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PROLOGUE

À Pointe-à-la-Truite, octobre 1929

Lionel déposa l’acoustique sur sa branche dorée en fixant d’un regard songeur la rue faiblement éclairée par le lampadaire à l’huile, un vieux réverbère que le père Anselme allume religieusement tous les soirs pour l’éteindre ensuite tous les matins, et que le maire du village parle de changer pour un modèle plus récent qui fonctionnerait à l’électricité.

— Pour un village important comme le nôtre, ça serait bien, non ?

Malheureusement pour lui, monsieur le maire se heurte encore à l’entêtement de quelques vieux villageois, dont Clovis et James, qui ne voient pas l’utilité d’un tel changement puisque le père Anselme s’acquitte toujours de sa tâche avec plaisir et empressement, hiver comme été.

— Quand le père Anselme n’y sera plus, on avisera. En attendant, il ne faut pas oublier que tout changement a son prix.

Cette dépense-là fut donc jugée tout à fait inutile par la majorité des villageois lors du dernier conseil de ville.

Lionel poussa un long soupir.

Habituellement, à cette heure-ci, sauf pour un cas d’urgence s’adressant au médecin, c’était Prudence qui appelait pour avoir des nouvelles de Gilberte, de Germain ou de Célestin. C’est pourquoi, il y a quelques instants, dès la première sonnerie, Lionel avait répondu avec empressement. Il aimait bien les appels de Prudence. Ils le rapprochaient de sa famille, de ceux qu’il avait délibérément chassés de sa vie tant d’années plus tôt. Par cette belle-mère à la langue bien pendue et à la bonne humeur inaltérable, une femme qu’il n’avait pas rencontrée souvent et dont il connaissait nettement plus la voix que le visage, Lionel restait en contact avec eux d’une manière indirecte, plutôt discrète. Somme toute, une façon de faire qui lui convenait tout à fait. Ce fut donc avec un éclat de bonne humeur dans le regard qu’il avait repoussé prestement ses dossiers et qu’il s’était levé dès la première sonnerie pour se diriger vers le téléphone en bois verni, accroché au mur extérieur de son bureau.

L’éclat de joie du regard s’était cependant vite éteint devant une voix inconnue.

Lionel avait froncé les sourcils.

En effet, à l’autre bout de la ligne, c’était un jeune homme du nom de Gédéon, apparemment son neveu, qui appelait, tout essoufflé, pour lui annoncer que son grand-père, Matthieu Bouchard, n’allait pas bien.

— On a retrouvé mon grand-père étendu dans l’étable, je pense ben, avait expliqué le jeune homme, en haletant. En tout cas, c’est là qu’il était quand je suis arrivé pour m’occuper des vaches. C’est ma grand-mère Prudence qui m’a demandé d’aller appeler dans le téléphone chez Romuald. En premier, fallait parler au docteur de La Pocatière, comme de raison, vu que c’est lui qui demeure le plus proche de chez nous. Pis après ça, fallait que je vous appelle vous. Prudence a été ben claire là-dessus : fallait que je vous appelle sans faute, qu’elle a dit. Pis elle a ajouté que je trouverais votre numéro d’écrit sur un bout de papier dans le p’tit verre à cennes. Elle avait raison. Bon… C’est ça qui est ça… Astheure que mon message est faite pis que vous savez que mon grand-père va pas tellement bien, vous allez m’excuser, monsieur Lionel, mais je m’en vas retourner à la ferme pour voir comment ça se passe là-bas.

Sur ce, le jeune Gédéon avait raccroché sans plus de façon. De toute évidence, il avait été intimidé de parler dans l’appareil, cela s’entendait dans sa voix saccadée.

Lionel soupira une seconde fois en s’arrachant à son observation de la rue sombre et du ciel sans lune. Au même instant, il aperçut Victoire du coin de l’œil. Elle venait de paraître dans l’embrasure de la porte qui séparait la cuisine du salon, alertée probablement par la sonnerie du téléphone. Geste mille fois répété tout au long de sa vie, elle s’essuyait machinalement les mains avec un coin de son tablier qu’elle utilisait depuis toujours comme un torchon.

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