Commentaire de Lili-Prune

J'ai emprunté ce roman à la médiathèque parce qu'il était marqué comme coup de cœur d'une bibliothécaire, mais je me demandais pourquoi la narratrice avait besoin de 400 pages pour nous raconter comment elle avait tué sa mère... et finalement je n'ai pas regretté, car ça a été un petit coup de cœur pour moi aussi.

Eva, quinquagénaire, commence l'écriture d'un journal dans un carnet que lui a offert sa petite-fille. Petit à petit, on comprend que ses dehors froids voire cyniques cachent en réalité de vieux traumatismes, et qu'elle a été privée d'amour toute sa jeunesse. Couche après couche, et non sans un certain humour grinçant, elle dévoile les différents pans de sa vie, et sa façon de faire face à la vieillesse et à la mort - la sienne et celle des autres. C'est une lente montée en puissance des émotions, portée par une plume assez poétique, et on a le cœur déchiré lorsqu'on comprend d'où vient la passion d'Eva pour les rosiers.

J'ai été particulièrement émue par la fin du livreSpoiler(cliquez pour révéler), lorsque Eva décide de reprendre contact avec John. Je n'aime pas le trope qui veut que les histoires d'amour finissent toujours bien, mais en l'occurrence il s'agit d'une fin ouverte et pleine de douceur qui boucle cette histoire avec cohérence. On comprend qu'après toutes ces années de souffrance, Eva a enfin fait la paix avec son histoire. Je crois bien que j'ai pleuré sur les dernières pages.