Extraits

Regardez souvent le ciel. L'été, allongez-vous sur la terre, face à lui, fermez les yeux, puis rouvrez-les brusquement. Alors vous aurez l'impression de voguer parmi les galaxies et prendre conscience de la vraie dimension de la terre qui vous porte : une petite boule bleue dans une immensité infinie.

J'aime la déchirante beauté de ces vols qui disparaissent à l'horizon mais qui, pourtant, continuent de vivre quelque part. Ils expriment dans leur grandeur sauvage la blessure des regrets.

Car le vrai bonheur nécessite un minimum de solitude, afin de se trouver soi-même, de rencontrer l'être qui est en nous, celui que rien ni personne n'a modelé, celui qui se souvient d'où il vient et qui il est réellement.

C'est une pensée, une conviction, qui m'est chère. Je crois que le monde est en nous, qu'il ne vaut que par l'idée que l'on s'en fait, par l'écho qu'il éveille dans notre cœur, dans notre tête encombrée de nécessités dérisoires.

Je ne saurais oublier, enfin, le chant des grillons des nuits d'été. Celui-là aussi est resté le même. De juin à septembre, il accompagne les soirs d'une paix si heureuse que je laisse la fenêtre grande ouverte pour l'emporter dans mon sommeil. C'est le chant de la terre éternelle, celui d'un apaisement si profond, si total que j'oublie tout des soucis, des épreuves, persuadé qu'en lui vibrent des vérités plus grandes que nos vies.