Extraits

C'est l'apothéose du spectacle. Là où se produisent les vedettes, celleux qui brillent tels des joyaux parmi les Asservis du cirque. Celleux dont les Dettes seraient rachetées à prix d'or par d'autres Esharis, si Larce décidait de les vendre. Une perspective qui m'a toujours filé une boule au ventre, depuis que j'ai compris le système mis en place par les vainqueurs eshari.

Non seulement ils nous ont asservi·e·s, privé·e·s de notre liberté et de nos droits, mais chacun·e d'entre nous s'est vu·e imposer une Dette d'un million de livres.

Une somme astronomique, que nous sommes censé·é·s rembourser par notre travail au service des maîtres eshari.

Une Dette qui augmente à la moindre occasion, naturellement.

J'ignore combien de temps je demeure sans réaction, incapable de rassembler mes pensées, chacune d'entre elles dispersée dans mon esprit.

Heureusement pour moi, Harringwood continue son discours-fleuve dans mon dos. Un proverbe arcane veut que les Esharis ne prêtent attention qu'à deux sons : le tintement des pièces d'or et l'écho de leur propre voix. C'est certainement vrai pour l'un comme pour l'autre, je note, et pour une fois, cela va me servir.

Me serait-il possible de lire l'aura de l'Héritier, de plonger dans ses pensées comme j'ai pu le faire tout à l'heure, quand Disaris m'a parlé ?

Librement cédée, librement acceptée. Un rite de passage obligatoire pour toute Custodia. Bénies soient les puissantes !

Proverbe arcane, autrice inconnue.