Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 908
Membres
1 014 229

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Introduction

Les Mémoires du Dernier Cycle sont les témoignages d’êtres fantastiques. Notre monde ne nous appartient pas, il appartient à ces créatures magiques. Les vampires, les sorcières, les loups-garous, les banshees et plein d’autres encore.

Notre monde recèle de secrets qu’aucun humain ne connaitra jamais. Le seul moyen d’ouvrir les yeux sur cet univers est de lire les récits passionnés de Selena, Raïza, Isabel et Lydvack.

Alors oubliez tout ce que vous pensiez savoir, toutes les certitudes qui font que vous croyez être tel que vous vous voyez dans le miroir chaque matin.

Oubliez tout !

Je vous propose un voyage dans les secrets du Dernier Cycle.

Prologue

Un immense tableau accroché dans la salle de bal du château. Sur la toile, une magnifique et grande beauté brune. Une vampire. Son visage figé était lisse et froid, glacial.

Elle portait une longue robe ébène, de style gothique et terriblement sexy.

Une tenue de reine.

Devant le tableau, un homme, un jeune homme. Grand et musclé, il se tenait droit, raide comme un piquet. Les mains jointes dans le dos, il semblait contempler la beauté de la femme sur le portrait.

Soudain, il pencha la tête légèrement sur le côté et lança :

— Je vous vengerai. Vous étiez la seule Reine que notre monde pouvait porter. Cette femme n’a rien à faire sur votre trône. Elle se pavane tel un paon…. Mais nous savons tous les deux que les paons perdent leurs plumes avec le temps.

Le jeune homme avança encore un peu vers la toile, jusqu’à se trouver à quelques centimètres à peine.

Il dut lever les yeux pour contempler le visage de l’ancienne Reine.

— Vous verrez, mon plan est sans faille. Je vous vengerai et je serai bien meilleur que vous n’osiez l’espérer. Je prendrai sa place et je ferai ce que vous n’avez pas pu faire.

Ses poings se crispèrent un instant et il inspira une bouffée d’air.

— Je m’emparerai de leur vie et de son collier. J’aurai sous ma coupe le monde entier. Je réaliserai tous vos désirs sans le moindre scrupule. Vous serez fière de moi.

Une magnifique femme entra soudainement dans la pièce et le jeune homme se détourna du tableau pour l’accueillir.

— Maître, susurra-t-elle en s’inclinant.

— Oui Ophira. Des nouvelles ?

Tandis qu’elle se relevait, ses longs cheveux roux virevoltèrent un instant dans la direction de l’homme qui en huma la fragrance.

Il ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir de désir, tandis qu’un afflux de sang l’emplissait déjà de son feu dévorant.

La vampire s’en aperçut et s’approcha de lui d’une démarche langoureuse.

— Vous me voulez immédiatement ? Ici ?

Son regard passa sur le tableau et elle détourna rapidement les yeux. Mais ce bref instant eut raison du jeune mâle qui se rappela l’objet de la visite.

— Je t’ai posé une question Ophira. Tu sais bien que je n’aime pas attendre.

Il ponctua sa phrase d’une caresse presque brulante sur la joue de la jeune femme, du bout du doigt.

Afficher en entier

Chapitre Premier

Une vie immortelle

— Je suis enceinte !

J’étais bien forcée d’admettre que j’aurais pu le lui annoncer autrement. Mais nous étions dans la chambre qui avait vu naître notre amour. Quel autre endroit aurait mieux convenu ?

J’étais enceinte, je l’avais appris quelques heures seulement avant de partir de l’Archipel de

Svalbard. Isabel l’avait senti. Elle avait posé sa main sur mon ventre à plusieurs reprises. Et, en y repensant, ma mère aussi avait eu ce geste.

Une chose pourtant me chagrinait. Au début de ma grossesse, durant mes premiers jours, j’étais morte. Enfin morte… c’est un bien grand mot. J’avais juste activé la part de vampire qui sommeillait en moi depuis ma naissance. Celle que m’avait transmise mon père, William.

Mais je n’étais pas qu’une vampire, j’étais aussi et surtout une sorcière. Une sorcière d’une grande et ancienne lignée, les Rosa.

Mon histoire avait réellement commencé au décès de ma mère. Ce si funeste événement avait à jamais changé ma vie. C’était comme si je m’étais éveillée d’un très long sommeil. Ce que j’avais vécu jusqu’alors n’était qu’un rêve. La réalité était tout autre.

Ma mère, Laura Rosa, avait, dans ses jeunes années de sorcière, rencontré mon père,

William, un vampire de plus de cinq cent ans d’existence. Durant deux petites années, ils avaient vécu une idylle merveilleuse basée sur un amour des plus sincères. Mais voila, les sorcières et les vampires étaient, depuis des siècles, des ennemis mortels.

Le Coven d’Oviedo, mon clan, avait accepté William bien que sa nature profonde restât un problème. C’était sans compter sur le passé de l’immortel. Il était recherché par une Reine usurpatrice qui le désirait à tel point qu’elle faisait de lui sa propriété et son arme. Pour protéger sa femme et son enfant à naitre, mon père nous abandonna, laissant ma mère seule.

De désespoir et de dépit, Laura renia la Magie qui coulait dans ses veines, ainsi que sa famille, s’exilant dans la vie qu’elle avait choisie. Une vie sans magie.

C’est ainsi que ma vie se déroula durant les vingt années qui suivirent, élevée par ma mère et par Adrian, l’homme que j’avais toujours pensé être mon père. Ces deux là s’étaient rencontrés peu de temps après le départ de William. Bien qu’elle vécût un réel bonheur avec son époux, ma mère n’oublia jamais le vampire de ses rêves.

Revenant à la réalité je pus, dans l’obscurité de la chambre, voir les yeux ébahis de Cyriel, le vampire de mes propres rêves.

— Pardon ? Tu es quoi ?

Je déglutis difficilement.

— Enceinte, marmonnai-je.

Il ne pipa mot, se bornant à me regarder. Patiente, j’attendis une réaction, qui semblait tarder.

Soudainement, son visage s’éclaira et un sourire apparut, se faisant de plus en plus radieux.

Il se leva précipitamment. Mes yeux me permettaient désormais de percevoir les détails de ses mouvements, ce qui n’était pas le cas avant l’activation de mes gênes vampiriques.

Il me prit dans ses bras et me serra fort.

— C’est merveilleux mon amour !

— Tu trouves ? lui demandai-je doucement.

Il s’écarta de quelques centimètres et fondit son regard dans le mien.

— Tu en doutes ?

Je ne savais pas trop qu’en penser. Certes, être enceinte était une chose merveilleuse pour une femme. Mais je n’avais pas pensé devenir mère si tôt, et surtout aussi tôt après ma transformation, et pendant le voyage qu’il nous restait encore à parcourir.

— Non pas vraiment. Je suis un peu perdue Cyriel.

Il me sourit, d’un sourire si tendre que mon coeur aurait de nouveau cessé de battre s’il en avait encore été capable.

— Tu n’es pas seule Selena, nous sommes deux dans cette aventure.

— Humph, grommelai-je.

Arquant involontairement un sourcil, il m’observa avec plus d’attention encore.

— Quoi ?

— Je te trouve adorable lorsque tu doutes.

Je lui tirai la langue, à la manière de Raïza. Il m’attrapa dans ses bras et m’embrassa vigoureusement, avec passion.

Chacun de ses baisers m’emportait loin, très loin de mes doutes. Durant quelques instants j’oubliai ce qui était en cours, la mission, le bébé, tout.

Une nouvelle fois, il n’y eut plus que d’un côté Cyriel et moi, et de l’autre le reste du monde.

Quelques minutes plus tard, le soleil semblait couché car déjà nos peaux se détendaient, sous la douceur de l’avènement de la lune. Il était étrange que je ressente son action sur nous, vampires. Mon homme et les autres vampires ne pouvaient supporter la lumière du jour à moins de vouloir finir en tas de cendres.

En ce qui me concernait, j’étais différente. Je le savais. Je n’étais pas un vampire ordinaire.

Je n’avais pas de supers pouvoirs, comme Superman ou Buffy, j’étais simplement la seule représentante d’une nouvelle espèce, d’une nouvelle race. A demi-sorcière et à demi-vampire, par naissance et par choix.

J’étais née ainsi, mais le côté vampire en moi ne s’était jamais manifesté. Pas d’attirance pour le sang, et pas d’allergie au soleil. Non j’étais une enfant normale, puis une adolescente avec tout ce que cela implique mais pas de comportement étrange. Et alors j’étais devenue une femme des plus banales. Plutôt jolie, je devais l’avouer mais rien de vampirique. Du moins cela avait été le cas jusqu’au décès de ma mère. Là j’avais tout appris et il m’avait paru nécessaire de rencontrer mon père, ce vampire.

Durant ma quête d’identité, j’avais rencontré Raïza, une amie, une soeur pour moi, dans un coven-ami en Pologne, ainsi que Joshua, un jeune sorcier éperdument amoureux de cette dernière. Et enfin et surtout, j’y avais rencontré Cyriel. Le vampire de ma vie.

Il nous avait conduites, Raïza et moi, jusqu’à mon père, emprisonné par Tarja, la Reine Usurpatrice.

J’avais appris à connaître mon père durant quelques jours, et un soir il me proposa une chose qui me pendait au nez depuis quelques temps. Il me fallait activer le vampire en moi.

Faire se côtoyer la sorcière et le vampire.

Après réflexion, et parce que je voulais passer une Eternité d’amour avec Cyriel, j’acceptai.

Mais durant une bataille qui tourna mal, je perdis une nouvelle fois mon père. Se volatilisant dans un nuage de cendres, il m’échappa, pour toujours cette fois.

Nous avions pourtant mené à terme le Coup d’Etat qui visait à remettre sur le Trône la véritable Reine des vampires : Isabel.

Cette femme, ce vampire qui cumulait pas moins de 1852 ans, mais qui arborait toujours un visage jeune et presque adolescent, avait l’étoffe d’une Reine. Cyriel, Raïza, mon père, Lydvack – le compagnon d’Isabel et l’un de mes nouveaux amis – et moi, avions combattu pour elle, et nous avions triomphé. Non sans perte, de toute évidence !

Mais le combat avait été nécessaire et les quinze jours qui s’étaient écoulés depuis la bataille désormais avaient fini par me faire comprendre que la perte de mon père n’était qu’un mal pour un bien.

Je l’avais peu connu mais je tendais à espérer que désormais Laura Rosa et William étaient réunis. Pour l’Eternité.

Une pensée fugace me traversa l’esprit alors que Cyriel me serrait contre lui et me demandait :

— A quoi tu penses ?

Je restai silencieuse une minute, méditant sur le fond de ma pensée, puis lui dis :

— A mon père.

Son visage se figea, et je compris la méprise.

— Je veux parler d'Adrian. Mon père adoptif si tu préfères.

Je n’appréciais pas trop l’idée de parler de lui en ces termes, après tout il m’avait élevée comme sa fille, sachant pourtant pertinemment qu’il n’en était rien.

Cyriel ne dit mot, attendant que je continue.

— J’ai peur de le revoir.

Mon vampire se crispa légèrement et me demanda, le regard fixé sur moi, interrogateur.

— Peur ? Pourquoi as-tu peur ?

— De sa réaction Cyriel. Il a quitté une fille humaine. Et il va retrouver une fille vampire.

— Mais tu restes toi Selena. Tu es encore plus belle qu’auparavant, mais sinon tu restes toi.

Il n’y a pas une once de méchanceté en toi, on ne voit pas le visage d’un monstre quand on te regarde.

Il tenta d’attirer mon regard mais je restai fuyante. Je devais parler à Raïza.

Lorsque j’entrepris de sortir du lit il ne me retint pas. Nue, je traversai la chambre pour récupérer mes vêtements abandonnés sur une chaise.

Je pouvais sentir le regard brûlant de Cyriel dans mon dos. Provocante, je me retournai, lui faisant face. Je m’attendais à le trouver allongé, les bras croisés derrière la tête, m’observant de son regard plein d’amour et de désir, mais je sentis déjà ses bras m’emprisonner la taille et me jeter sur le lit. Là, couchée sur le dos, j’observai mon beau vampire s’allonger de tout son long sur moi. Il déposa un baiser sur ma cuisse et je poussai un grognement étouffé. Lorsqu’il remonta et embrassa mon ventre plat un soupir s’échappa doucement de ma bouche. Il passa ses lèvres sur mon sein gauche sans même s’y arrêter avant de finir contre les miennes dans un ultime baiser ardent.

M’arquant sous le désir, je sentis contre moi sa propre envie, son propre besoin. J’avais le même. Il me désirait autant que je le désirais. Mais j’avais à faire, là.

Comme s’il comprenait mes pensées, il ralentit l’allure de ses baisers, pour finalement effleurer tout juste ma bouche entrouverte. Dans un grognement, il s’effondra à mon côté et me regarda, tout sourire.

— Je t’aime ! lui dis-je avec un sourire composé.

— J’y compte bien !

Dans un souffle, je me vêtis et sortis de la chambre sans qu’il n’ait eu le temps de me rattraper.

Dans la chambre mitoyenne se trouvait Raïza. Mon amie.

C’était la première sorcière du Coven d’Urkotów que j’avais rencontrée. Et c’était celle qui m’avait accompagnée dans la quête qui consistait à retrouver mon père. Aussi lorsque mon but changea et qu’il se transforma en un Coup d’Etat à la Couronne de l’Ombre en faveur d’Isabel, je lui avais proposé de repartir en Pologne. Elle n’était pas obligée de rester, et encore moins de mettre sa peau en danger pour moi. Là, elle avait décidé de rester, de m’accompagner jusqu’au bout, et force est de constater que j’en avais été heureuse. Raïza m’avait été indispensable, elle m’avait aidée à tenir. Aujourd’hui je devais lui annoncer la nouvelle de ma grossesse.

Je frappai trois coups à la porte. Elle aussi vivait aux heures de nuit, comme un vampire, bien qu’elle soit humaine à cent pour cent avec un brin de magie cependant puisqu’elle était la fille de la Grande Prêtresse de son clan.

Il ne fallut à mon amie que quelques secondes pour se ruer vers la porte et l’ouvrir bruyamment. C’était ce que j’aimais chez elle. Elle était nature, presque brute de décoffrage.

J’aimais sa fraicheur et son humour. Le voyage en sa compagnie avait été allégé par sa bonne humeur et je ne l’en remercierais jamais assez.

— Selen’ ! Je ne t’attendais pas si tôt !

— Je suis réveillée depuis un moment. Et je dois te parler de quelque chose.

Tout en parlant, j’étais entrée dans sa chambre et m’étais assise sur le lit. Je ne m’étais jamais étonnée que les vampires n’aient pas besoin d’invitation pour entrer quelque part contrairement à ce que les croyances laissaient entendre.

Je chassai cette pensée aussitôt, me concentrant sur ce qui était important.

Je levai les yeux vers elle et m’aperçus qu’elle semblait anxieuse.

La voyant ainsi je ne pu m’empêcher de lui sourire. Cette mine dépitée ne lui allait pas du tout, ses traits étaient beaucoup trop fins et doux pour se voir striés de rides d’inquiétude.

— Bon ! Tu vas faire durer le suspens longtemps ? s’énerva-t-elle.

— Pardon, m’excusai-je. Ce n’est pas vraiment facile à dire en fait !

Je pris une grande inspiration et lui annonçai :

— Je suis enceinte !

— Oh ! lâcha-t-elle, tombant assise, choquée.

Voilà une des réponses made-in-Raïza.

— De Cyriel ?

— Evidemment de Cyriel. De qui d’autre ?

Elle arborait une mine renfrognée lorsqu’elle continua d’une voix timide :

— Tu m’as dit que tu avais fait l’amour avec Alejandro peu avant ton départ.

J’y avais pensé.

— Je sais. Mais les calculs correspondent à Novembre. Or le dernier rapport que j’ai eu avec Alejandro c’était en Septembre. Ça ne colle donc pas. Et il n’y a eu que Cyriel après.

Je me sentis mal. Cette histoire avec Alejandro d’un côté et Cyriel de l’autre me rendait malade.

Devinant mes pensées Raïza continua :

— Tu en as parlé avec Cyriel ?

— Pour l’essentiel. Il sait que je suis enceinte. Mais je ne lui ai jamais parlé d’Alejandro.

Jamais.

Mon amie lâcha un soupir, que je ne tardai pas à imiter.

— Tu crois que tu auras une vie tranquille un jour ? rigola-t-elle.

— J’en sais rien, mais je suis immortelle, il va bien falloir que ça arrive au moins une fois !

Afficher en entier

Mon propre corps me faisait mal et je n’arrivais pas à bouger. La douleur était telle que je sentais poindre l’ombre menaçante de la mort. Mes paupières étaient lourdes et pesantes, je ne pouvais les ouvrir. J’avais la moitié des os brisés, je pouvais le sentir au plus profond de moi. Ceci dit, ma mission avait été menée à bien. J’avais réussi à me venger et à sauver le monde.

— Non Selena, ce n’est pas fini.

— Mais je ne peux plus combattre, je suis brisée. Je sens que… je pars.

— Laisse-toi guider sur les chemins de l’immortalité, murmura Alvina d’une voix faible.

Je comprenais enfin.

Ma dernière pensée fut pour Evanah. J’avais construit pour elle un monde où règnerait la paix entre les vampires et les sorcières. Elle construirait maintenant le mythe d’une nouvelle espèce. Elle serait la mère d’une nouvelle engeance. Cela n’avait jamais été mon rôle, c’était le sien. Je n’avais fait qu’ouvrir la voie.

La douleur vrilla une nouvelle fois tout mon corps tandis que je revoyais le visage de Cyriel et celui d’Evanah. Le visage de l’homme de ma vie dans les traits de ma fille.

J’étais fière d’elle. Elle deviendrait une merveilleuse jeune fille.

J’étais prête. Ma vie humaine, ma vie de sorcière et ma vie de vampire touchaient à leur fin.

Mes paupières se fermèrent… à jamais.

Afficher en entier

Je me propulsai en avant, bras tendus et récupérai Evanah qui se cramponna à mes bras, juste à temps. Les larmes coulèrent sur mes joues lorsque je sentis son petit corps contre moi.

Cyriel sentit une nouvelle fois mon changement d’humeur car nos regards se rencontrèrent une fraction de seconde… de trop. Xann profita de cet instant pour frapper mon vampire avec une force démesurée. Le corps de Cyriel se retrouva projeté au sol et notre échange de regard se brisa.

J’entendis un simple « Oh » et Cyriel disparut de la surface de la Terre.

—Noooon ! hurlai-je à pleins poumons. Non ! Non ! Cyriel non !

Je pressai Evanah contre moi avec le plus de douceur et de fermeté possible et fonçai sur

Xann avec une rage incroyable. Les larmes me brulaient les yeux et la douleur de mon coeur semblait anéantir toute notion de prudence.

Devant mon regard déterminé, le vampire recula légèrement, observa la fenêtre de la pièce et fis un geste en sa direction.

— Non ! Si tu te casses je te poursuivrai jusqu’à ce que je te trouve et que je tue ! Affrontemoi tout de suite et je te ferai payer sa mort, ordure !

Etrangement, il ne répondit pas. Il semblait peser le pour et le contre. Mais je ne lui laissai ni le temps de la réflexion ni celui de lancer l’offensive en premier. Je fondis sur lui.

Mais je ne rencontrai aucune résistance. Aucun corps.

Un nuage de fumée blanche envahit la pièce tandis qu’un loup apparaissait de l’autre côté, près de la fenêtre. C’était le loup que j’avais rencontré ce fameux après midi en Espagne.

— Pars, mais je te retrouverai Xann, je te retrouverai et tu mourras !

Ses oreilles se redressèrent en signe de défi, puis il sauta.

Je me retrouvai là, seule, assommée. Ma fille contre mon sein m’observait de ses grands yeux gris. Son visage n’exprimait aucune émotion. Seuls ses yeux semblaient parler avec une efficacité déconcertante. Cyriel. Ses yeux me rappelaient tant son père.

Les larmes commencèrent à couler et je m’écroulai au sol, serrant la petite fort contre moi.

La douleur me vrilla le ventre, la tête et l’ensemble de mon être. Je ne sentais plus rien d’autre que son corps contre le mien, et l’absence de celui de Cyriel. Sa présence avait disparu, à

jamais. Je l’avais perdu. Il reposait là, sur le sol de cette pièce. Des cendres éparpillées sur le plancher du château de Dracula. Ma tête heurta le sol à grand fracas et je me roulais en boule,

Evanah au creux de mon ventre. Elle resta là, silencieuse, tandis que je pleurais sur les cendres de Cyriel.

Je ne parvenais pas à réaliser qu’il n’était plus. Les larmes ne cessaient de couler et je m’entendis bientôt hurler son prénom.

— Cyriel ! Cyriel ! Cyriel ! Cyriel ! ….

Des heures passèrent sans que je ne parvienne à m’arrêter et sans obtenir de réponse à

mes appels. Il n’était plus là, il ne répondrait plus jamais. Autour de moi, le château était silencieux, seules mes suppliques résonnaient dans la demeure du Comte.

Une main sur Evanah et l’autre dans les cendres, une seule pensée me torturait, un seul désir, un unique besoin. Je voulais qu’il revienne. Je voulais que l’on me rende l’homme que j’aimais plus que la vie elle-même.. Celui qui m’avait fait connaitre une nouvelle manière d’aimer.

Une nouvelle façon de vivre

Afficher en entier

— Oh ma petite chérie, est-ce que tu devineras ?

Maman t’aime, maman t’aime.

Oh ma petite chérie, maman t’aime.

Même si je ne suis pas à côté de toi,

Toujours dans ton coeur tu me trouveras.

Oh ma petite chérie, maman t’aime...

Lorsque les paroles se noyèrent sous les larmes, je sus que je devais arrêter. Evanah avait les yeux rivés sur moi et m’observait. On aurait dit son père.

Je déposai un baiser sur ses deux joues, un sur son front et un sur ses deux minuscules mains avant de la poser dans son berceau.

— Je t’aime très fort mon petit coeur. Maman revient, je vais faire ce que papa aurait aimé

faire et je reviens. Je t’aime de tout mon coeur ma chérie.

Je me penchai une nouvelle fois sur elle et embrassai son front.

Afficher en entier

Le moment était venu de présenter la petite à mes amis.

En attendant qu’ils reviennent, accompagnés de Cyriel, je me penchai sur le bébé qui se trouvait sur ma poitrine. Nous étions seules toutes les deux alors j’en profitais.

— Bonjour ma petite merveille, c’est maman… Si tu savais comme je suis heureuse que tu sois là aujourd’hui…Tu es si belle… si belle.

En y regardant de plus près, je pouvais voir sa chevelure brune déjà bien dense pour son

âge.

— Tu as des airs de ta grand-mère ma chérie. Tu l’aurais adorée, c’était une maman géniale…. (Je ravalai un sanglot). Je te promets que je serai une maman tout aussi géniale mon amour… Ma petite beauté.

Ma fille leva les yeux vers moi, comme si elle comprenait ce que je lui disais. Ses lèvres se plissèrent légèrement et mon esprit l’interpréta comme un sourire.

— Oh ! lança la voix de Raïza en entrant dans la pièce.

Derrière elle, entrèrent Joshua, Lydvack et Isabel. Cyriel avait repris sa place à mes côtés. Il caressait la main de mon bébé avec une douceur dont je ne le savais pas capable.

— Toutes mes félicitations !

Joshua vint m’embrasser sur le front et s’écarta légèrement pour faire place aux autres.

Lydvack s’approcha doucement, inclina la tête pour observer ma fille et eut un petit sourire adorable. Leurs regards se rencontrèrent et le géant de muscles se trouva pétrifié sur place.

Ils restèrent un moment à s’observer.

— Cette petite est stupéfiante, les amis ! s’exclama-t-il en nous embrassant. Vous avez fait du bon boulot !

Et pour la première fois depuis notre arrivée, le couple discret Isabel-Lydvak se transforma en un duo passionné. Lorsqu’il s’écarta du lit, notre ami plongea sur la Reine et l’enlaça fiévreusement. Durant quelques secondes, ses pieds ne touchèrent plus le sol et son rire résonna dans la pièce. Nous détournâmes tous les yeux devant cet amour si parfait.

Quelques secondes plus tard, Isabel s’approcha à son tour de moi. Elle commença par se mettre à la hauteur de ma fille et embrassa son petit front plissé.

— Toute naissance est la renaissance d’un ancêtre, me confia-t-elle doucement en venant déposer un baiser amical sur mon front. Toutes mes félicitations Selena, bravo Cyriel. Votre fille est la plus belle petite fille qu’il m’ait été donné de voir durant toute mon existence.

Je la remerciai en souriant.

Il était vrai qu’elle était belle. Sa peau de marbre, encore plissée, ses petites mains toutes menues avec ses ongles minuscules, ses yeux, comme des petites perles, aussi vifs que ceux de son père dont la couleur avait été copiée au degré près, ses cheveux d’un noir de jais qui rappelaient tant ceux de ma propre mère, sa bouche et la petite fossette au dessus de la lèvre supérieure qui était la réplique exacte de la mienne et son nez retroussé qu’elle avait hérité de

William, son grand-père. Toutes ces personnes formaient son héritage, et son héritage avait façonné la vie qu’elle allait avoir.

La dernière qui s’approcha de nous fut Raïza. Elle aussi se pencha légèrement sur notre fille avant de relever des yeux embués de larmes vers moi.

— Elle est merveilleuse Selena, me confia-t-elle en larmes.

Je donnai la petite à Cyriel tout en me relevant légèrement. Mon amie se jeta dans mes bras et nous versâmes quelques larmes ensemble.

Lorsque le flot se tarit, Cyriel me rendit la petite et un regard suffit à nous comprendre. Il

était venu le second moment important de cette journée.

— Raïza ?

— Oui ? répondit-elle en s’essuyant les yeux.

Je vis Isabel me sourire. Elle avait compris.

— Avec Cyriel, nous aimerions que tu sois la marraine de notre fille.

Un sourire éclaira le visage de mon amie lorsqu’elle prit l’entière conscience de notre proposition.

— Bien sûr que j’accepte ! Merci à vous.

Nous nous embrassâmes encore quelques instants durant lesquels nos émotions furent mises

à rude épreuve.

Un reniflement discret se fit entendre dans le fond de la chambre. Notre attention se dirigea par là. Lydvack. Il avait les yeux et le nez rougis.

— C’est qu’il est sensible le grand et fort Lydvack, lâchai-je, moqueuse.

Il tenta de se cacher derrière Isabel, qui, avec une longueur d’avance sur tout le monde avait encore tout compris. Elle l’empêcha de se cacher et il dut montrer son visage ému.

— Lyd’ ? commença Cyriel.

— Oh arrête de te moquer. Je suis un grand sensible au fond.

Tout le monde rit tandis que Cyriel continuait :

— Non, je ne me moque pas. Selena et moi voudrions que tu sois le parrain de la petite….

Isabel affichait un air de parfaite béatitude devant le visage étonné et heureux de son compagnon.

Il bafouilla une réponse incompréhensible avant de se reprendre. Je n’avais jamais vu

Lydvack dans cet état là… et apparemment Cyriel non plus. Je le vis se mordre l’intérieur des joues pour ne pas rire.

— C’est un grand honneur que vous me faites tous les deux, répondit-il d’une voix rauque.

Merci.

Cyriel tourna les yeux vers moi et caressa mes cheveux d’un geste tendre.

— Qui veut porter Evanah en premier ? lançai-je.

Afficher en entier

Spoiler(cliquez pour révéler)J’ai rencontré plusieurs Rosa dans ma vie, mais Selena est celle qui avait le coeur le plus imposant, le plus noble. Elle était autre chose qu’une Grande

Prêtresse, autre chose qu’une sorcière très puissante et dévouée à sa cause, elle était surtout une amie incroyable. Elle aurait préféré tout donner plutôt que faire du mal aux gens qu’elle aimait. Aujourd’hui, elle a donné sa vie, ce qu’elle avait de plus précieux, pour le monde. Elle a préféré combattre jusqu’à la toute fin pour permettre aux créatures du monde magique, nous, de vivre en Paix. En faisant cela, elle nous a tous sauvés.

Elle se tourna vers Lydvack qui releva la tête, comme si elle l’avait interpellé.

— Un jour, Selena m’a dit qu’il n’y avait rien de plus important pour elle que l’amour. Elle a aimé profondément chacune des personnes qui ont croisé sa route, elle a aimé avec passion

Cyriel qui nous a quittés pour les mêmes raisons, elle a donné la vie avec amour et a tout perdu pour cet amour. Selena vivra toujours en moi et en chacun de vous. Tant que vous penserez à

elle, Selena vivra toujours et à jamais.

Isabel, les larmes aux yeux, leva la tête vers les cieux avant de prononcer doucement ces mots :

— Merci Selena. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, pour nous tous. Je te serai à

jamais reconnaissante. Sois heureuse maintenant. Sois heureuse.

Lorsqu’elle eut terminé, un sanglot déchira le silence. Raïza. Dans ses bras reposait la petite

Evanah, le fruit de l’amour de Selena et de Cyriel.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode