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Me voilà à me jeter à corps perdu vers le salon pour récupérer le morceau de tissu qui me fera retrouver un peu de décence. Mais trop tard, alors que je passe devant le couloir en direction du canapé, je tombe nez à nez avec un mec, la trentaine, vêtu d’un costume blanc à épaulettes et galons siglés d’une ancre marine. Nous nous stoppons net. Il est en uniforme de marin, et moi en lingerie fine.
Heureusement que j’ai gardé le short… Si quelqu’un filmait, on serait de bons candidats pour une chaîne de buzz sur YouTube.
Mi-interloqué, mi-amusé, il retire sa casquette de commandant de bord pour me saluer avec un sourire et une courbette ironique.
– Mademoiselle… ma nouvelle colocataire, je suppose ?
Mon cœur bat la chamade, j’ai les mains moites et comme une envie de rentrer sous terre.
– Oui. Loretta… fais-je enfin avec un sourire crispé. Votre sœur ne vous a pas averti ?
– Enchanté, Loretta. Je suis Andreas. Tu peux me tutoyer, je ne pense pas être si vieux que ça ! répond-il avec un petit rire. Eh bien, je me doutais qu’Helen ne traînerait pas pour trouver quelqu’un, mais je ne savais pas que tu avais déjà emménagé. Le réseau téléphonique était catastrophique en mer, j’imagine que je n’ai pas reçu ses messages…
Mes neurones commencent à se reconnecter et mes yeux, à le mater. Il en impose avec sa tête de plus que moi et son uniforme ! Sa casquette découvre des cheveux blond foncé, presque cendrés, un peu en bataille. Son visage, avec ses yeux rieurs bleu iceberg et sa bouche charmeuse, m’inspire tout de suite la sympathie. Ses traits sont fins et délicats, mais je devine sous son habit blanc des bras musclés. Un vrai beau gosse du Nord. Et soudain, je mesure toute l’ampleur de la catastrophe.
Non, non, non, nooooon… il est sexy, bordel ! Ce n’était pas prévu au programme…
Afficher en entierJe me demande bien ce qu'elle peut exercer comme métier à bord: hôtesse, masseuse? Le genre de nana qui agace tellement elle est bien roulée, en tout cas...
J'essaie de garder le sourire aux lèvres en menant mes clients à leur table, et prends bien soin de ne pas en choisir une trop romantique. Hors de question de les installer à celle dans le recoin tranquille avec la petite bougie.. Là, parfait, ils se retrouvent à une table de deux personnes coincée entre une tablée de six où un vieil homme rit fort et s'exclame comme un putois et une famille de quatre avec deux enfants qui mangent aussi salement de deux porcelets.
Juste au cas où ils auraient des envies de se reproduire, qu'ils voient où ça mène. Quoi? Oui, je suis une peste!
Je leur tends les cartes et m'éclipse pour les laisser choisir et en profite pour m'occuper d'un client voisin qui réclame l'addition.
-Vous avez choisi? leur demandé-je en revenant près d'eux quelques minutes plus tard.
Afficher en entierPourquoi le coup du malaise ou de la blessure pour conclure avec un beau garçon, ça n'arrive que dans les comédies romantiques ? Moi, je suis même pas foutue de faire les choses jusqu'au bout : je me gamelle mais je m'en tire avec juste un bon gros bleu sur la fesse et de la boue partout, histoire d'avoir zéro chance côté séduction.
Afficher en entierTu n'as pas besoin d'immortaliser chaque petit bonheur de peur qu'il ne s'enfuie. Vis-les et ils resteront à jamais gravés dans ta mémoire.
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