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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:35:57+02:00

Cinq années plus tard, la route qui conduit de Naples à Rome retentissait d'imprécations sur une longueur de près d'une lieue.

Un écrasant soleil de juillet dorait les vignes qui s'étageaient à gauche de la route, grillait les champs de maïs et les broussailles et soulignait les rares zones d'ombre sous les pins, le long des cyprès, à l'abri des murs de torchis des bergeries. La nuit précédente, un de ces orages brutaux qui se forment parfois sur les Apennins et que le vent d'est rabat vers la mer avait illuminé la campagne d'éclairs ininterrompus et déversé les torrents d'une pluie violente et tiède. La terre assoiffée et craquelée l'avait bue. Il restait aujourd'hui de profondes rigoles sur la route que l'orage avait achevé d'effondrer. Elle avait été défoncée, trois ans plus tôt, par l'artillerie du roi de France Charles VIII marchant sur Naples après la prise de Rome. Après la retraite des Français, on l'avait rempierrée mais en cet endroit, soit que les galériens employés à ce travail l'eussent bâclé, soit que la nature du terrain le voulût, la célèbre voie Appienne ressemblait à une tranchée.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:35:24+02:00

Leurs bouches se joignirent. Lucrèce, qui avait mal pris sa respiration, suffoqua. Elle ouvrit les lèvres. Une langue imprévue caressa la sienne. Surprise, effrayée, la nuque raidie, elle voulut se dégager. Mais déjà Sforza avait relevé la tête. Il introduisit une jambe dans le lit, saisit à pleine main la cuisse de Lucrèce et la pressa contre sa jambe de sorte qu'elle toucha le petit morceau de peau qu'il avait dénudé. Puis il sauta à terre et traversa la chambre d'un pas plus assuré en bombant le torse, comme s'il avait accompli un exploit.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:35:12+02:00

Elle fut heureuse de remuer. On se déplaçait pour assister à la pièce que des comédiens donnaient, à l'extrémité des appartements. Maintenant qu'on en était aux divertissements, elle avait le droit de lever les yeux. Par les étroites fenêtres ouvertes, des colonnes de soleil trouaient la pénombre, rejaillissant sur l'or des vêtements des invités qui se pressaient, malgré l'étiquette, pour avoir les meilleurs places dans la salle où le théâtre avait été organisé. Cette bousculade faisait grogner le maître des cérémonies, Burkhart, un Allemand à l'accent rauque, à la mine basse qui écoutait tristement les conversations et levait de temps en temps les yeux au ciel pour le prendre à témoin du désordre de la Rome des Borgia. La comédie ennuya tout le monde, sauf Lucrèce. Les allusions à la mythologie lui rappelaient le couvent. Elle était heureuse de comprendre, jusqu'aux moindres détails érudits, la pensée de l'auteur. Elle ne pouvait s'empêcher de rire et de battre des mains, admirant le beau décor dont la perspective de palais était terminée par une houle bleue qui imitait merveilleusement la mer. Elle avait rapproché son tabouret de celui de Jean Sforza. Mais celui-ci faisait la même tête grave et contenue que pendant le discours de l'évêque. Elle aperçut Pantasiléa. La jeune femme lui adressa seulement un mouvement de sourcil qui avait l'air de signifier : « Prenez courage, ça va bientôt être fini. »

Or Lucrèce n'avait aucune envie que ce fut fini. Elle s'amusait ferme et détestait toutes les dames romaines pour leurs bâillements. Un nuage apparut même dans le ciel du théâtre. Du nuage jaillit, soutenu par un fil imperceptible, un Apollon presque nu et porteur d'une lyre. « Qu'il est beau et noble », pensa Lucrèce. Elle censura la fin de sa pensée qui était : « C'est celui-ci que j'aurais voulu épouser. » Apollon toucha le plancher, prononça quelques mots sur Vénus, inclina sa lyre...

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:34:48+02:00

Juan de Gandie poussa la porte et déboucha dans la lumière de la grande salle. D'abord, Lucrèce n'aperçut que le dos de son frère, tout étincelant dans sa robe de drap d'or gaufré. Il fit un mouvement de la main et elle vit briller les manches de Juan, toutes garnies de perles, de plus de perles que les siennes. Un interminable murmure passait sur l'assistance. Les invités étaient si chamarrés et si serrés qu'il sembla d'abord à Lucrèce qu'il lui était impossible de percer dans cette masse d'or et de velours. Elle se haussa sur les patins et vit au fond de la salle des dignitaires qui, pour mieux l'apercevoir, s'accrochaient à l'immense cheminée. Heureusement Pantasiléa était à deux pas d'elle. D'un mouvement de menton, elle lui montra que c'était à l'autre bout de la salle qu'il fallait regarder. Le pape Alexandre était assis sur son trône doré qui ne parvenait pas à briller plus que les pourpoints des invités. Il souriait de ses lourdes lèvres, le sourcil froncé, le regard vif et sombre. Un chemin qui allait jusqu'à lui s'était ouvert dans la foule.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:34:36+02:00

Lucrèce avançait hardiment dans les ténèbres du couloir, les mains en avant comme une aveugle.

— Tu fais autant de bruit qu'un navire par grand vent, observa Gandie dont la voix était étouffée par les parois voûtées du couloir.

C'était vrai. Son immense robe de satin rouge où serpentait l'or bruissait à chaque pas et la traîne, malgré les soins de Caterinella, résonnait comme un écho. Les manches de mousseline ajoutaient leur murmure froissé aux claquements de satin. Les hauts patins des souliers sonnaient sur le marbre. Lucrèce respirait vite et à chaque mouvement de ses épaules le cliquetis de son collier de rubis cadençait le tumulte de toute cette artillerie féminine.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:34:25+02:00

Le vent faisait voler la poussière sur la route, voilant le poudroiement des collines. Mais une muraille de cyprès protégeait les bêtes et l'escorte. Sur la noire tapisserie des arbres, Lucrèce vit un tournoiement gris de mules, noir et blanc de chevaux, bariolé de jaune et de rouge par les chausses des valets. L'officier s'inclina devant elle. Il était foncé de peau, large d'épaules, le menton épais. Il portait un costume à la mode espagnole, le pourpoint étroit et serré au cou, qui le raidissait. C'était Pedro Caldès, le chef de l'escorte. Il écarta les deux pages et s'agenouilla pour aider la petite fille à monter en selle.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:34:15+02:00

Au détour du sentier qui mène aux cuisines, une quinzaine de filles commençaient à jouer au jeu de l'oie. Elles avaient suspendu l'oiseau par la tête à la branche d'un arbuste. L'oie battait des ailes. Un remous agitait les feuilles, comme pendant une tempête. La sœur tourière riait, les mains jointes sur le ventre, et la première joueuse s'avançait, les yeux bandés, son couteau à la main. Lucrèce eut une moue méprisante : sauf si la petite Lucia trichait en regardant sous le bandeau, elle n'arriverait pas à couper le cou à l'oie. Elle était trop étourdie.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:34:00+02:00

Il est vrai que depuis treize ans qu'elle était née, on l'avait souvent sortie du couvent et qu'elle avait même vécu des années chez sa mère, Vanozza, dans une drôle de maison bruyante, pleine de musique, de cris de colère, de friandises répandues et de vins cuits abandonnés au fond des verres. Dans cette maison-là, quand on disait de Lucrèce : « Elle sera rudement jolie plus tard », c'était un vrai compliment.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-07-28T13:33:51+02:00

— Je vais être très jolie !

Lucrèce se tut brusquement. Son regard se détacha des robes. Même, elle rougit. Puis ses lèvres vivement ourlées, d'une grande fraîcheur enfantine, s'entrouvrirent. Elle poussa un petit sourire moqueur. C'était d'elle qu'elle se moquait de la confusion qu'elle avait éprouvée au moment d'annoncer qu'elle allait être très jolie. Des années durant, dans le calme du couvent de San Sisto, elle avait entendu la sœur Angela, presque chaque jour, gourmander l'une des fillettes sur sa coquetterie.

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Extrait ajouté par MissEleanorVane 2015-04-21T05:13:58+02:00

La vérité est que tu aurais été mon grand amour si tu n'avais pas été ma soeur. Je l'ai su ce matin de printemps où tu arrivais avec Gandie du couvent de San Sisto. Mes seuls pêchés furent des rêves. Dans l'obscurité d'une alcôve, il m'est arrivé d'imaginer que je n'étais plus César Borgia ton frère et que le corps d'une quelconque courtisane que j'étreignais était le tient. C'est tout.

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