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La femme leva les yeux vers Miles, ne sachant si elle allait trouver en lui un allié ou non. Les vêtements de Miles – ou du moins le peu qu’il portait – n’offraient aucun indice sur son identité. Le reste de la personne était en revanche trop exposé à son goût. Il redressa le menton avec un sourire pincé. Avec sa tête énorme vissée presque à même le buste, son échine de travers, ses jambes arquées aux os friables trop souvent fracturés et ses attelles en chrome rutilant qui attiraient l’œil, il ne payait pas de mine. Il aurait à peine atteint l’épaule de la femme si elle avait été debout. Il attendit, résigné, qu’elle se signât pour conjurer le mauvais sort, mais elle se contenta de serrer le poing
Afficher en entier— Mon seigneur, si je peux me permettre, je pense qu’il serait judicieux de réunir tous les hommes physiquement aptes de la communauté pour poursuivre le fugitif. Vous avez sans aucun doute conclu que l’infanticide était un meurtre… ?
Intéressante tournure de phrase, songea Miles sans aucune ironie. Même Pym ne la trouve pas redondante. Ah ! mon pauvre Barrayar !
— À première vue, cela paraît raisonnable, sergent Pym, mais ne vous est-il pas venu à l’idée que la moitié des hommes de cette communauté sont probablement des parents de Lem Csurik ?
— Ça pourrait avoir un effet psychologique. Avec le remue-ménage que nous allons déclencher, peut-être que l’un d’eux le dénoncera rien que pour en finir.
— Possible. À condition que Lem n’ait pas déjà quitté la région. Avant même la fin de l’autopsie, il pouvait déjà être à mi-chemin de la côte.
— À condition de disposer d’un moyen de transport.
Afficher en entier— Alors, cette transplantation osseuse, comment a-t-elle marché ? demanda Illyan.
— Comme je l’avais prévu, après celle des jambes. Le plus dur a été d’ouvrir assez profondément le bras droit pour en extraire tous les petits fragments. Pénible. Pour l’autre, ça a été plus rapide, les éclats étaient plus gros. Il n’y a plus qu’à attendre pour savoir si les transplants de moelle vont prendre dans leur matrice synthétique. Je risque d’être anémié pendant quelque temps.
Afficher en entierLes yeux de la femme s’écarquillèrent d’effroi et elle jeta à Miles des regards nerveux par-dessus son épaule. — Petit homme… — N’oubliez pas : tenez-vous droite, lança-t-il. Il la regarda disparaître dans le corridor et, un large sourire aux lèvres, grimpa deux à deux les marches menant à l’entrée principale de la résidence
Afficher en entierUn homme arborant la livrée havane et argent de la suite personnelle du comte apparut sur le seuil à l’arrivée de Miles accompagné de cette étrange femme. C’était le nouveau. Comment se prénommait-il, déjà ? Pym, oui, c’est ça. — Où est monseigneur le comte ? demanda Miles. — Dans le pavillon supérieur. Il prend son petit déjeuner avec milady
Afficher en entier— Comment… comment dois-je lui parler ? bégaya-t-elle. Faut-il que je fasse la révérence ?… Elle baissa les yeux sur ses vêtements, comme si elle prenait soudain conscience de sa crasse. Miles eut envie par facétie de lui répondre : « Mets-toi à genoux et frappe-toi le front sur le sol à trois reprises avant de parler. C’est ce que fait le chef d’état-major. » — Tenez-vous droite et dites la vérité, tout simplement, lui conseilla-t-il finalement. Tâchez d’être claire. Il comprendra. Après tout, il ne manque pas d’expérience. Elle avala sa salive
Afficher en entierJe m’en charge. Je vais au même endroit qu’elle. Le caporal haussa les épaules d’un air impuissant et se dispensa du salut militaire. Miles n’était pas en uniforme. Puis, dégainant son scanner, il examina la femme avec une grande ostentation. Il actionna ensuite l’ouverture électronique des grilles, entra les résultats de son inspection dans le terminal de surveillance, et reprit la position de repos réglementaire. Miles répondit par un sourire à ce message silencieux et, tenant la femme par le coude, lui fit franchir les grilles, pour remonter l’allée en lacet
Afficher en entierCe secteur du district natal du comte Vorkosigan disposait d’un unique juge débordé de travail qui se déplaçait de village en village, mais ne s’attardait qu’un seul jour par mois à Vorkosigan Surleau, le village au bord du lac.
Afficher en entierLe caporal, emprunté à la Sécurité impériale, arborait le grand uniforme vert de l’armée barrayarane. Il transpirait sous les feux du soleil matinal, mais aurait sans doute préféré se liquéfier sur place plutôt que d’ouvrir le col de sa tunique. Il n’avait pas l’accent local mais celui de la capitale, où une bureaucratie plus ou moins efficace gérait les problèmes comme celui de la femme qui se traînait à genoux devant lui
Afficher en entierMiles se sentait terriblement déstabilisé. Penser qu’Illyan, qu’il connaissait depuis toujours, dont il croyait avoir toute la confiance – sinon, pourquoi l’eût-il envoyé effectuer toutes ces missions lointaines en lui donnant pour ainsi dire carte blanche ?… Lui qui avait été si fier de ces responsabilités dont on l’investissait alors qu’il n’était encore qu’un jeune officier, sa carrière n’aurait-elle été que le résultat d’un complot pour se débarrasser d’un jeune Vor dangereusement maladroit ? Soldat d’opérette… Non, c’était absurde. Un prévaricateur. Quel vilain mot ! Quelle souillure pour son honneur ! Quelle insulte à son intelligence ! Comme s’il ignorait d’où provenaient les fonds de l’Empire, ou les privations que les taxes imposaient à la population
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