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Les Loges du social »
Voici un petit extrait d’une petite partie du premier chapitre avant correction donc brut. Il sert juste à poser le décorum.
Ce travail n’est pas un récit mais bien un roman comme nous pouvons le découvrir au fil des pages.
Ce bureau regorge de secrets, secret de famille, secret de couple, secret de paternité, secret d’enfance. Comme si cet espace clos pouvait devenir le lieu de tous les aveux même les plus intimes, même les plus obscènes. Parfois, il était très dérangeant d’être témoin de ces confessions.
Parfois, j’ai l’impression que les murs suintent tant ils demandent un peu de clémence et que cessent ces révélations. D’ailleurs, ils sont parfois jaunes, je les soupçonne de s’adonner au tabac la nuit afin de se protéger des angoisses nocturnes dont ils sont forcément atteints.
J’ai bien essayé de les rassurer de leur expliquer qu’il fallait faire la part des choses, rien ni fait. Chaque jour, ils me présentent une tristesse qui vire progressivement à la mélancolie. Chaque entrée dans ce bureau est pour moi un supplice. Je suis pris à la gorge par ses murs écrus qui transpirent à mon arrivée toutes les souffrances endurées la veille.
Il faudra que je pense à repeindre, même sur mes propres deniers.
J’ai décidé, depuis quelques jours, de les ignorer, de faire comme s’ils n’étaient que des murs sans âme et sans peine. Pourtant, nous avons aussi partagé des fous rires que je vous conterai plus tard mais ils semblent faire le tri et ne prendre en considération que les évènements tristes de la vie des hommes.
Donc, voilà une semaine que les murs et moi sommes en froid. Je veux dire que nous n’échangeons plus sur nos ressentis. Après tant d’années, j’ai dû apprendre à me protéger. Aujourd’hui, je décide de sortir les murs de mon quotidien et ce tant qu’ils n’auront pas réussi à dépasser le côté sordide des choses exprimées dans ce lieu, qu’ils ne seront pas en capacité de faire un travail d’introspection et de m’être utiles plutôt que de me renvoyer en permanence leur détresse. C’est donc, à 45 ans, que j’ai compris que les murs avaient des oreilles, expression que je pensais enfantine et dédiée à d’éventuels paranoïaques.
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