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De l'autre côté de la route, sous les ombres d'un arbre pohutukawa, une silhouette familière soulève le capot de son hayon. Il est tout en angles allongés, son jean est couvert de boue et les semelles des bottes serrant ses mollets trempent dans une flaque. Sa voix porte jusqu'à moi.
- Bon, qu'est-ce que je cherche ?
Il sort son portable et de la lumière vive frappe son visage.
- Google. Pourquoi ma voiture ne démarre-t-elle pas, putain ?
Je souris.
Génération Z.
Afficher en entierJe repousse les cheveux de son visage, comme ma mère faisait avec moi quand j’étais malade. Je suis la cicatrice sur sa tempe.
— Tu sais, c’est un peu comme si on était mariés.
— Si je ne m’étais pas déjà vidé le bide, je vomirais à nouveau.
Je ricane.
— Ouais, c’était bizarre. Mais vraiment, je te prends comme frère pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et dans la pauvreté, dans la maladie et la santé, jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Il lève la tête et m’observe pendant une longue seconde.
— Je le veux.
Afficher en entierJe secoue la tête.
— Et moi qui pensais que les vieux avaient tout compris à la vie.
Jack lève un dangereux sourcil.
— Les vieux ?
— Les plus matures.
Il rôde plus près, et j’aime la lueur dans ses yeux. Son regard parcourt mon corps presque nu. Mes orteils se courbent contre les lattes et je continue :
— Comme le fromage qui pue. Vous savez, il s’améliore avec l’âge.
— Le fromage ?
Il dépasse la moitié de la distance qui nous sépare et mes veines palpitent d’anticipation.
Afficher en entier— J’ai compris, Jack, dis-je doucement. Ça n’ira pas plus loin que du flirt.
Il me jette un regard en biais.
— Peut-être qu’on devrait aussi abandonner le flirt.
Je lui lance mon regard le plus indifférent.
— Il faut couper la poire en deux, là.
Ses lèvres se recourbent aux coins.
— Je suis le professeur de Milo.
— Ces trucs d’adulte craignent.
Jack éclate de rire avant de rapidement se maîtriser.
— Ne m’en parlez pas.
Afficher en entierJe suis sur le point de mettre fin à cette impasse et d’aboyer des ordres. Si Milo était mon enfant, je traînerais ses fesses jusqu’au lit et lui interdirais tout écran pendant deux semaines.
Il n’est pas à moi. Pas à moi.
Ben observe mon visage et son expression se voile.
— Putain. On agace ton professeur. Qu’est-ce qu’il faudra pour te faire descendre ?
Il sort un portefeuille de sa poche arrière.
— Cinquante ! braille Milo.
— Cinq.
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