avait commencé, mais je sais une chose: je serais encore debout quand tout finirait.

Je m'en fis la promesse." page 261

"On a la vie qu'on mérite, petite. La vôtre est pour le moment mouvementée, mais le calme, à l'issue du voyage, vaut toutes les batailles que vous gagnerez." page 260

"En la présence de Grigore, ma peau réagissait presque, j'avais l'impression de la sentir crépiter. Pourtant, rien n'était physique entre nous. Il était séduisant, grand et fort, tout ce qu'une femme pouvait désirer chez un homme, mais ce n'était pas son enveloppe charnelle qui m'attirait, plutôt ce qu'elle contenait.

Il s'agissait de son âme." page 215

"J'avais peur de ce que sa disparition pouvait signifier. J'étais terrorisé à la seule pensée de ne plus jamais le revoir. Chaque parcelle de ma peau réagissait à son absence, je brûlais, je crépitais de colère, de tristesse et d'inquiétude. J'ai besoin de lui." page 185

"Mon coeur se fit plus noir que les ténèbres. Quand vous aimez quelqu'un aussi sincèrement que j'aimais Darius et qu'on lui fait du mal, il vous arrive de souhaiter, par la seule force de votre volonté, de faire exploser les murs, de désintégrer tout ce qui s'oppose à vous, d'effacer l'ardoise comme si rien n'avait existé. Eh bien, ce n'était pas ce que je voulais. Ce que je désirais, c'était les regarder agoniser, être torturés, s'éteindre à petit feu et en rire, en rire aussi fort qu'ils se moquent de lui. Par l'Esprit, ce que j'aurais adoré avoir ce pouvoir." page 168-169