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[ fin des 60's - classe de Première D ]
A présent, elle inscrit au tableau les mots 'Reproduction sexuée'. Toutes les têtes se baissent religieusement pour noter.
[...]
- Bon, qui peut me dire à quoi sert la sexualité ?
La classe pouffe et murmure.
- A faire des enfants ! lance une voix.
- Pas seulement, mais oui. Le sexe est la méthode de reproduction de la majorité des êtres vivants y compris des humains. Qui peut me dire COMMENT on fait des enfants ?
- Vous savez pas, alors vous voulez qu'on vous explique, M'dame ? demande la même voix.
Plusieurs garçons éclatent d'un rire tonitruant. L'enseignante s'approche de l'un d'eux.
- Comment t'appelles-tu ?
- Qui, moi ?
- Oui, toi. La prochaine fois, ne mets pas la main devant ta bouche avant de faire le malin. Ça se remarque. Comment t'appelles-tu ?
- J... Jean-Claude Aumont.
- Eh bien, Jean-Claude, toi qui sais si bien comment faire les enfants, sais-tu comment NE PAS en faire ?
Jean-Claude rougit comme une pivoine.
Afficher en entierAu cours des années soixante, il y avait à Tilliers une demi-douzaine de médecins pour soigner ses douze mille habitants et les quelques milliers qui vivaient alentour. Les praticiens n'étaient pas plus nombreux qu'aujourd'hui, mais ils n'étaient pas surchargés pour autant. Car dans les petites villes de Beauce, on n'allait pas consulter comme ça, à tout bout de champ, pour le premier mal venu. D'abord, tout le monde n'avait pas la sécurité sociale. Certains, qui auraient pu en bénéficier, ne savaient pas comment la demander. D'autres, qui se blessaient au travail, ne savaient pas remplir les papiers. Bref, pour beaucoup de gens, c'était compliqué. "Parce que, de toute manière, qu'est-ce qu'il va me faire, le médecin ? Un mal de dos, ça tue pas, et faut bien continuer à s'occuper des bêtes !" [...] Pour aller consulter, il fallait une raison sérieuse, quelque chose qui vous rongeait depuis longtemps, qui vous empêchait de travailler ou vous faisait suffisamment peur pour vous faire toquer à sa porte. Quelque chose qui justifiait - dans l'esprit des patients, du moins - de DÉRANGER le Docteur.
[...]
Parfois c'était une boule si monstrueuse sur le ventre ou dans le sein ou sur le côté du cou qu'on avait fait de son mieux pour la cacher tant on avait honte. "Mais là c'est plus possible vous allez me gronder de pas être venue plus tôt, Docteur, mais ça m'a fait peur"...
Afficher en entier[ mai 68 ]
Au début, la télévision a montré les affrontements entre les étudiants et les CRS, puis les usines qui fermaient les unes après les autres parce que les ouvriers se mettaient en grève, et puis au bout de trois semaines la télé a fait grève elle aussi et seules les radios privées continuaient à donner des informations. J'ai entendu papa dire que le gouvernement avait interdit à Europe 1 et à RTL de faire circuler les voitures émettrices, et qu'elles n'avaient pas le droit de raconter ce qui se passait, ni même d'aller interroger les gens dans la rue. Les 'événements', fallait surtout pas qu'on en parle.
Afficher en entierTiens ça me fait furieusement penser à une petite phrase de Frantz Fanon. Qu'est-ce-qu'il disait, déjà ? Ah, oui :
Le fait que des colons algériens couchent avec leur petite bonne de quatorze ans ne prouve aucunement l’absence de conflits raciaux en Algérie.
Afficher en entier- Vous souffrez ... Et je vous écoute.
L'enseignant s'agite sur sa chaise.
- Ce qui me fait badtripper, c'est qu'si j'étais à Montréal, je crois bien que je s'rais allé me confesser. Et pourtant j'haïs les curés. Faut qu'on s'en débarrasse définitivement, d'ces crises d’ostie d'mouches à marde... Excusez-moi, quand ça va pas, le Québécois r'vient...
Afficher en entierAux yeux des Grecs, tous les autres peuples étaient des barbares, tandis que pour les Romains, tous les autres peuples étaient des barbares, sauf les Grecs. Et il nous a montré que les Romains avaient adopté les dieux et les héros grecs pour avoir l’air moins barbares, justement, et rebaptisé Zeus en Jupiter, Héra en Junon, Arès en Mars, Aphrodite en Vénus, Apollon en Phébus, etc.
Afficher en entierMalheureusement, l’abandon d’enfant est un comportement vieux comme le monde. S’il y avait des « tiroirs » tournants dans le mur des églises et des hospices, autrefois, c’était pour que les parents puissent y déposer les nouveau-nés sans être vus. C’était ça ou les abandonner sur le bord de la route, ou dans la forêt, comme dans les contes ou la mythologie grecque. Autant les condamner à mort…
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