Extraits

Je faisais une grossière erreur.

Je savais que je ne tomberais pas amoureux, impossible.

Mais baiser ne faisait pas partie du deal…

– Une seule fois…

– Une seule fois, répéta ma tentatrice de sa voix irradiante d’excitation.

Jusque quel point tout cela était sa décision ?

Aurais-je pu éviter tout ce qui arrivait ?

– Tu es… diablement belle.

Sa voix mourut contre ma gorge, ses mains câlinant fermement mes hanches. Il n’avait de cesse de murmurer à mon oreille tandis que ma voix était bloquée dans mes poumons.

Ma respiration était de plus en plus saccadée, et je savais que ce n’était pas le lieu pour le laisser me faire fondre.

– J’ai très envie de te posséder… Que tous sachent…

Le ton de cette douce proposition fit taire les réticences dans ma tête. Pourtant, ses caresses cessèrent et j’eus peine à revenir sur terre.

– Pourquoi ne m’arrêtes-tu pas ? butinait-il mes lèvres. 

– Parce que j’en ai autant envie que toi…

" Les pieds sur le macadam, la berline luxueuse patientait sur le trottoir face à mon immeuble.

Philip patientait contre le montant en me regardant de son air convoiteur. Nous n’étions qu’à quelques petits mètres, et malgré cela, je sentis le sexe irradier de son corps.

La vue de mon amant fut rompue par l’arrivée d’une limousine noire ruisselante.

La curiosité ou bien l’aspect le plus sombre de ma personnalité se manifesta. Peut-être était-ce une intuition ou bien l’arme du destin…

Le chauffeur ouvrit sa porte et en sortit pour venir en faire de même avec celle au bout de la longue voiture.

Ma gorge se noua, l’anxiété prenant le pas sur l’aspect le plus rationnel. Ça ne pouvait pas être lui. Aucun argument n’était suffisamment éloquent pour me donner cet humble avis.

Pourtant, le parfum viril et musqué, l’odeur de mâle alpha me souffla. Le visage apparut, l’élevant, plus haut que moi. Dans son costume noir sur mesure, je retrouvai les couleurs, le son et le goût.

Je me souvins seulement de la raison pour laquelle il m’avait tant possédée, de corps comme d’esprit.

– Javah…

Ce fut le seul mot qui put m’échapper. Mon rêve envolé se matérialisait juste sous mes yeux.

Son air chargé de mystère me fit reculer d’un pas. Du coin de l’œil, je vis Philip approcher pour venir entre nous.

– Bonsoir Swann, me fixa mon fantôme sans prêter attention à mon amant.

– Qu’est-ce que… Où étais-tu… ? murmurai-je sans pouvoir m’approcher. "

SWANN.

"La sonnerie de la boutique ne finissait pas de résonner à chaque entrée de client. À croire que l’endroit était déjà prisé. Mon plat engloutit, je relevais les yeux pour regarder le résultat d’une telle popularité. Les tables se vidaient enfin lorsque mon regard croisa celui d’une jeune femme. Installée à deux tables de la mienne, elle semblait aussi seule que moi.Je décelai dans son attitude quelque chose de rafraîchissant. Je tentais de garder contenance en replongeant mes yeux vers mon dessert. Le muffin m’appelait à plus de sérieux tandis que je la regardai de nouveau. Un sourire m’échappa alors que je constatai la présence d’un muffin entre les doigts de cette très belle femme.Une superbe chevelure brune, légèrement ondulée sur les longueurs, des yeux noisette malicieux, une bouche pulpeuse, un petit nez taquin. Elle était à la fois belle et adorable, le mélange donnant une vague de chaleur de mes pectoraux à mon bas ventre. Je détestais les émotions de ce genre, elles venaient caresser mes instincts masculins et surtout, les plus humains. Je remarquai finalement sa tenue, un petit pull noir au décolleté arrondi, laissant apparaître une poitrine sûrement généreuse. Je ne percevais que le haut de sa taille fine et l’élégance de ses bras fins, certainement toniques.À profil bas, je tentais de me dépêcher de finir cette pause sucrée pour m’enfuir. Mais je sentais son regard insistant et sans que je ne puisse contrôler, mon sexe faisait des siennes.Je ne m’étais jamais abaissé à lui prêter plus d’une seconde d’attention. Mais cette ordure faisait ce que bon lui semblait. Partir devenait impossible, les humains avaient leur propre idée sur le sexe et me lever pour dévoiler une érection n’aiderait pas ma réputation.Alors, je soignai le mal par le mal, relevant les yeux pour sombrer dans son regard espiègle. Aucun doute, cette femme savait à quel point elle était affreusement excitante. Lorsqu’elle décrocha un bout du muffin pour le glisser entre ses lèvres, j’avalai difficilement ma salive.Et sans prévenir, elle se leva, emportant son dessert avec elle pour marcher en direction de la sortie. Je remarquai alors son jean bleu foncé, son pull rentré dedans et sa taille divine. Sa poitrine était parfaite, ses hanches arrondies. Elle n’était ni trop grande, ni trop petite, sûrement moins d’1m70.Je me redressai, comme sur mes gardes lorsqu’elle s’arrêta à hauteur de ma petite table pour venir à ma rencontre.– Cette table est libre? me lançait-elle un sourire.Elle pointait ma chaise comme pour me demander de lui accorder un moment.– La chaise est libre, en effet.– Bien, s’installait-elle face à moi pour continuer de manger. C’est le meilleur muffin que j’ai mangé de ma vie.Elle n’avait pas tort, il était excellent. J’acquiesçais sans pouvoir continuer de manger. D’aussi près, je pouvais apprécier ses traits, la petite fossette sur sa joue et me faire violence afin de ne pas jeter un coup d’œil sur le chemin dessiné entre ses seins."