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L'Éden ne s'est pas fait en un jour, ni même en sept. L'Éden m'appartient. Je l'ai ouvert il y a quinze ans. Un institut de beauté comme je le voulais. Enfin, presque.

Mon arrière-grand-mère était une bigote. À douze ans, elle montait les marches de l'église de Rocamadour sur les genoux en priant. Mamichette - elle avait de la moustache - et ses saintes vierges pleines d'eau bénite, un catéchisme à elle toute seule. Petite, pendue à son déambulateur, je lui demandais où était le paradis, avec un petit rire elle répondait : «Là où on est bien, Alice. Je suppose, je n'y suis pas encore allée.» Et le petit rire de revenir. Pour toi, Mamichette, je ne sais pas, pour moi, j'y suis : L'Éden, mon institut, «là où on est bien».

Aucune publicité sur les murs, rien qui puisse rappeler un commerce. Ma renommée ne tient ni à des encarts dans un journal, ni à des prospectus. Ma publicité, ce sont les femmes qui viennent. Les plus belles femmes, je les appelle comme ça dans ma tête, d'où j'ai banni le mot cliente. Je ne remplis pas les journées de rendez-vous, mais de rencontres.

J'ai pensé L'Éden comme une petite suite d'hôtel puis j'ai fait avec mes moyens. Trente mètres carrés, cabine de soins et douche incluses, où les personnes se croisent le moins possible. Un salon attenant qui a tout d'un boudoir pour se déshabiller. Venir ici, ce doit être un peu un secret, un moment privé que l'on s'accorde. Je veille à ce que le peignoir, les chaussons, le peigne et le string en papier soient toujours à la même place. L'endroit doit être immédiatement familier, on y a ses repères, on y est à l'aise. Certaines venues juste pour une épilation des sourcils vont se mettre nues parce que simplement elles sont mieux ainsi. De toute façon, pour moi, regarder un sexe ou un front, c'est pareil. Je fais mes massages à l'huile d'argan, j'y ajoute quelques gouttes de fleur d'oranger, l'odeur des crêpes de l'enfance. L'huile isole, j'en mets beaucoup, elle fait écran entre les épidémies, le mien et celui des corps que je touche. C'est surtout vrai pour le massage californien, le contact pourrait être trop intime tant il a des similitudes avec les gestes d'une étreinte. Grâce à l'huile, je glisse sur les corps et d'une certaine façon j'entre dedans, je les dénoue et leur donne conscience d'une volupté. La musique est un allié, un tuteur. À sa manière, elle permet le silence. À condition de ne pas tomber dans le folklore «Tiens voilà du Bouddha» ou «En lévitation chez les hindoues». Du sol au plafond, tout est blanc ou de couleur crème. Les murs, bien sûr, et les fleurs, les bougies. Avec le blanc, on ne peut pas tricher, on est obligé d'être propre.

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