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** Extrait offert par Dani Collins **

Prologue

Stavros Xenakis mit ses vingt mille euros de jetons au pot. Il était moins détendu qu’à l’ordinaire après un défi sportif, mais sa nervosité n’avait rien à voir avec ses partenaires de poker ni avec son manque de jeu.

Son vieil ami Sebastien Atkinson avait organisé les festivités post-adrénaline habituelles, qui comme souvent se terminaient à quatre. Leur club de sports extrêmes comptait de nombreux membres, mais seuls Antonio Di Marcello et Alejandro Salazar pouvaient se permettre, comme Sebastien et lui, de jouer des sommes aussi élevées.

Stavros n’était pas aussi snob que son grand-père, mais les gens qu’il considérait comme ses pairs étaient malgré tout assez rares. Ces trois hommes appartenaient à cette catégorie et il appréciait leur compagnie. Encore grisés par leur sortie en paraski, ils jouaient en sirotant un Macallan 1946 et en échangeant des plaisanteries inoffensives. Cette soirée était aussi agréable que n’importe quelle autre du même genre.

Alors pourquoi ne parvenait-il pas à se relaxer ?

Il se remémora les moments les plus excitants de la journée, entre descentes vertigineuses et envols spectaculaires. Ils pouvaient se vanter d’avoir réalisé un véritable exploit, sans doute le plus remarquable à ce jour. Il s’était donné à fond, concentré sur l’instant présent. Sa version personnelle de la méditation. Mais contrairement à ce qu’il espérait, cette journée ne lui avait pas rendu sa sérénité. La frustration qui le rongeait avait juste été estompée pendant quelques heures avant de resurgir. En face de lui Sebastien le mesurait du regard pour tenter de savoir s’il bluffait. À la fois pour faire diversion et parce qu’il n’arrivait toujours pas à croire que son ami était marié et heureux de l’être, Stavros demanda :

— Que devient ta femme ?

— Elle est de meilleure compagnie que toi, répliqua Sebastien d’un ton provocateur. Pourquoi fais-tu cette tête ?

Ça se voyait donc tant que ça ? Stavros eut une moue désabusée.

— Je n’arrête pas de perdre. Et surtout, mon grand-père me menace de me déshériter si je ne me marie pas bientôt. Je l’enverrais bien au diable, mais…

La voix de Stavros s’éteignit.

— Ta mère, commenta Alejandro.

— Tu as tout compris, répliqua-t-il en soupirant.

Ses trois amis connaissaient la situation. Il évitait de contrarier son grand-père par égard pour sa mère et ses sœurs. Il ne pouvait pas se permettre de renoncer à son héritage parce que cela leur coûterait le leur. Mais « s’installer » ? Depuis qu’il avait douze ans son grand-père s’efforçait de le faire entrer dans des cases. Sa dernière exigence était qu’il produise un héritier.

Il ne pouvait pas s’y résoudre, si bien qu’une fois de plus ils étaient en conflit. D’ordinaire il parvenait sans trop de problèmes à esquiver les obligations que voulait lui imposer son grand-père. Mais cette fois, il n’avait pas encore trouvé d’échappatoire. Ce qui le minait d’autant plus que le vieil homme tenait les rênes du groupe pharmaceutique familial.

Pour sa part il n’était peut-être pas marié, mais Dýnami lui devait certains de ses plus gros bénéfices. Il était tout à fait prêt à prendre la direction de la société. Malheureusement, son grand-père estimait qu’il lui fallait une femme et des enfants pour faire la preuve qu’il était « mûr » et « responsable ». La voix de Sebastien arracha Stavros à ses pensées.

— N’avez-vous jamais le sentiment que nous passons beaucoup trop de temps à compter notre argent et à courir après des plaisirs superficiels ?

Se désintéressant visiblement de la partie de poker en cours, Sebastien regarda tour à tour les trois autres.

— Je suis, dit Antonio à Alejandro en jetant une poignée de jetons sur la table.

— Allons bon, ce n’est pas encore cette fois que je vais gagner, marmonna Stavros.

— Je suis sérieux, insista Sebastien. À notre niveau, l’argent, ça se résume à des colonnes de chiffres sur un listing. À des taux sur un tableau d’affichage. Que nous apporte-t-il réellement ? L’argent n’achète pas le bonheur.

Il était le seul des quatre à être devenu milliardaire en partant de rien, après avoir été élevé par une mère célibataire dans un pays où l’arbre généalogique continuait à être mieux considéré que le compte en banque. Plus âgé et plus expérimenté que les autres, il assumait le rôle de mentor et tout le monde l’écoutait quand il exprimait son opinion. Cependant, quand il avait un peu bu il avait parfois tendance à s’égarer…

— L’argent permet d’acheter des tas de choses qui rendent la vie plus agréable, objecta Antonio.

Sebastien eut une moue dédaigneuse.

— Tes voitures ? Ton île privée, Alejandro ? Et toi, Stavros, ce bateau dont tu es si fier mais que tu n’utilises jamais ? Nous nous offrons des jouets hors de prix, nous jouons à des jeux dangereux, mais en quoi cela enrichit-il nos vies ? En quoi cela nourrit-il nos âmes ?

— Que suggères-tu ? demanda Alejandro d’une voix traînante. Que nous allions vivre dans la montagne avec les bouddhistes ? Que nous cherchions à découvrir le sens de la vie ? Que nous renoncions aux biens matériels pour trouver la sagesse ?

— Par exemple, je suis sûr qu’aucun de vous trois ne tiendrait deux semaines sans son nom ni sa fortune, dit Sebastien.

— Et toi ? lança Stavros. Tu voudrais nous faire croire que tu es prêt à revenir à l’époque où tu n’avais pas un sou ? La faim n’a jamais rendu personne heureux. C’est pour ça que tu es aussi riche aujourd’hui.

— Il se trouve que je pense justement à faire don de la moitié de ma fortune pour la création d’une organisation caritative de recherche et de sauvetage. Toutes les victimes d’avalanche n’ont pas des amis capables de creuser la neige à mains nues pour les sauver.

L’année précédente, Sebastien avait été enseveli sous plusieurs mètres de neige à l’occasion d’un de leurs défis sportifs. La tragédie évitée de justesse hantait encore Stavros, régulièrement réveillé par des cauchemars. Malgré les engelures qui lui mordaient les mains il s’était démené pour sauver Sebastien. Comment aurait-il pu se résoudre à voir de nouveau mourir un homme qui lui était cher ? Pris de nausée à ce souvenir, Stavros but une gorgée de whisky.

— Tu es sérieux ? s’exclama Alejandro. Ça représente combien ? Cinq milliards ?

— Et alors ? Je ne les emporterai pas dans la tombe. Monika est d’accord, mais je n’ai pas encore pris ma décision. Vous savez quoi ? Si vous vous passez de vos cartes de crédit pendant deux semaines, je le ferai.

— À partir de quand ? Nous avons tous des responsabilités, objecta Alejandro en regardant Stavros et Antonio, qui acquiescèrent d’un signe de tête.

— D’accord, dit Sebastien. Prenez le temps de préparer le terrain. Mais tenez-vous prêts à recevoir de mes nouvelles… et à passer deux semaines dans le monde réel.

— Tu as vraiment l’intention de jouer la moitié de ta fortune sur un pari de ce genre ? demanda Alejandro, qui comme tout le monde avait oublié la partie de poker.

— Si vous êtes prêts à renoncer à vos jouets favoris, oui, répondit Sebastien d’un ton posé. Je vous préciserai les détails le moment venu.

— Je suis partant, déclara Stavros.

Après tout, ce seraient au moins deux semaines de répit loin de son grand-père…

1.

Quatre mois et demi plus tard…

Elle était allongée sur un matelas gonflable ivoire en forme de coquillage, au milieu de la piscine. Un maillot une pièce à motifs géométriques roses et verts mettait en valeur son corps svelte et sa peau hâlée. Quelques mèches de ses cheveux noirs répandus autour de son visage flottaient dans l’eau. Des lunettes de soleil masquaient ses yeux et elle avait du vernis rouge sur les ongles des pieds. Elle dormait profondément.

Le regard de Stavros s’attarda sur les seins ronds moulés par le tissu élastique, caressa les hanches dévoilées par de larges échancrures, puis s’insinua entre les cuisses fuselées. Stavros fut transpercé par une flèche de désir et un fantasme envahit son esprit. Il plongeait pour capturer la nymphe tel un dieu de la mythologie grecque, puis il lui faisait l’amour sur le canapé en osier du bar, niché derrière un mur d’eau à l’autre bout de la piscine. Il enveloppa la belle endormie d’un nouveau regard appréciateur. La rénovation de la piscine ne serait peut-être pas un travail trop désagréable, finalement…

La veille, il s’était installé dans un studio minuscule, mal aéré, sans climatisation, en pestant contre Sebastien. Ses deux semaines de vie dans le « monde réel » venaient de commencer et son nouveau logement était situé juste au-dessus d’un torréfacteur. L’odeur était épouvantable. Il n’arrivait pas à décider ce qui était le plus désagréable. Fenêtre ouverte ou fermée. Il l’avait laissée ouverte le temps de comparer les objets trouvés sur place avec la photo qu’Antonio lui avait envoyée quinze jours plus tôt.

L’expérience de son ami lui avait fourni des indications sur ce qui l’attendait. Antonio ayant été envoyé à Milan, il n’avait pas été surpris en découvrant que sa destination était la Grèce. Ce qui ne l’avait pas empêché d’avoir un mouvement de recul au moment de quitter le ferry. Lui qui n’avait jamais eu la moindre hésitation avant de sauter en chute libre à quatre mille mètres, il avait senti son estomac se nouer au moment de poser le pied sur le sol de son île natale… Ce qui lui avait donné le sentiment très désagréable d’être un lâche. Il s’était forcé à débarquer, puis il avait marché jusqu’au studio, où il avait découvert, comme Antonio avant lui, un téléphone portable préhistorique et deux cents euros en liquide. Mais à la place du bleu de travail d’Antonio, il avait droit à un boxer de bain rayé jaune et blanc. Ils étaient censés renoncer pendant deux semaines à leur fortune et à leur nom. Apparemment, il devrait également se passer de sa dignité… Son uniforme, complété par un T-shirt jaune, était horriblement vulgaire. Quant au logo grec qui ornait le T-shirt, il était carrément offensant. Maintenance Piscines Zante. Sebastien lui avait demandé de se libérer pendant quinze jours et de déléguer toutes ses responsabilités pour l’envoyer travailler comme agent d’entretien de piscine ? Son téléphone ne lui permettait de joindre que trois correspondants. Sebastien, Antonio et Alejandro. Il avait envoyé à Antonio une photo de sa tenue de travail avec le message « Je rêve ? ». Ce à quoi Antonio avait répondu :

Si ton expérience se rapproche de la mienne, tu n’es pas au bout de tes surprises.

Antonio s’était découvert un fils. On pouvait difficilement faire plus inattendu… Qu’il se découvre lui aussi un fils caché sur cette île relèverait du miracle. Il était parti à l’âge de douze ans et son expérience se limitait alors à quelques baisers. Aux États-Unis, sa vie sexuelle était rapidement devenue plus mouvementée. Il avait été dépucelé à quatorze ans par une fille de terminale de son école privée. Elle affectionnait l’eye-liner noir, le rouge à lèvres grenat… et les jeunes hommes avides d’apprendre comment donner du plaisir à une femme. Avec une préférence pour les têtes brûlées, dont il faisait partie. Un an plus tard, il séduisait la secrétaire de son grand-père et la nurse qui s’occupait de sa jeune sœur. Il n’en était pas particulièrement fier, mais il n’en éprouvait pas non plus de remords. Coucher avec cette ravissante naïade lui ferait sans aucun doute voir la situation présente sous un jour plus favorable. Dire qu’il en avait pour deux semaines…

Pour la deuxième fois en vingt-quatre heures, Stavros sentit son estomac se nouer. Ce défi ne se limitait pas à jouer pendant quinze jours à Monsieur tout-le-monde. Sebastien lui avait laissé un mot.

Tu te souviens peut-être de la conversation que nous avons eue l’année dernière quand tu m’as rendu visite pendant ma convalescence, après l’avalanche. Ce jour-là tu m’as confié qu’avoir perdu ton père t’avait donné la force de creuser la neige pour me sauver la vie. Te rappelles-tu m’avoir dit également que tu en voulais à ton grand-père de t’avoir obligé à venir à New York et à prendre un nom américain ? Ton souhait est exaucé. L’espace de deux semaines, le riche et influent Steve Michaels n’existe plus. Tu es Stavros Xenakis et tu travailles pour Maintenance Piscines Zante. Présente-toi demain à 6 heures à trois cents mètres de chez toi. Antonio a réussi à garder l’incognito pendant deux semaines. Un tiers des cinq milliards prévus est donc d’ores et déjà réservé à la création de l’organisation de recherche et de sauvetage. À ton tour de gagner ton pari, Stavros. Ça pourrait contribuer à sauver des vies. Et profites-en pour faire la paix avec ton passé.

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