Extraits

— Il y a quelqu’un ? J’insiste un peu jusqu’à ce que la porte à double battant grince pour s’ouvrir sur un homme. Grand, musclé, sa peau hâlée n’est pas déplaisante à regarder, bien, au contraire, une petite mèche brune retombe sur le côté sous son chapeau de cow-boy qu’il vient de mettre. Habillé d’un jean et d’une chemise sans manche, je remarque tout de suite ses tatouages et ses nombreux bracelets de cuir. Je n’y crois pas… — Monsieur le chauffard ! m’exclamé-je en jetant un œil à la voiture garée sur le côté et que je reconnais aussitôt. Le monde est petit…

Nous avons terminé notre repas, Aaron est couché et il dort profondément. Je m’inquiète pour Erika, elle n’était pas comme d’habitude. Elle semblait triste. Une tasse de café à la main, je suis assis tranquillement sur ma terrasse lorsqu’une musique entraînante me sort de ce moment calme. Elle vient du gîte. Une fois ma tasse posée à terre, je m’approche doucement de celui-ci. Un des volets du petit salon est ouvert, de la lumière en jaillit. Je découvre Erika habillée simplement d’un top noir et d’une culotte de la même couleur. Elle a l’air d’avoir branché son téléphone sur une enceinte portable, Don’t stop the music de Rihanna résonne entre les murs. Une bouteille de Vodka à la main, Erika s’en donne à cœur joie. Entraînée dans une danse endiablée, elle pivote de droite à gauche, descend, chante… Plus sensuelle, tu meurs. Dissimulé dans un recoin, je peux la contempler à loisir. Ce petit bout de femme m’impressionne de jour en jour. En parfaite cowgirl elle pourrait tenir un ranch à elle seule. Mais ce moment précis me conforte dans l’idée que cette journée n’est pas des plus facile pour elle. Pourquoi ? Que cache cette déesse au corps de rêve ?

Pieds nus, elle enchaîne des pas avant d’avaler une gorgée d’alcool puis elle reprend les paroles du refrain de la chanson. Son tee-shirt remonte dangereusement sur son ventre lorsqu’elle lève les bras en l’air. Ses jambes longues et fines me donnent envie d’y glisser la main. Je pourrais l’effleurer doucement, partir de son pied, frôler sa peau délicate pour atteindre son…

Merde, Andrew ! Qu’est-ce que tu fais ?

J’essaie de calmer le renflement que je sens grossir dans mon jean. Cette nana me retourne le cerveau, le bide, le cœur… À peine deux semaines que je la connais et je ne me vois plus me passer d’elle.

La musique se termine, elle s’écroule genou à terre en pleurs. Mais que fait-elle ? Des sanglots la submergent alors qu’elle serre la bouteille d’alcool contre sa poitrine.

Je contracte ma mâchoire et mes poings, je rêve de la rejoindre pour la prendre dans mes bras, mais je ne peux pas. J’aimerais comprendre ce qui ne va pas et peut-être l’aider si je le peux. Mais c’est impossible pour moi de bouger. Si j’y vais, elle saura que je la matais à travers la fenêtre, quelle image aurait-elle de moi ensuite ?