Ajouter un extrait
Liste des extraits
Et voilà. Entre La Tour-du-Pin et l'Alpe d'Huez, au kilomètre 92, je devins leader du Tour. Pascal Simon, à bout de force, en larmes, abandonna un combat devenu impossible pour lui. J'étais préparé mentalement. Mais je commis immédiatement une erreur. Dans la descente du col du Glandon, j'eus la faiblesse de laisser partir Winnen, qui venait de profiter d'une attaque à l'arrachée de Jean-René Bernaudeau. Bien qu'ayant fini 5e de l'étape, le Néerlandais m'avait repris plus de 2 minutes. Je portais désormais le maillot jaune. Avec une avance de 1'08'' sur Delgado.
Afficher en entierJe m'appelle Laurent Patrick Fignon et je suis né un vendredi au cœur des Trente Glorieuses, qui connaissaient alors leur apogée. C'était le 12 août 1960, à 3h10 du matin. A l'hôpital Bretonneau. Au pied de la butte Montmartre. 3,2 kilos, pour 52 centimètres : rien de plus ordinaire.
A l'époque, jusque dans les rues de nos grandes villes, l'orgueil de la vitesse devenait une valeur sûre, une aspiration de chacun, une preuve de liberté. Renault, Citroën ou Peugeot rivalisaient d'innovations pour offrir aux couples "modernes" le grand frisson de la route et de l'évasion. Aller vite, toujours plus vite. Tellement vite que ma mère fut, elle aussi, prise de vitesse. Je suis arrivé à la vie un mois avant le terme prévu. Je devais naître mi-septembre, ce fut mi-août. Mes parents ne savaient pas que le calendrier cycliste n'est pas fourni à cette période de l'année...
Afficher en entier