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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:06:36+02:00

A cette époque lointaine, avant le drame, comme on dit dans mes séries préférées, elles étaient amies intimes. A la naissance de leur premier bébé, elles partageaient la même chambre à la maternité, là où se sont d'ailleurs nouées les amitiés de la plupart des mamans de mon entourage. Andréa et Karen sont devenues inséparables ; chaque jour, elles se retrouvaient au parc ou à la piscine. Elles faisaient les boutiques, prenaient leur petit déjeuner, échangeaient des crèmes pour mamelons irrités et des recettes de sevrage. Quand Karen s'est embarquée dans son invraisemblable marathon de grossesses, c'est vers Andréa qu'elle s'est tournée pour chercher aide et réconfort.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:06:30+02:00

Le restaurant Debenhams est bondé, il n'y a que des femmes. Andréa et moi sommes les seules sans paquets, et aussi les seules à boire du vin. Bien qu'il ne soit pas encore midi, nous avons déjà quasiment fini la première bouteille.

J'adore Andréa. Elle me renvoie l'image de la femme que j'aurais voulu être. Des cheveux naturellement blonds et bouclés - les miens sont desséchés par les brushings et je dois me faire des mèches. Elle est mince, je suis maigre. Elle a de l'assurance, je sais très bien faire semblant. Elle est belle, j'ai un visage intéressant. Elle a une fille et moi les quatre filles d'une autre.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:06:22+02:00

Vous alliez, vous marier en blanc, à vingt et un ans, dans une jolie église de campagne, c'est bien ça ? Et lui ressemblerait à David Cassidy (mon propre coup de cœur, insérez ici l'idole de votre choix). Il serait sensible et fidèle, il lirait et écrirait de la poésie tout en étant un cadre plein d'avenir avec voiture, appartement, et une mère habitant à plus de cinq cents kilomètres. À quel âge vous êtes-VOUS mariée finalement ? Trente et un, quarante et un ans peut-être ? A la mairie d'une ville nouvelle ? Et vous portiez du vert, mais vous avez, prétendu que tout était parfait, seules les gamines fantasment encore sur les robes blanches. Non, bien sûr que vous ne vouliez pas faire compliqué. Et votre mari ? Un type très gentil, je n'en doute pas mais... mais...

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:06:17+02:00

Un divorce ? Non, je ne voulais même pas y penser. J'en avais trop envie et quand on a trop envie de quelque chose...

Je vous entends hurler du troisième rang : « Tu devais bien te douter que ça arriverait, tôt ou tard ! »

Ne soyez pas trop pressés de me démontrer que je récolte ce que j'ai semé. Ce résultat de choix laits il y a dix ans peut sembler spectaculaire, et mon histoire bien éloignée du conte de fées ordinaire, mais suis-je la seule à avoir espéré faire mentir les statistiques, ou à avoir osé rêver de décrocher le gros lot ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:58+02:00

Je suis venue nouer mes bras autour de lui. Tl est grand, près d'un mètre quatre-vingt-dix, mais il avait l'air tout petit et si vulnérable, affalé à la table de la cuisine. J'avais peine à croire qu'il aurait quarante ans dans quelques mois. C'est l'un de ces hommes sans âge à qui on donne la trentaine, qu'ils aient dix-huit ou soixante ans. Sa coiffure est la même depuis l'adolescence : des épais cheveux bouclés encadrent son visage. Des yeux bleus, bleus, bleus et tellement gentils. Sa peau est très lisse et j'ai eu un choc en rue disant tout à coup : est-ce parce qu'il ne rit pas beaucoup ?

Non qu'il soit lugubre ou déprimé, pas du tout ! Il a un de ces sens de l'humour, discrets et ironiques, qui s'expriment rarement en gros éclats de rire. Il sourit, moi je ris. Rob dit toujours que j'ai amené le rire dans sa maison. La famille ne liait guère l'année précédant le départ de Karen, et plus du tout après. Je l'ai sérié un peu plus fort contre moi en espérant qu'il le prendrait comme une marque de réconfort plutôt que comme un geste possessif.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:50+02:00

Les premières années avec Rob, je vivais dans la terreur de la voir revenir, pleine de remords, de cadeaux et de bonnes raisons pour justifier son acte effarant. Elle n'est pas revenue. Nous avons su par ses parents qu'elle refaisait sa vie aux États-Unis et qu'elle ne se manifesterait plus. Il a plus OU moins été question d'une dépression nerveuse. Le temps de se remettre, elle avait appris ma présence et décidé que les enfants étaient mieux avec moi.

Et franchement, pendant mes premiers mois dans cette maison, je comprenais très bien son geste. Oui, d'accord, ce ne sont pas mes enfants cl il paraît que cela change quelque chose, mais quatre filles de moins de cinq ans... jetais littéralement folle de fatigue et d'énervement, écrasée par cette épouvantable responsabilité que je venais d'endosser. Non seulement je voyais pourquoi karen avait pris la porte, mais j'étais stupéfaite qu'elle soit restée aussi longtemps sans les étouffer sous un oreiller. Si cela vous choque, c'est que vous n'avez jamais vécu, mois après mois, sans pouvoir dormir plus de deux heures consécutives. Ni été tyrannisé non-stop par quatre petites créatures qui vous réclament et vous repoussent tour à loin- avec la même violence. Ou torturé des jours durant par des pleurs inconsolables, des gémissements et des hurlements incessants. Vous n'avez, jamais été mère.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:32+02:00

Pendant les quelques secondes que mil Rob à approcher du seuil de la cuisine, j'avais déjà fait le tour des scénarios possibles. U serait confondu par mon stoïcisme, réconforté par ma force et ma sagesse féminine, sauvé par les solutions pratiques que je lui proposerais. (N.B. : je crois que je regarde trop la télévision.)

A voir son visage, j'ai su que c'était bien plus grave que tout ce que j'avais envisagé. Son expression n'était pas triste ou ravagée, mais désemparée. Il a pris une grande inspiration et a lâché d'un seul coup :

— II y avait une lettre qui m'attendait au bureau. Une lettre de Karen.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:24+02:00

Je me demande parfois si ce n'est pas surtout sa situation qui m'a intéressée. J'ai admiré la façon dont il se débrouillait, tout seul avec ses petites filles. Et puis, ils avaient tant besoin de moi ! Quelques semaines plus tard, je débarquais chez eux avec une chienne guérie et une camionnette bourrée d'affaires, en ignorant résolument les mises en garde de mes amis. Ces quatre fillettes... J'avais toujours désiré des enfants. Pas obligatoirement le côté grossesse et accouchement, qui me laissait assez indifférente, mais je voulais plein de mômes, une grande famille bruyante et bien à moi. J'ai eu le coup de foudre pour celle-ci, en vrac. Le kit complet Rob-et-les-filles, c'était exactement ce que je souhaitais.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:15+02:00

En fait, c'est très simple : j'aime la télé. Je l'ai toujours aimée. Je la regarde sans aucun discernement, c'est ma nicotine, ma perfusion d'un plaisir toujours renouvelé. J'aime tout, les séries, les sitecoms, les jeux, les documentaires. Bons ou mauvais, je m'en moque, j'aime ces univers synthétiques qui viennent se greffer sur- mon existence linéaire, ces vies où j'entre par' le petit écran. J'aime partager une référence commune avec des inconnus ; faire partie d'un public, c'est une forme de connivence. Quand j'attends mon tour à la caisse du supermarché, j'adore pouvoir me mêler à des conversations sur l'obsession bizarre d'un jeune premier à porter des jeans trop serrés. La télé enjambe les barrières sociales comme en rêveraient nos gouvernements travaillistes. Alors, bas les masques, me voilà telle que je suis. Bonjour, je m'appelle Lorna et je regarde The Bill.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-05-23T23:05:10+02:00

C'était à peu près la même chose hier matin. Les filles en route pour l'école, j'ai éteint, la radio et me suis accordé quelques minutes pour m'accoutumer au silence. Puis j'ai opéré ma métamorphose quotidienne, endossé mon autre personnalité, celle qui fait la poussière en regardant la série policière Kilroy, celle qui crie les réponses au Jeopardy, note les recettes de Cuisine pour tous et coud les noms des filles sur leurs tenues de gym en regardant Richard et Judy débattre de l'hystérectomie. C'est mon péché domestique, celui que je confesse uniquement après quelques verres, et uniquement à d'autres mamans. Nous le cachons à nos maris, comme d'ailleurs à nos autres amies, celles qui ne se contentent pas de laisser' leur tuner branché sur la radio culturelle, mais ['écoutent aussi !

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