Extraits

— Drew, je ne sais pas ce que c’est, ces petits beignets à l’oignon, mais c’est délicieux.

— Merci, répondit-il après un temps. J’ai décidé d’appeler ça… des union rings. C’est une recette que j’ai inventée. Je me suis dit que c’était le bon jour pour se lancer…

— Oh, grinçai-je. Fantastique.

— J’imagine que ces union rings se marient bien avec la sauce, commenta Em.

— Oh, ils se marient à merveille, c’est une superbe alliance de saveurs, poursuivit Drew avec un air faussement innocent.

— En parlant de la sauce ! s’exclama Gage. Elle est somptueuse. Tu l’as épaissie avec le liant sacré du fromage ?

— Il y a un petit arrière-goût que je n’arrive pas à identifier, intervint Marco. Tu as mis un noce à moelle dans le bouillon ? Avec un bouquet garni, peut-être… 

Et puis, Luke donnait toujours l’impression d’être là, vaguement dans le fond, partout où j’allais. J’allais à Panini Jack, bim, il était en train d’y boire un café. J’allais en ville, il papotait avec la femme qui tenait la ménagerie et parlait de son putain de mouton. À la supérette ? Il prenait le dernier bac de glace à la Boston Cream Pie du congélateur, comme ça, l’air de rien, alors que tout le monde savait que j’étais le seul à aimer ce parfum. Chuck la commandait même spécialement pour moi ! 

— Il faut bien rire, Murray. Sinon, on est condamnés à pleurer. D’ailleurs, le meilleur moment pour rire, c’est quand la situation est à pleurer. Il suffit de trouver une chose pour laquelle on est reconnaissant, et puis… fake it ‘till you make it, comme on dit. On fait semblant, et ça finit par être vrai.