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Extrait ajouté par Ips2013 2017-04-14T08:10:59+02:00

1

Jeudi 5 décembre

Le coup part, brutal et douloureux, et mes fesses brûlent. Je lance un regard affolé à Mark Sonderberg qui me sourit d’un air vicieux tout en caressant l’une de mes cuisses de sa cravache. Il étudie visiblement ma réaction et j’ai soudain envie de le frapper à mon tour. Mais je me retiens, baisse les yeux et serre les dents.

– Tu ne dis rien, hein ? Tu aimes ça, petite salope…

La peur au ventre, je m’appuie un peu plus contre le dossier de la chaise et m’efforce de garder la pose. Le grand miroir baroque me renvoie le reflet trouble d’une fille en corset de dentelle et bas noirs, les jambes écartées et le cul offert.

Mark se tient derrière moi, torse nu, le pantalon ouvert et sa cravache toujours bien en main. Il frotte son érection contre moi, visiblement très excité.

D’une main, il empoigne mes cheveux dénoués et tire ma tête en arrière, pendant qu’il se penche pour me murmurer des mots orduriers à l’oreille.

– Alors, tu aimes ça, exciter les hommes comme tu le fais avec moi ce soir ? Tu n’es qu’une petite pute et tu vas tout faire pour me satisfaire…

– Je ferai ce que vous voudrez, monsieur…

Devoir jouer ce rôle m’humilie plus que tout au monde. Rien ne m’est plus étranger que la soumission par la contrainte. Mais je n’ai pas vraiment le choix… Alors je détourne le regard et m’efforce de lui complaire.

C’est alors qu’il s’agenouille et se met à lécher mon sexe, lentement et de façon très sensuelle. Je tressaille, stupéfaite par son brusque changement d’attitude. Mais après tout, pourquoi pas ? Vu ce qui m’attend, j’aurai grandement besoin d’être lubrifiée pour supporter la suite. Fermant les yeux et visualisant quelques-uns de mes fantasmes les plus crus, j’arrive peu à peu à oublier cet appartement à la décoration sombre et morbide ainsi que le maître des lieux.

Et pourtant, mon tortionnaire vaut le détour, soyons honnêtes ! Pas tout à fait la trentaine, grand, mince, de longs cheveux d’un blond presque blanc noués en catogan et des yeux d’un vert étonnamment clair, presque transparent : le wonderboy de l’art contemporain a en théorie tout pour plaire. Si ce n’est une fâcheuse tendance à frapper les jeunes femmes dans mon genre et à les baiser brutalement.

Je dois avouer que sa langue fait des merveilles… Mais lorsque, en plus, il introduit deux doigts dans mon sexe tout en pressant mon clitoris de son pouce, je me mords les lèvres. Une intense excitation me submerge et me prend totalement de court. Jamais je n’aurais pensé que je pourrais ressentir du plaisir tout en crevant de trouille.

– Tu aimes sentir ma langue sur ta petite chatte de salope, hein ? Dis-moi, tu en veux encore ?

– Oui… S’il vous plaît, monsieur !

– Tu es trempée… Tant mieux pour toi car je vais te défoncer et tu es vraiment étroite !

Mark continue à me lécher tandis que ses doigts vont et viennent lentement. Je referme les yeux et rentre dans ma bulle, me concentrant sur les délicieuses sensations qui traversent mon corps. Mais une vive douleur m’arrache à ma rêverie et je pousse un cri. Mark vient de sauvagement me mordre l’intérieur de la cuisse et ça fait un mal de chien !

– Les yeux ouverts, petite pute ! Je veux que tu me regardes quand je te donne du plaisir !

– Oui, monsieur !

Il me pénètre alors brutalement et se laisse peu à peu griser par ses coups de boutoir. M’agrippant au dossier de la chaise, j’essaie de garder le rythme tout en faisant abstraction de ses propos décousus et pervers.

Aucun risque que j’oublie une nouvelle fois de garder les yeux ouverts : je me méfie désormais de lui comme de la peste, et il vient de s’emparer à nouveau de sa cravache. Il n’était absolument pas prévu que la soirée prenne un tour aussi violent. J’imagine que ce doit être l’effet de la cocaïne qu’il a sniffée juste avant que je n’arrive.

Il cingle à nouveau mes cuisses et je me sens soudain écœurée. Je n’ai plus le courage de supporter cela et je n’ai qu’une seule envie : fuir d’ici le plus vite possible. Prenant mon courage à deux mains, je tourne la tête vers lui.

– Monsieur, c’est tellement bon ! Laissez-moi vous donner du plaisir, moi aussi… Avec ma bouche… S’il vous plaît…

Il ralentit le rythme puis finit par se retirer. Je me redresse, lui fais face et, prenant un air soumis et heureux à la fois (je mérite vraiment une palme au prochain Festival de Cannes !), place mes deux mains sur sa poitrine. Doucement, je le repousse vers un grand canapé de cuir noir. Il arbore un sourire triomphant qui me fait pitié. Les hommes sont parfois tellement prévisibles !

Lorsqu’il retombe en arrière, je ne perds pas une seconde : je me précipite sur mon imperméable, que j’enfile en un tour de main, saisis mon sac et cours vers la porte de l’appartement que j’ouvre à la volée.

Je descends à toute vitesse les larges escaliers. Vu son état, je sais que Mark n’est absolument pas en mesure de me poursuivre. Une fois dehors, je me rue vers la station de métro. Une rame débouche au moment où j’arrive sur le quai. À bout de souffle, je me dépêche d’aller m’asseoir dans un coin et sors mon téléphone de ma poche.

Plan vraiment foireux ! Pas pu rester jusqu’au bout. Réservez quelqu’un d’autre la prochaine fois.

J’essaie de retrouver mon calme tout en regardant dans le vague à travers la vitre. Il y a des soirs comme ça où je me dis que j’ai vraiment une vie de merde.

Je m’appelle Mina Mavris.

J’ai vingt-deux ans.

Je suis étudiante le jour et escort girl la nuit.

2

Jeudi 12 décembre

20 h 30. Il fait très froid. Les rues sont violemment illuminées : à l’approche des fêtes, les vitrines des magasins se font de plus en plus aguicheuses. Emmitouflée dans mon manteau, je pénètre rapidement dans le hall de l’hôtel où je dois retrouver mon client.

J’ai rendez-vous dans l’un des cinq étoiles les plus prestigieux de la capitale, un repère pour hommes d’affaires pressés, toujours entre deux négociations, entre deux avions. L’agence m’a bookée pour la nuit entière.

Les consignes pour ce soir sont claires : tenue chic et sexy, mais sans être provocante, comportement charmant et surtout, de la conversation.

Je suis escort girl depuis près de deux ans maintenant. C’est arrivé par hasard, lorsque j’ai sympathisé avec Charlotte, une étudiante que je trouvais toujours suprêmement élégante et vaguement mystérieuse. C’est elle qui, au bout de quelques semaines, m’a expliqué comment elle faisait pour payer ses études et subvenir à ses besoins en même temps.

Au début, sa révélation m’a terriblement choquée mais j’ai finalement dû me résigner. Lorsqu’on vient, comme moi, d’un milieu modeste et que des études brillantes vous ouvrent les portes de l’une des écoles de commerce les plus prestigieuses, mais les plus chères aussi, on n’arrive tout simplement pas à boucler son budget, même si on a la chance d’obtenir une bourse.

Inutile de dire que c’est la mort dans l’âme que je me suis décidée. Quand on a vingt ans, on est plutôt romantique. La perspective de se vendre à des inconnus, même triés sur le volet, n’est donc franchement pas un idéal de vie. Mais la rupture douloureuse avec Alexandre, mon petit ami de l’époque, et les problèmes financiers récurrents de ma famille m’ont décidée à sauter le pas.

Après ma première mission, je suis rentrée chez moi en chialant comme une Madeleine. Pourtant j’étais tombée sur quelqu’un de vraiment sympa : Maurice Stein, qui est d’ailleurs devenu l’un de mes plus fidèles clients, a su se montrer attentionné, patient et très reconnaissant ! Mais bon… Mimer des gestes d’amour avec un inconnu, pour 400 € de l’heure (dont la moitié va à l’agence), n’est pas un exercice facile. En tout cas, pas la première fois. Après, on finit par s’y faire.

J’ai eu de la chance : International Partnering Services (IPS), l’agence qui s’occupe de moi, est managée par une femme étonnante qui effectue une sélection vraiment intelligente de ses clients ainsi que de ses escorts. Michelle connaît bien le marché et son produit. En règle générale, elle est toujours de bon conseil. Car c’est là une des spécificités de l’agence : il n’y a pas de catalogue en ligne et le client ne voit jamais l’escort avant. Il répond simplement à un questionnaire très poussé sur ses goûts et ses attentes, et Michelle lui trouve la (ou le…) partenaire idéal(e). Garanti satisfait ou remboursé ! Et les clients demandent rarement le remboursement…

J’essaie de ne pas faire ça trop souvent, en tout cas pas plus d’une à deux fois par semaine. Cela me paraît raisonnable : après tout, c’est le rythme de n’importe quelle chaudasse qui n’arrêterait pas de sortir à droite à gauche, non ?

Michelle fait attention à ne pas m’envoyer vers des hommes qui me demanderaient des trucs que je ne veux pas faire. Elle me connaît bien : elle sait que je suis une fille sérieuse, efficace et loyale. En deux ans, elle n’a jamais eu le moindre problème avec moi. C’est quelque chose qu’elle sait estimer à sa juste valeur.

En réalité, je suis une étudiante tout ce qu’il y a de plus classique. Je bosse dur, je mène une vie saine et je n’ai pas de petit copain. Vue de l’extérieur, mon existence n’est pas franchement folichonne, mais je m’en fous. Mon but est de faire partie des majors de ma promotion, d’obtenir un très bon poste dès le début de ma carrière et de gagner suffisamment bien ma vie pour ne plus jamais connaître la gêne financière. Quand on a grandi, comme moi, dans une banlieue moche, à l’ombre de tours moches obstruant toute perspective d’avenir un tant soit peu décente, on fait tout pour échapper à son destin. Tout.

Je me dirige vers l’ascenseur. Dans le grand miroir qui orne le hall, je vérifie rapidement mon apparence. J’ai vraiment l’air d’une jeune fille tout à fait convenable. Mes longues boucles brunes sont ramassées en un chignon strict, et j’ai choisi pour l’occasion une petite robe noire Dior très proche du corps, sans manches, à encolure bateau avec un grand décolleté en V dans le dos. Seule touche de folie : une paire d’escarpins Louboutin noirs. Je n’ai jamais rencontré d’homme qui résiste bien longtemps au modèle Pigalle : 12 cm de talon, raffiné et glamour en même temps, et la fameuse semelle rouge assortie à mon rouge à lèvres préféré.

Lorsque je frappe à la porte, j’ai, comme à chaque fois, le trac. Le grand saut dans l’inconnu commence…

L’homme qui m’accueille a la trentaine. Élégant, séduisant… Bref : un très beau spécimen d’homme du monde qui ne connaît pas de problèmes d’argent, juste des problèmes de solitude occasionnelle.

– Bonsoir, vous devez être Mina, m’accueille-t-il en souriant.

– Ravie de faire votre connaissance, monsieur Duprey.

– Je vous en prie, appelez-moi Louis.

Je lui tends la main et lui adresse mon sourire le plus charmeur. Discrètement, je l’observe pendant qu’il me conduit vers le canapé et offre de prendre mon manteau. Il est grand, a une allure à la fois chic et sportive, les cheveux bruns ondulés et de très beaux yeux bleus qui me lancent un regard franchement amusé lorsqu’il me surprend à le détailler.

– Prendrez-vous du champagne, Mina ? Le dîner sera servi à 21 heures. Nous avons donc un peu de temps devant nous.

– Oui, très volontiers.

Louis me tend une coupe avant de s’asseoir à mes côtés.

– Parlez-moi de vous, Mina. J’aimerais en apprendre un peu plus sur vous.

Et voilà ! Début de soirée on ne peut plus classique : il est en effet très rare de tomber sur un homme qui ne cherche pas à « mieux faire connaissance ». Comme si étaler son CV rendait la prestation à venir plus politiquement correcte ! Le but du jeu, dès lors, est d’en dire le moins possible tout en faisant semblant de se confier. Un exercice de haute voltige destiné à rassurer le client tout en l’amenant à se détendre.

– Eh bien, je m’appelle Mina Sarkis (vrai prénom, faux nom de famille : protection de la vie privée), j’ai vingt-cinq ans (toujours se vieillir un peu, ça rassure). Je suis en train de finir des études d’histoire de l’art (pas tout à fait faux : en plus de l’ESSEC, je suis aussi les cours de l’École du Louvre). Je vis à Paris depuis le début de mes études (vrai).

– Étudiante en histoire de l’art ? Je suis très impressionné. Et qu’est-ce qui vous a amenée à travailler pour Michelle ?

– Au début, c’était parce que je me sentais très seule à Paris (mon salaud de petit copain de l’époque venait de me larguer). Je ne connaissais pas grand monde et Michelle a été très gentille avec moi (j’avais aussi vraiment, vraiment besoin d’argent). Aujourd’hui, j’apprécie ces missions car elles me permettent de rencontrer des gens passionnants (parfois), avec qui j’apprends énormément (mes compétences en matière de fellation se sont grandement améliorées, il est vrai !). Et vous Louis, que faites-vous dans la vie ?

En règle générale, les clients font comme moi : ils mentent. Mais curieusement, dans le cas présent, j’ai le sentiment que Louis me dit la vérité lorsqu’il m’apprend qu’il travaille pour une banque d’affaires basée à Londres et qu’il est à Paris pour quelques jours.

– Connaissez-vous Michelle depuis longtemps, Louis ?

– Pas très longtemps, un peu plus d’un mois. Et vous ?

– Pas très longtemps moi non plus (si je lui annonce que je travaille régulièrement pour l’agence depuis deux ans, il risque de moyennement apprécier).

– Vous êtes très belle. Vous avez un petit quelque chose d’exotique…

– Vraiment ? Je suis d’origine grecque (ce qui est vrai). Rien de plus exotique que cela.

– D’origine grecque ? J’adore ce pays ! Un de mes très bons amis est grec et m’invite régulièrement à passer quelques jours chez lui, à Santorin. Vous parlez la langue ?

– Un peu, mais pas parfaitement. Quand je parle grec, c’est avec un accent français à couper au couteau ! Et vous ? Ces nombreux séjours en Grèce vous ont-ils donné envie d’apprendre la langue ?

– Je me débrouille suffisamment bien pour pouvoir commander un repas lorsque je vais au restaurant. Ça n’est déjà pas si mal !

Je lui souris. Je le trouve terriblement séduisant. Il émane de lui un mélange d’autorité et de politesse, de raffinement combiné à une présence physique indéniable. Honnêtement, dans ce métier, rares sont les occasions de fréquenter des clients aussi pleins de charme. En tout cas, moi, je n’en avais encore jamais rencontré d’aussi… appétissants. Admirant sa beauté virile, je me dis que ce soir j’ai bien de la chance, et qu’il me tarde de le voir dans le feu de l’action ! Comme s’il devinait la teneur de mes pensées, Louis ne se gêne pas pour me détailler lui aussi.

Nous passons le dîner à parler de choses et d’autres : d’art – Louis est membre de plusieurs associations muséales –, de la vie à Londres, de la crise économique grecque (évidemment…).

– Est-ce que vous allez souvent en Grèce ? me demande-t-il.

– Non, malheureusement. Mais j’ai une cousine qui y va chaque année. Elle me raconte ce qu’elle voit là-bas. La situation est terrible en ce moment.

– Je sais, Mina, mais c’est un pays qui a vécu pendant plus de trente ans au-dessus de ses moyens ! rétorque-t-il d’une voix dure. La Grèce a menti sur sa situation financière, a été championne en matière d’évasion fiscale, de népotisme…

– Vous en connaissez beaucoup, vous, des pays qui n’ont pas vécu au-dessus de leurs moyens au cours des trente dernières années ? je l’interromps, agacée de le voir si sûr de lui.

– La dette frôlait les 170 % du PIB et le déficit budgétaire les 13 %…

– Rappelez-moi le montant de la dette publique en France ? Ou encore aux États-Unis ? Plus de 100 % chez ces derniers… Heureusement qu’ils ont le dollar, eux !

– Mina, soyez raisonnable ! me tance-t-il sèchement. Il était impossible de laisser la Grèce continuer sur sa lancée…

– Oui, vous avez raison : il valait mieux l’achever grâce au plan de sauvetage mis en place par la Troïka ! je reprends, maintenant vraiment énervée. C’est quand même marrant de voir qu’aujourd’hui même le FMI admet s’être planté, non ?

– Mina, je ne veux pas en discuter avec vous, me coupe-t-il. Il s’agit de problèmes économiques que vous ne maîtrisez sans doute pas…

– Pardon ? Vous pensez que je suis trop stupide pour comprendre la notion de multiplicateur budgétaire, c’est ça ?

Merde ! Moi et ma grande gueule… Je ne pouvais pas la fermer plutôt que de bêtement l’agresser comme ça ?

– Je ne savais pas qu’on abordait la question du multiplicateur budgétaire en histoire de l’art… me dit-il en me lançant un regard acéré. Cette notion n’existait certainement pas dans l’Antiquité !

– Non, bien sûr… je murmure d’un ton prudent. Mais les crises économiques existent depuis la nuit des temps, ainsi que les annulations de créances…

– Vous êtes vraiment une drôle de fille, Mina…

Louis me caresse doucement le bras et je suis plus que soulagée de voir que nous entrons enfin dans le vif du sujet. Je croise haut mes jambes, de façon à ce qu’il puisse entrapercevoir le bord en dentelle noire de mes bas. Et de fait, sa main redescend sur ma cuisse et relève ma robe. Louis se rapproche de moi et commence à m’embrasser doucement sur la tempe, la joue, la bouche. Surprise, j’ai un léger mouvement de recul qu’il remarque immédiatement. Je ne suis pas habituée à ce genre de marques de tendresse. La plupart du temps, les clients ne s’embarrassent pas de tels préliminaires et sont pressés d’aller à l’essentiel.

– Excusez-moi, Mina. Je n’ai peut-être pas le droit ? demande-t-il d’une voix incertaine.

– Si, bien sûr… je balbutie, plutôt gênée. Vous avez tous les droits.

– Je suis désolé. Je ne suis pas vraiment habitué à… Enfin…

Visiblement mal à l’aise, Louis se passe une main dans les cheveux et s’écarte. Tout à coup, sa nervosité m’émeut. Je suis touchée qu’il s’inquiète ainsi de moi et ne peux m’empêcher de me demander ce qu’un homme comme lui, charmant et sensible, peut bien faire dans le fichier clients de Michelle. Doucement, je pose ma main sur la sienne et le caresse du bout des doigts. Il relève la tête et me lance un regard où je lis un mélange d’hésitation et de désir brûlant. Je lui souris gentiment, lève ma main vers son visage et effleure son front, puis sa joue et son cou, avant d’écarter les pans de sa veste pour la lui retirer. Immobile, il se laisse faire sans me quitter des yeux. Je me penche et, délicatement, l’embrasse sur les lèvres pendant que je dirige mes caresses vers la bosse que forme son sexe en érection. Ma langue force l’entrée de sa bouche et je gémis tout doucement. Soyons clairs : je sais très bien gémir, ça a le mérite d’exciter les clients et de les conforter dans leurs talents de séducteurs ; mais ce soir, force est de constater que je n’ai absolument pas à faire semblant. Décidément, la compagnie de Louis Duprey a sur moi un effet totalement imprévu.

– Tu es vraiment très belle, Mina, très excitante… Je voudrais que tu défasses tes cheveux pour moi, chuchote-t-il à mon oreille avant de la mordiller.

D’une main, je retire lentement le pic qui retient mon chignon, secoue la tête et mes cheveux retombent en boucles sur mes épaules et mon dos. Louis les empoigne et les tire en arrière avant de plaquer ses lèvres sur les miennes, plus brutalement. Pendant qu’il m’embrasse, je déboutonne son pantalon, glisse la main dans son boxer et saisis son sexe, dur, chaud et d’une taille tout à fait engageante. Je commence à le branler lentement, de la base jusqu’à son gland d’où jaillit bientôt une goutte annonciatrice de son désir. Je m’écarte légèrement de lui et me mords la lèvre.

– Louis, j’ai très envie de vous. Vous aussi, n’est-ce pas ?

Rassurer le client sur mon appétit à son égard est un must. Je l’amène ainsi à parler et à m’éclairer sur ce qu’il attend de moi.

– J’adore sentir tes mains sur mon corps, Mina. J’aimerais aussi sentir tes lèvres sur moi…

– Laissez-moi vous déshabiller. J’aimerais beaucoup caresser votre peau nue.

Lentement, je desserre son nœud de cravate puis défais un à un les boutons de sa chemise avant d’enlever ses boutons de manchette. Ma bouche court le long de sa poitrine, embrassant et léchant ses tétons avant d’aller plus bas, et je m’amuse à caresser sa peau de la pointe de mes longs cheveux. Je l’entends haleter doucement.

– Puis-je vous prendre dans ma bouche ? J’en ai très envie, vous savez…

– Ça me plairait beaucoup, à moi aussi… murmure-t-il d’une voix rauque.

Je m’agenouille devant lui, l’aide à descendre son pantalon et m’immobilise un court instant pour admirer le spectacle qui s’offre à moi. Sur son ventre musclé repose fièrement son érection, et en esthète que je suis, je me délecte de ses belles proportions, de sa rigidité et de ses tressaillements quand je la flatte du bout des doigts. Louis est un sacrément bel homme, et j’aurais pu tomber plus mal ! Discrètement, j’attrape dans ma poche un préservatif dont je déchire l’emballage avant de l’enfiler sur son sexe. Puis je me penche et fais courir mes lèvres le long de sa verge jusqu’à atteindre son gland. Je le prends alors dans ma bouche et entame un long va-et-vient qui lui arrache un soupir de plaisir. Louis bascule lentement ses hanches au rythme de mes caresses, et s’enfonce plus profondément dans ma gorge. D’une main, il soulève mes cheveux pour m’observer, et de l’autre, il caresse ma joue en me murmurant des mots de désir.

– Mina, tu me lèches si bien… C’est tellement bon…

Je lève mes yeux vers lui et le regarde d’une façon provocante tout en poursuivant mes caresses. Mes mains jouent avec ses bourses et je m’émerveille de sa belle virilité. D’un doigt, je lui masse l’anus ce qui rend son sexe plus dur encore. Mes lèvres quittent un instant sa queue pour embrasser et délicatement sucer ses testicules, ainsi que l’intérieur de ses cuisses. Puis je le reprends en bouche. J’accélère le rythme peu à peu, sa respiration devient plus hachée et à mesure qu’il s’abandonne à son plaisir, ses doigts se crispent dans mes cheveux.

– Mina, ne t’arrête pas… oh putain c’est bon comme ça ! Encore… Plus fort…

Je m’emploie à le satisfaire, embrassant, léchant et suçant jusqu’à ce que je sente la première giclée de sperme à travers le latex du préservatif. Tout à sa jouissance, Louis s’enfonce brutalement dans ma gorge pendant encore quelques instants. Je continue à le lécher tout doucement avant de caresser son sexe de ma joue. Puis je relève le visage vers lui, souriante.

– Louis, j’apprécie vraiment votre compagnie. Pourrais-je rester avec vous cette nuit ?

Je sais par expérience qu’il faut toujours faire semblant d’ignorer que le client a réservé la nuit entière. Louis me regarde à travers ses yeux mi-clos. On dirait que ma question le touche.

– Mina, je ne comptais pas vous renvoyer aussi vite… Nous avons encore beaucoup de choses à nous dire et la nuit risque de ne pas suffire.

Je souris intérieurement. Louis Duprey devrait être pleinement satisfait de l’ensemble de mes prestations.

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