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Et si on avait besoin de liberté d'expression et d'objectivité, c'était bien au sein d'une dictature menée par un petit homme aux idées mégalos.
Afficher en entierToute autre femme l’aurait considéré comme impoli, mais cela n’eut aucun impact sur l’armure sans faille que Georgie s’était construite. Me voit-il comme une imposture ? Une intruse qui n’a rien à faire ici, dans le monde du journalisme ?
Afficher en entierDe retour à son bureau, il contempla avec satisfaction la jolie pile de fichiers posés non loin de lui, méticuleusement classés et prêts à être tamponnés par Himmler. Ils étaient classés par ordre de taille : le gros dossier étiqueté « Juifs » en bas, surmonté de « Roms », de « Manouches » et de « Témoins de Jéhovah ». Tout en haut, un dossier plus mince : « Indésirables ». Avec un hochement de tête satisfait, il parcourut des yeux le plan qui s’étalait sur son bureau : un projet d’extension. Ils pourraient faire bien plus de choses. Être bien plus créatifs. Himmler serait satisfait.
Afficher en entierGeorgie voulait le pousser dans ses retranchements. D’une secousse violente. En le menaçant avec un objet pointu, tant qu’à faire.
— Vous n’êtes donc pas un grand fan de Martha Gellhorn, a priori.
— La fiancée d’Hemingway ?
Cette façon présomptueuse de la réduire à ça aurait attisé la colère de la célèbre correspondante. C’était ce que ressentait Georgie, en tout cas.
— Je suis certaine que Miss Gellhorn vous en voudrait d’affirmer qu’elle écrit dans l’ombre d’Ernest.
Sa réplique fusa entre ses dents, avant qu’elle ne poursuive à voix haute :
— J’ai tendance à penser que ses dépêches du front espagnol sont aussi bonnes, voire meilleures, que celles de son compagnon.
Afficher en entierDépitée, elle se leva et soupira. Du coin de l'œil, elle vit Max traverser le hall. Leurs regards se croisèrent le temps d'une seconde....ou pas. Rêvait-elle ou avait-il simplement fait semblant de ne pas la voir ? Probablement parce que la même femme que la dernière fois, celle aux cheveux bruns, celle qui était presque collée à lui lors de la conférence, l'accompagnait. Était-elle journaliste ? Non...Trop timide. Elle semblait rester dans son sillage et non marcher à son côté. Avait-il déjà fait une conquête ? Vu son comportement au Ritz, ce ne serait pas étonnant. Un instant, Georgie pensa à le saluer : à se planter en face de lui pour voir sa réaction, pour le provoquer un peu. Serait-il embarrassé d'avoir fait mine de l'éviter ? Elle se ravisa. Après tout, quand ils auraient quitté le Bristol, ils ne se croiseraient guère, peut-être seulement à l'occasion de conférences de presse. De temps en temps, elle lirait peut-être ses articles pour le Telegraph. Parfait.
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