Extrait

Le Pacte du Sang les avait attendus. Il ne s’était pas retiré, mais s’était dissimulé sous des faux sols, et derrière des plaques murales. À présent que l’envahisseur impérial était bloqué là, l’ennemi perpétra son embuscade en surgissant au beau milieu des unités de la Garde. Des unités de la Garde qui n’avaient plus la place de manœuvrer.

Le soldat à côté du colonel Corbec se tourna pour lui parler, et sombra à jamais dans le silence, la tête crevée par un projectile traçant. Une averse cassante de lasers s’abattit depuis les balcons sur l’escouade de Corbec, partout le long de la mezzanine qu’ils traversaient.

— Reculez ! À couvert ! Répondez-leur, à ces salauds !

Trois de ses hommes tombèrent. Corbec vit avec horreur les plaques métalliques du sol se fendiller et éclater en un millier d’endroits, sous le déluge de tirs ennemis.

Il se recroquevilla derrière un porte-bagages renversé, que les impacts faisaient frémir, dégaina son pistolet laser, et ouvrit le feu au travers du grillage du chariot vers les formes indistinctes qui se déplaçaient sur la galerie au-dessus d’eux.

Orrin, venu se protéger à côté de lui, n’employait son fusil que de façon très parcimonieuse.

— Orrin ?

— Dernière cellule, mon colonel, lui répondit ce dernier.

Corbec lâcha encore quelques tirs au pistolet, et alla chercher son dernier chargeur dans sa poche à munitions pour le tendre à son soldat.

— Fais-en bon usage, mon gars, lui dit-il.