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Extrait

Extrait ajouté par Freg07 2022-03-03T10:37:28+01:00

Chapitre 8

Lorsque je revins à moi, j’avais un étrange goût métallique dans la bouche. La pluie battait contre le toit et le tonnerre grondait. Non loin de là, un éclair fendit le ciel, emplissant l’air d’électricité statique. Quand avait-il commencé à pleuvoir ? Dans mes souvenirs, il avait fait si beau, sans le moindre nuage, un temps parfait.

Un peu perdue, je pris une légère inspiration.

Mon épaule était pressée contre une surface dure et chaude. Quand je tournai la tête, elle se gonfla, puis se baissa de nouveau, tout doucement. Il me fallut une seconde pour comprendre que ma joue était posée contre un torse. Nous étions sur la balancelle. Daemon avait passé un bras autour de ma taille pour m’empêcher de glisser.

Je n’osais pas bouger.

La moindre parcelle de mon corps se réveilla sous l’effet de sa proximité. Sa cuisse était collée à la mienne. Sa respiration profonde et régulière soulevait son ventre sous ma main. Son pouce dessinait des cercles apaisants au bas de mon tee-shirt. Avec chaque mouvement, le tissu remontait davantage, m’exposant toujours un peu plus, jusqu’à ce que ses doigts rencontrent ma taille nue. Peau contre peau. J’avais chaud. Je frissonnais. Ce n’était pas une sensation qui m’était familière.

Ses mains se figèrent.

Je m’écartai légèrement de lui pour plonger mon regard dans ses yeux verts saisissants. — Que... s’est-il passé ?

— Tu t’es évanouie, répondit-il en retirant son bras de ma taille.

— C’est vrai ?

Je m’éloignai, mettant de la distance entre nous, et recoiffai les cheveux emmêlés qui me tombaient devant le visage. J’avais toujours un goût métallique dans la bouche. Il hocha la tête.

— Je suppose que l’ours t’a fait peur. Il a fallu que je te porte jusqu’ici.

— De là-bas ? (Mince, j’avais raté ça !) Que... que s’est-il passé avec l’ours ?

— L’orage l’a effrayé. Les éclairs, je pense. (Il fronça les sourcils tout en m’examinant.) Comment tu te sens ?

Un violent éclat de lumière nous aveugla soudain et, quelques instants plus tard, un grand coup de tonnerre résonna, étouffant le son de la pluie. Quand le visage de Daemon fut de nouveau plongé dans le noir, je secouai la tête.

— L’ours a eu peur de l’orage ?

— Je crois, oui.

— Alors, on a eu de la chance, murmurai-je en baissant le front.

J’étais trempée. Daemon aussi. La pluie tombait de plus en plus fort, à tel point qu’il

était difficile de voir à plus de quelques mètres au-delà du perron. J’avais l’impression qu’on était dans notre petit monde.

— Il pleut comme en Floride, ici.

Je ne savais pas quoi dire d’autre. J’avais l’impression que mon cerveau avait grillé. Daemon effleura mon genou du sien.

— Je crois que tu es coincée avec moi encore quelques minutes.

— Je suis sûre que je ressemble à un chat trempé.

— Mais non, tu es très bien. L’effet mouillé te va comme un gant.

Je grimaçai.

— Là, je sais que tu mens.

Je le sentis bouger près de moi. Sans un mot, il posa les doigts sous mon menton et souleva mon visage vers lui. Un léger sourire étirait ses lèvres.

— Je ne mens jamais sur ce genre de choses.

J’aurais adoré trouver une repartie, peut-être même flirter avec lui, mais son regard intense fit voler en éclats toute pensée cohérente que j’aurais pu formuler.

Quand il se pencha en avant, les lèvres entrouvertes, je lus de la confusion dans ses yeux.

— Je crois que je commence à comprendre.

— À comprendre quoi ? chuchotai-je.

— J’aime te voir rougir, répondit-il d’une voix pas plus forte qu’un murmure en me caressant la joue du pouce.

Il baissa la tête et posa son front contre le mien. On resta ainsi, tous les deux immobiles, rattrapés par une émotion qui n’avait pas été là jusqu’à présent. Je pense que j’arrêtai même de respirer. Mon cœur sembla s’emballer, avant de se figer. L’excitation m’emplissait tout entière, menaçait de déborder d’une minute à l’autre.

Le pire, c’était que je ne l’aimais pas. Et vice versa. C’était dingue, pourtant l’attirance était bien là.

La foudre tomba de nouveau, beaucoup plus près cette fois. Le grondement du tonnerre qui s’ensuivit ne nous surprit même pas. Nous étions dans notre propre monde.

Toute trace de sourire quitta son visage. Son regard, perplexe et désespéré, semblait sonder le mien.

Le temps parut ralentir, les secondes s’éterniser, comme un véritable supplice. J’attendis, en essayant de lui montrer que je souhaitais la même chose. Le vert de ses yeux s’obscurcit. Il avait le visage tendu, comme s’il menait une bataille intérieure. Quelque chose dans son regard me déstabilisait.

Lorsqu’il prit sa décision, je le compris immédiatement. Il inspira profondément et ferma les paupières. Je sentis son souffle contre ma joue, puis sur mes lèvres. Je savais que j’aurais dû me dégager. Ce mec ne m’apporterait rien de bon. Mais je n’arrivais plus à respirer. Ses lèvres étaient si proches des miennes que je n’avais qu’une envie : me pencher à mon tour et les embrasser pour savoir si elles étaient aussi douces qu’elles en avaient l’air.

— Hé, vous deux ! s’écria Dee.

Daemon recula vivement, mettant un espace plus normal entre nous.

Surprise et déçue à la fois, je pris une grande inspiration. Je ressentais un picotement, comme si mon corps avait été privé d’oxygène. Nous avions été tellement captivés l’un par l’autre qu’aucun de nous ne s’était rendu compte que la pluie avait cessé.

Dee monta les marches du perron. En nous voyant de plus près, son sourire s’estompa. Elle plissa les yeux. J’étais sûrement rouge comme une tomate. Il était évident qu’elle avait interrompu quelque chose. Toutefois, elle se contenta d’examiner son frère, les lèvres ouvertes en un « O » parfait.

Il lui sourit, de cette façon qui donnait l’impression qu’il riait intérieurement.

— Salut, sœurette. Quoi de neuf ?

— Rien, répondit-elle d’un air circonspect. Et toi, qu’est-ce que tu étais en train de faire ?

— Rien du tout, rétorqua-t-il à son tour en sautant de la balancelle. (Il me jeta un coup d’œil par-dessus ses larges épaules.) Je gagne des bons points.

À ces mots, l’atmosphère agréable dans laquelle je m’étais trouvée fut réduite en miettes. Daemon bondit dans le jardin et rentra chez lui. Même si je mourais d’envie de lui courir après et de lui botter les fesses, je me tournai vers Dee.

— Essayer de m’embrasser faisait aussi partie du contrat pour qu’il récupère ses clés ? demandai-je d’un air guindé.

J’avais mal partout.

Dee s’assit près de moi sur la balancelle.

— Non. On n’avait pas parlé de ça. (Elle cligna doucement les paupières.) Il était sur le point de t’embrasser ?

Mes joues s’enflammèrent de plus belle.

— Je ne sais pas.

— Waouh, murmura-t-elle, les yeux écarquillés. Je ne m’attendais pas du tout à ça.

C’était gênant. Je n’avais pas la moindre envie d’imaginer ce qui se serait passé si elle n’était pas arrivée... et encore moins avec elle à côté.

— Alors, tu es allée voir ta famille ?

— Oui. Je devais m’y coller avant la rentrée. Désolée de ne pas t’en avoir parlé. Ça s’est décidé à la dernière minute. (Dee marqua une pause.) Qu’est-ce que vous avez fait, Daemon et toi... avant qu’il essaie de t’embrasser ?

— On s’est promenés. C’est tout.

— C’est bizarre, poursuivit-elle en me dévisageant. Je lui avais volé ses clés, mais il les a récupérées entre-temps.

Je grimaçai.

— Ouais, merci beaucoup, d’ailleurs. Il n’y a rien de mieux que de forcer un garçon à sortir avec une fille pour booster son estime.

— Oh non ! Ce n’est pas ce que je voulais faire. J’ai juste pensé qu’il avait besoin... qu’on le motive un peu pour qu’il se montre plus gentil.

— Sa voiture doit vraiment compter beaucoup pour lui, marmonnai-je.

— Ah ça... Oui. Il a passé beaucoup de temps avec toi en mon absence ?

— Pas vraiment. On est allés au lac la dernière fois et puis on s’est vus aujourd’hui.

C’est tout.

Une expression étrange passa sur son visage, puis elle sourit.

— Vous vous êtes bien amusés ?

Comme je ne savais pas quoi répondre, je haussai les épaules.

— Ouais. Il s’est montré plutôt sympa. Enfin, le naturel est revenu au galop, mais il n’a pas été si terrible que ça.

Si l’on passait outre au fait qu’on l’avait obligé à être en ma compagnie et qu’il avait failli m’embrasser pour marquer des points en plus...

— Daemon peut être très gentil quand il veut. (Dee fit bouger la balancelle en gardant un pied par terre.) Où est-ce que vous êtes allés vous promener ?

— On a commencé à suivre un sentier de randonnée et on a beaucoup discuté, mais on est tombés sur un ours.

— Un ours ? (Ses yeux s’agrandirent.) Mon Dieu. Qu’est-ce que vous avez fait ?

— Euh... Je me suis évanouie ou quelque chose comme ça.

Dee m’examina.

— Tu t’es évanouie ?

Je rougis.

— Oui. Daemon m’a portée jusqu’ici et... bref.

Curieuse, elle me dévisagea de nouveau. Puis, elle secoua la tête. Changeant de sujet, elle me demanda si elle avait raté quoi que ce soit pendant son absence. Je lui répondis, mais mon esprit était complètement ailleurs. Avant de partir, Dee me proposa de regarder un film ensemble, plus tard dans la soirée. Je crois que j’acceptai.

Après être rentrée et avoir enfilé un vieux jogging, je me posais toujours autant de questions sur le comportement de Daemon. Il m’avait presque paru aimable durant notre randonnée, mais il avait fallu qu’il se retransforme en Super Connard. Frustrée, le rouge aux joues, je m’effondrai sur mon lit et fixai le plafond.

Le plâtre était strié de minuscules fissures. Je les suivis du regard tout en repensant aux événements qui avaient précédé le baiser manqué. Mon estomac eut un soubresaut lorsque je repensai à la proximité de ses lèvres contre les miennes. Le pire dans tout ça, c’était que j’avais eu envie qu’il m’embrasse. Visiblement, l’amour et le désir n’avaient absolument rien à voir.

— Si j’ai bien compris...

Dee fronça les sourcils. Elle était perchée sur un vieux fauteuil qui aurait bien eu besoin qu’on le rembourre.

— ... tu ne sais pas dans quelle fac tu veux aller ?

Je grognai.

— Arrête, on dirait ma mère.

— Eh bien, tu entres en dernière année de lycée, il faut dire. (Dee s’interrompit un instant.) Vous n’êtes pas censés faire vos demandes d’inscription dès la rentrée ?

Dee et moi étions dans le salon en train de feuilleter des magazines quand ma mère était discrètement venue déposer une pile de brochures d’universités sur la table basse.

Merci, maman.

— Et toi, alors ? Ça te concerne aussi, non ?

L’éclat d’intérêt que j’avais vu briller dans ses yeux s’estompa.

— Oui, mais on parle de toi, là.

Je levai les yeux au ciel en riant.

— Je n’ai pas encore décidé de ce que je voulais faire. Alors, je ne ressens pas le besoin de choisir une école.

— Toutes les facs proposent la même chose, de toute façon. Tu pourrais juste choisir l’endroit où tu veux aller : la Californie, New York, le Colorado... Tu pourrais même étudier à l’étranger ! Ce serait génial. C’est ce que je ferais, moi. J’irais quelque part en Angleterre.

— Tu peux, lui rappelai-je.

Dee baissa les yeux. Elle haussa les épaules.

— Non, c’est impossible.

— Pourquoi ?

Je relevai les jambes et m’assis en tailleur. L’argent n’était sûrement pas un problème pour eux : il n’y avait qu’à regarder leurs voitures et leurs vêtements. Quand je lui avais demandé si elle avait un job, elle m’avait répondu que c’était son argent de poche qui lui permettait de s’acheter tout ça. Ses parents se sentaient sûrement coupables de travailler en ville et de les laisser seuls. Ce n’était pas une mauvaise contrepartie.

Ma mère me donnait de l’argent quand j’en avais besoin, mais je doutais sincèrement qu’elle accepterait de payer trois cents dollars tous les mois pour une jolie voiture flambant neuve. Non. J’allais devoir continuer à chérir mon vieux tas de ferraille rouillé. Chaque chose en son temps, me rappelai-je.

— Tu peux aller où tu veux, toi aussi, Dee.

Une pointe de tristesse émanait de son sourire.

— Je resterai sûrement ici après le lycée. Je m’inscrirai peut-être à l’une de ces universités en ligne.

Au départ, je crus qu’elle plaisantait.

— Tu es sérieuse ?

— Oui. Je suis plus ou moins coincée ici.

L’idée que l’on puisse être retenu quelque part contre son gré m’intriguait.

— Pourquoi ?

— Ma famille est ici, répondit-elle d’une voix douce avant de relever la tête. Bref. Tu sais, le film qu’on a regardé hier m’a donné des cauchemars. Imaginer une maison hantée pleine de fantômes qui te regardent dormir me donne des frissons.

Son changement de sujet ne m’abusa pas.

— Oui, ce film était assez flippant.

Elle grimaça.

— Ça me rappelle Daemon. Avant, il s’amusait à se pencher sur moi quand je dormais parce qu’il trouvait ça drôle. (Ses épaules délicates tremblèrent.) Si tu savais à quel point ça m’énervait ! J’avais beau être dans un sommeil profond, je sentais quand même sa présence et je me réveillais. Il partait dans de ces fous rires !

Je souris en imaginant Daemon, petit garçon, en train de taquiner sa jumelle. Cette image fut remplacée par le même qui avait bien grandi. Frustrée, je soupirai et refermai le magazine.

Je ne lui avais plus parlé depuis la fameuse soirée sous mon porche et on n’était que lundi. Passer deux jours sans le croiser n’avait rien d’inhabituel. Et ce n’était pas comme si j’avais envie de le voir.

Levant la tête, j’observai Dee tourner les pages de sa revue jusqu’à la fin. Elle faisait toujours ça pour lire l’horoscope. Elle posa sa main droite contre son menton et se tapota les lèvres d’un ongle peint en violet.

Son doigt me parut alors flou, comme s’il disparaissait. Autour d’elle, l’air semblait vibrer.

Je clignai les yeux. Le doigt était de nouveau intact. Génial, je recommençais à avoir des hallucinations. Je repoussai vivement mon magazine.

— Il faut que j’aille à la bibliothèque. J’ai besoin de nouveaux livres.

— On pourrait planifier une virée shopping, si tu veux. (Retrouvant son enthousiasme, elle sauta sur son fauteuil.) J’aimerais trouver le livre dont tu as fait la critique sur ton blog la semaine avant d’arriver ici. Celui avec les gamins qui ont des superpouvoirs.

Intérieurement, je fis la danse de la joie. Elle avait lu mon blog ! Je ne me souvenais même pas de lui avoir donné l’adresse.

— Avec plaisir. Mais je pensais aller à la bibliothèque ce soir. Je préfère quand c’est gratuit. Tu veux m’accompagner ?

— Ce soir ? me demanda-t-elle, en écarquillant les yeux. Je ne peux pas. Par contre, demain, il n’y a aucun problème.

— Ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. Ça fait plusieurs jours que j’essaie de me motiver pour y aller, mais je reporte toujours au lendemain. J’ai besoin de lire des choses qui me plaisent avant de devoir avaler les bouquins pour l’école.

Ses cheveux noirs ondulèrent autour de son visage espiègle quand elle secoua la tête.

— Non, non, ça ne me dérange pas de venir avec toi. Je ne peux pas ce soir. J’ai déjà quelque chose de prévu. Sinon, je viendrais.

— Ne t’en fais pas, Dee. Je peux aller à la bibliothèque toute seule et on ira faire du shopping plus tard ensemble. Je sais me repérer en ville maintenant. Je ne vais pas me perdre. C’est à combien... cinq pâtés de maisons ?

Je m’interrompis et lui demandai ce qu’elle comptait faire durant la soirée, histoire de changer de sujet.

— Rien, répondit-elle du bout des lèvres. Des amis sont de retour en ville, c’est tout.

Ma question innocente l’avait visiblement mise mal à l’aise. Elle semblait gênée de m’avouer ce qu’elle avait prévu. Elle s’agita sur son siège en examinant ses ongles. J’avais l’impression de me mêler de ce qui ne me regardait pas, alors que je n’avais rien dit de mal. Il y avait aussi une partie de moi qui était blessée et déçue de ne pas avoir été invitée.

— J’espère que vous allez vous amuser, dis-je.

Ce n’était pas vraiment un mensonge. Du moins, pas entièrement. Je n’étais pas très fière de moi, mais c’était pourtant le cas. Je me sentais mise à l’écart.

Elle se tortilla en m’observant. Elle plissa les yeux comme elle l’avait fait sous le porche, ce soir-là.

— Je pense que tu devrais attendre que je t’accompagne. Plusieurs filles ont disparu ces derniers temps.

Aller à la bibliothèque n’était pas comme entrer dans une boutique qui vendait des amphétamines, mais je me souvins de l’affiche que j’avais vue un peu plus tôt. Je haussai les épaules.

— OK. Je vais y réfléchir.

Dee me tint compagnie jusqu’à ce qu’il soit presque l’heure pour ma mère de partir travailler. En sortant, elle s’arrêta sur les marches du perron.

— Je t’assure : si tu attends jusqu’à demain, je viendrai avec toi à la bibliothèque.

J’acquiesçai encore une fois et la serrai brièvement dans mes bras. Sa présence me manqua aussitôt. La maison était trop silencieuse sans elle.

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