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Tu veux savoir ce qu'est la faiblesse? C'est de traiter quelqu'un comme s'il t'appartenait. La force est de savoir qu'il n'appartient qu'à lui-même.
Afficher en entierIl ne doit pas y avoir de place pour le regret dans ta vie. Si au moment de faire quelque chose, tout te parait clair, si tu es certain(e), alors pourquoi regretter plus tard ?
Afficher en entierEffia l'avait déjà entendu prononcer ce mot. “Chrétien.” C'était pourquoi ils avaient été mariés dans la chapelle par cet homme sévère en noir qui secouait la tête chaque fois qu'il la regardait. Il avait aussi parlé du “vaudou” auquel tous les Africains s'adonnaient selon lui. Elle ne pouvait lui narrer les fables de l'araignée Anansi ou les histoires que racontaient les anciens de son village sans qu'il prenne un air méfiant. Depuis qu'elle habitait le fort, elle avait découvert que les hommes blancs étaient seuls à parler de “magie noire”. Comme si la magie avait une couleur. Effia avait vu une sorcière itinérante qui s'enroulait un serpent autour du cou et des épaules. Elle avait un fils. Elle lui chantait des berceuses le soir, lui tenait les mains et le nourrissait, comme n'importe quelle mère. Il n'y avait rien de noir chez elle.
Effia ne comprenait pas ce besoin d'appeler une chose “bonne” et une autre “mauvaise”, celle-ci “blanche” et cette autre “noire”. Dans son village, chaque chose était un tout. Chaque chose pesait le poids de tout.
Afficher en entierNous croyons celui qui a le pouvoir. C'est à lui qu'incombe d'écrire l'histoire. Aussi quand vous étudiez l'histoire, vous devez toujours vous demander: "Quel est celui dont je ne connais pas l'histoire? Quelle voix n'a pas pu s'exprimer?" Une fois que vous avez compris cela, c'est à vous de découvrir cette histoire. A ce moment-là seulement, vous commencerez à avoir une image plus claire, bien qu'encore imparfaite.
Afficher en entierJe suis trop vieux pour aller en Amérique. Trop vieux aussi pour la révolution. En outre, si nous allons étudier chez les Blancs, nous apprendrons seulement ce que les Blancs veulent que nous apprenions. Nous reviendrons pour construire le pays que les Blancs veulent que nous construisions. Un pays qui continuera à les servir. Nous ne serons jamais libres.
Afficher en entier– Le dieu de l'homme blanc est comme l'homme blanc. Il pense qu'il est le seul dieu, juste comme l'homme blanc pense qu'il est le seul homme. Mais la seule raison pour quoi il est dieu au lieu de Nyame ou Chukwu ou n'importe qui, c'est parce que nous le laissons faire. Nous ne le combattons pas. Nous ne le contestons même pas. L'homme blanc nous a dit que c'était comme ça, et nous avons dit oui, mais quand l'homme blanc nous a-t-il jamais dit qu'une chose était bonne pour nous et que cette chose était vraiment bonne ? Ils disent que tu es un sorcier africain, et alors ? Et alors ? Qui leur a dit ce qu'est un sorcier ?
Afficher en entierEn rentrant chez elle, les nouvelles graines serrées dans sa main, Abena repensait à son âge. Une fille de vingt-cinq ans célibataire était incongrue dans son village ou dans n’importe quel village de ce contient comme du contient voisin. Mais peu d’hommes vivaient autour d’elle, et aucun d’eux ne voulait courir un risque avec la fille du Malchanceux. Les récoltes du père d’Abena n’avaient jamais poussé. Année après année, saison après saison, la terre recrachait des plantes pourries, voire rien du tout. Qui savait d’où venait cette infortune ?
Afficher en entierLes mots finirent par sortir. "J'ai tué un homme."
- Tué un homme, hein ? Tu sais pourquoi ils ont coffré mon ami Joecy ? Il n'a pas changé de trottoir quand une femme blanche est passée près de lui. Pour ça, il a écopé de neuf ans. Pour avoir tué un homme, tu as eu pareil.
Afficher en entier– Je suis trop vieux maintenant pour aller en Amérique. Trop vieux aussi pour la révolution. En outre, si nous allons étudier chez les Blancs, nous apprendrons seulement ce que les Blancs veulent que nous apprenions. Nous reviendrons pour construire le pays que les Blancs veulent que nous construisions. Un pays qui continuera à les servir. Nous ne serons jamais libres.
Afficher en entier– Abena, lui avait-il demandé, qu'aurais-tu fait différemment si tu avais su que les plantes allaient mourir ?
Elle avait réfléchi un moment, s'était appuyé le nez du revers de la main et avait répondu :
– J'aurais apporté plus d'eau.
Son père avait hoché la tête.
– Alors la prochaine fois apporte davantage d'eau, mais ne pleure pas pour cette fois-ci. Il ne doit pas y avoir de place pour le regret dans ta vie. Si au moment de faire quelque chose, tout te paraît clair, si tu es certaine, alors pourquoi regretter plus tard ?
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