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Il était toujours tiré à quatre épingles - et des épingles de luxe, ma chère. Chemises monogrammées, polos avec l'incontournable crocodile, pantalons de golf pour le golf, pompes à deux couleurs et à petits trous mode in England. Il avait même une espèce d'accent bizarre, pas franchement british mais qui se voulait tel. Évidemment, il jouait au golf, comme son père et son grand- père. Évidemment, il était bronzé toute l'année - enfin, le bronzage branché : les bras jusqu'au milieu du biceps (chemisettes à manches courtes obligent) et l'encolure en V. Pour le reste, il demeurait aussi blanc qu'un navet : Windsor était blond, ne l'oublions pas. Soumis aux rayons solaires, il ne bronzait pas, il cramait. Du coup, il se payait des séances d'UVA
Afficher en entierIl feuilleta le magazine, très détaché, façon homme d'affaires. Myron l'observait. Il avait décidé de ne rien dire à propos de Chaz Landreaux et de l'incident dans le parking. Pas pour l'instant, en tout cas. Win avait une curieuse façon de réagir, quand on s'attaquait à Myron. Parfois, ça devenait saignant. Mieux valait garder ça pour plus tard, quand il saurait quoi faire de Roy O'Connor. Et d'Aaron
Afficher en entierIl appela sa mère pour la rassurer. Laquelle lui dit d'appeler son père: c'était lui qui s'inquiétait. Il appela son père, lequel lui dit d'appeler sa mère: c'était elle qui s'inquiétait. Ah, la communication ! Le secret d'un mariage heureux.
Afficher en entierEsperanza apparut à la porte, l'air toujours aussi renfrognée.
— Otto Burke est en conférence, annonça-t-elle.
— Alors, essayez Larry Hanson.
Elle tendit un café à Jessica, se fendit d'un sourire crispé et sortit de la pièce. Jessica considéra son gobelet d'un œil méfiant.
— Tu crois qu'elle a craché dedans ?
— Probablement.
Elle posa le gobelet sur une table basse.
— J'avais l'intention de réduire la caféine, de toute façon.
Afficher en entierIl secoua la tête. Myron ! Il ne comprenait toujours pas comment on pouvait infliger un tel prénom à son propre fils. Quand ils avaient emménagé dans le New Jersey, il avait dit à tous ses nouveaux copains qu'il s'appelait Mike. En vain. Ensuite, il s'était choisi le surnom de Mickey. Encore raté : tout le monde s'obstinait à l'appeler Myron. Ce prénom honni resurgissait comme un monstre de film d'épouvante qui jamais ne meurt, quels que soient les coups qu'on lui porte. Bref, jamais il ne pardonnerait à ses parents
Afficher en entierMyron acquiesça. Le seul indice, dans la disparition de Kathy, c'était sa petite culotte qu'on avait retrouvée déchirée dans une poubelle du campus. Selon la rumeur, le sous-vêtement était maculé de sperme et de sang. D'où la conclusion hâtivement confirmée par les médias : Kathy Culver était morte. Schéma classique. Elle avait été violée et assassinée par un psychopathe. On ne retrouverait sans doute jamais son corps. Ou bien quelques mois plus tard, des chasseurs tomberaient par hasard sur des restes humains à demi décomposés au milieu des bois, ce qui ferait un excellent scoop pour le JT, avec quelques gros plans sur la famille éplorée
Afficher en entierÀ l'époque, Chaz avait hésité. Il savait que d'après le règlement de l'Association des athlètes universitaires, la NCAA, le contrat serait considéré comme nul et non avenu. Mais le type lui avait assuré que ça ne posait aucun problème. Ils post-dateraient le contrat et le déposeraient dans un coffre pendant quatre ans. Tout le monde n'y verrait que du feu. Chaz n'ignorait pas que c'était illégal. D'un autre côté, il savait ce que représenterait cet argent pour sa mère et ses frères et sœurs, qui vivaient entassés dans deux pièces. À ce point de la négociation, Roy O'Connor était intervenu en personne et avait avancé l'argument décisif : si Chaz changeait d'avis par la suite, il pourrait rembourser l'argent et déchirer le contrat
Afficher en entierÀ en juger par sa silhouette menue, personne n'aurait pu deviner qu'Esperanza avait été lutteuse professionnelle. Durant trois ans elle avait fait un tabac sur les rings, sous le nom de Pocahontas. Elle n'avait pas une goutte de sang indien dans les veines, mais c'était un détail, selon les sponsors. Latinos, Amérindiens, quelle différence ? Au sommet de sa carrière, Esperanza Diaz (alias Pocahontas) se produisait dans tous les États du pays. Le scénario ne variait pas : elle arrivait sur le ring chaussée de mocassins, vêtue d'une tunique en daim bordée de franges et le front ceint d'un bandeau qui retenait ses longs cheveux noirs. Elle enlevait la tunique avant le combat, révélant une musculature harmonieuse, étonnante chez une si frêle créature
Afficher en entierUne multitude de Post-it jaunes recouvraient le téléphone de Myron, telles des guêpes sur une tartine de confiture.
Afficher en entierMyron Bolitar, les coudes sur la table, forma un V inversé avec ses deux mains. Il avait lu quelque part que ça vous donnait l'air intelligent. L'air du mec qui réfléchit. En fait, il se sentait plutôt couillon.
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