Extrait

Et tous deux étaient Crenshinibon, le roi fantôme.

L’intelligence supérieure d’Hephaestus considéra d’un autre œil la réalité de son état présent, ainsi que l’enthousiasme des sept liches. Ses pensées s’évadèrent puis se rassemblèrent enfin, le menant vers une certitude absolue. Le brin de feu bleuté, quelle que soit la façon dont il avait surgi, l’avait lié à Crenshinibon et ses pouvoirs nécromantiques subsistants, qui, bien que simples vestiges, restaient très puissants, comme il s’en rendit compte quand l’Éclat de cristal se mit à pulser contre son crâne. L’artefact s’y était ancré et son énergie malsaine s’était diffusée dans ce qu’il restait de la forme squelettique d’Hephaestus.

Il s’était donc relevé, non pas ressuscité mais mort- vivant.

Les apparitions s’inclinèrent devant lui et il comprit leurs pensées et intentions aussi nettement qu’elles percevaient les siennes. Leur unique objectif était de le servir.

Hephaestus savait qu’il était désormais un intermédiaire intelligent entre les royaumes des vivants et ceux des morts.

Les flammes bleues délaissèrent la paroi opposée de la grotte et rampèrent sur le sol, passèrent à l’endroit où s’était trouvé l’Éclat de cristal, puis où le bout de l’aile d’Hephaestus avait été touché. En l’espace de quelques secondes, elles disparurent totalement de la caverne, qui fut replongée dans une pénombre où ne brillaient que les flammes orange dansantes des yeux des liches, les yeux d’Hephaestus et la douce lueur verte de Crenshinibon.

Les pouvoirs de la bête ne se dissipèrent pas pour autant et les apparitions restèrent prosternées.

Il s’était relevé.

Il était devenu une dracoliche