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— Alors, demanda Sue Ellen. Il est là ?
Emily lui sourit
— C'est toi, la réceptionniste. A toi de me le dire.
Son amie fit la grimace.
— Je savais bien que j'aurais dû rester à l'hôtel ! J'aurais pu te prévenir dès qu'il serait arrivé.
Emily secoua la tête.
— Impossible. Tout d'abord, nous étions tenues d'assister à la soirée annuelle d'Ava Reese. C'est bien plus qu'une tradition, c'est une institution. Nous ne pouvons pas la manquer.
Même si, cette année, elle s'en serait volontiers passée.
Sue Ellen soupira.
— C'est vrai, tu as raison.
— Et deuxièmement, ajouta Emily en chuchotant, qui sait si je réussirai à finir dans le lit de ce J.P. Webster.
— Pourtant, tu disais...
Elle leva une main, interrompant Sue Ellen, et jeta un regard autour d'elles.
Par chance, personne ne les écoutait. Les invités échangeaient des cadeaux et se restauraient au buffet.
— Ce que j'ai dit, poursuivit-elle, c'est que je comptais mettre un terme à mon ennuyeuse vie de célibataire, et je t'assure que j'en ai bien l'intention. Cela étant, je n'ai encore jamais rencontré ce J.P. Nous n'avons fait que nous envoyer des e-mails.
— Tu sais, ma sœur a épousé un homme qu'elle avait rencontré sur internet.
— Grand Dieu, Sue Ellen, je n'ai pas du tout l'intention de me marier ! Tout ce que je veux, c'est...
Elle chercha un terme élégant pour exprimer la chose.
— C'est t'envoyer en l'air, déclara Sue Ellen en lui faisant un clin d'œil.
Autant pour l'élégance du propos !
Emily se sentit rougir.
Afficher en entierRuthie lui lança un regard d'encouragement, et il remarqua qu'Emily Stanfield le regardait avec un petit sourire taquin. Puis, à sa grande surprise, cette dernière lui fit un clin d'œil tandis que sa mère et Ruthie échangeaient quelques mots.
A ce moment-là, sa mère attrapa Colin par le bras et le tira hors de la pièce.
Le clin d'œil d'Emily l'avait tellement surpris qu'il entendit à peine la nouvelle tirade dans laquelle se lançait sa mère, se plaignant de son comportement, se demandant pourquoi diable il ne pouvait pas être aussi raisonnable que sa sœur et son frère, et pourquoi le fait de vivre à Tall Pines semblait lui être aussi insupportable, alors que toute leur famille s'y plaisait.
Afficher en entierMme Norton tapota son chignon laqué pour s'assurer que chacune de ses mèches était bien en place, signe qu'elle était extrêmement énervée.
— Colin Reese, déclara-t-elle en poussant un soupir exagéré, tu me déçois fortement !
Colin retint un sourire. Il s'était trouvé à de si nombreuses reprises dans le bureau de la principale du collège de Tall Pines durant ces quatre dernières années qu'il avait l'impression de lire en elle comme dans un livre ouvert.
— A ton âge, poursuivit la principale, j'aurais pensé que tu étais devenu mature pour cesser ces jeux puérils. Dégrader un bien appartenant à l'école... Où avais-tu donc la tête ?
Il haussa les épaules, geste qui était devenu pour lui une seconde nature.
— Oh, madame Norton, protesta-t-il, je ne crois pas que le fait d'enfiler une robe sur la statue d'Eamon Stanfield puisse être considéré comme une dégradation.
— A cause de ta stupide plaisanterie, cet homme si estimable ressemblait à une fille de mauvaise vie !
— Je dirais plutôt qu'il ressemblait à une mère Noël très sexy. C'est Noël, après tout ! J'avais juste envie de décorer la statue.
— Mais enfin, Colin ! Tu as été jusqu'à la barbouiller de maquillage, s'indigna Mme Norton. Les employés municipaux vont avoir le plus grand mal à retirer la couche de rouge à lèvres dont tu l'as maculée !
Surtout ne pas rigoler ! s'admonesta-t-il. Sa dernière plaisanterie risquait de lui coûter un petit peu trop cher.
— Je la nettoierai moi-même, madame, proposa-t-il. De nouveau, Mme Norton poussa un lourd soupir.
— Tu n'as de cesse de te moquer de toutes nos traditions locales ! L'été dernier, tu as déversé des bocaux de cornichons dans les jardinières de la présentation annuelle d'orchidées...
— Cela n'a jamais été prouvé, rétorqua-t-il vivement
— Puis, il y a eu l'incident de la fontaine municipale remplie de gelée à la fraise.
Il écarta les mains devant lui en un signe d'innocence.
— Là non plus...
Mme Norton fronça les sourcils.
— Et depuis le semestre dernier, la plaque de bronze sur laquelle sont gravés les noms de tous les généreux fondateurs de la ville, y compris celui d'Eamon Stanfield, a mystérieusement disparu.
— Hé ! protesta-t-il. Ce n'est pas moi le coupable ! Je n'ai rien volé !
— Ce que j'aimerais savoir, Colin, c'est si tu comptes bientôt mettre un terme à toutes ces bêtises ? Et quand ?
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