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Mes parents, réalisant que la situation est sous contrôle, retournent se métamorphoser et s’habiller à l’intérieur. Ma mère ressort aussitôt vêtue d’un bas de jogging et d’un tee-shirt, et se précipite sur nous suivie par notre père. J’ai à peine le temps de regarder le point d’entrée et de vérifier les dégâts de l’autre côté, c’est bon la balle est bien ressortie.
Ce soir, enfin tout à l’heure, lorsqu’il se transformera, le plus important des dommages ne sera plus qu’une gêne.
– J’ai blessé quelqu’un ? C’est grave ? S’il vous plaît, dites-moi ! Je ne voulais pas, celui que je visais a tué ma sœur. J’avais le droit de la venger.
Un frisson parcourt mon échine lorsque j’entends la voix d’Amandine. Je me retourne vers elle.
– Juliette ? Qu’est-il arrivé à Juliette ? questionné-je.
De grosses larmes coulent sur ses joues sans qu’elle fasse un geste pour les essuyer. Je m’avance malgré moi vers elle.
– Elle est dans le coma depuis hier en fin de matinée.
– Vers quelle heure ? demande Joseph.
– Je ne sais pas, monsieur, onze heures, midi environ.
Le regard que l’on échange nous confirme ce que mon père m’a communiqué avant hier. Ainsi elle était bien l’âme sœur de mon cousin et non la mienne. Ils étaient déjà liés au-delà du trépas. C’est pour cela que le loup qu’a été Jordan hurle sans discontinuer depuis son Apostasie. Leurs esprits se sont rejoints. Je baisse la tête, vaincu. Jamais Amandine ne pourra nous absoudre de notre immixtion dans la vie de sa jumelle. Car il n’y a aucun doute, elles sont jumelles. Si Morg et moi, liés comme nous l’étions, ressentions les mêmes choses, alors sentir sa frangine disparaître a dû anéantir Amandine.
– Jordan est décédé, hier vers onze heures.
– Mort ? Comment ?
– C’est compliqué à expliquer, commencé-je à dire.
– Parce que vous n’êtes pas humains ? demande-t-elle angoissée, en me fixant de ses yeux améthyste si semblables à ceux de son double.
– En autre ! réponds-je déconcerté.
Ainsi elle sait. Avons-nous laissé des indices lors du nettoyage de la maison ? Juliette s’est-elle souvenue et a-t-elle eu le temps d’alerter la police ?
– Viens ! Entrons, nous avons beaucoup à t'apprendre.
– Attends ! Comment va le… ?
– Morg n'est pas gravement blessé, il a dévié la balle qui m’était destinée.
– Je…
– Je comprends, je n’aurais pas agi différemment si quelqu’un s’en était pris à mes frères.
– Je suis désolée.
Elle lève son pauvre visage bouffi et marbré par les pleurs vers moi et le monde cesse d’exister.
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