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Sandrine n'a pas à attendre. Une voiture s'arrête devant la maison. La portière claque, Julien entre. Il porte toujours le même costume ; ses traits tirés montrent qu'il n'a pas dormi. Il fume un cigare qui empoissonne l'air.
Afficher en entierLes deux enfants reviennent à la maison. Dans un grand sac que Baptiste découvre au fond de la remise, ils entassent les provisions du frigo, les boîtes de conserve et plusieurs bouteilles de Coca.
Afficher en entierA Barjols, la fugue de Baptiste et de Louise alimenta toutes les conversations. Les gendarmes ne cessent de ratisser le pays, de faire parler les gens afin de trouver le moindre indice. Martine Sulvanne se lamente et sen prend à tout le monde. Jacote l'a rabrouée si fort qu'elle ne sort plus de la gendarmerie où son mari tente de la rassurer. Quand il apprend que le commissaire Gardini déjà chargé d'enquêter sur le cambriolage, va s'occuper de l'affaire, ses doutes deviennent des certitudes, raison pour laquelle il évite d'en parler à Martine.
Le capitaine se rend sur les lieux où les vélos ont été retrouvés. Des policiers ratissent l'endroit. Plusieurs indices montrent que les enfants ont passé la nuit au bord du torrent et qu'ils en sont partis dans la matinée. L'inquiétude demeure : les fouilles dans les alentours ont permis de retrouver le portable de Baptiste, rageusement écrasé à coups de pierre.
Afficher en entierBaptiste ouvre les bras comme un jars qui veut tenter de s'envoler et les laisse tomber le long de son gros corps. Il n'est pas complètement convaincu, mais la seule pensée que Jacote vas se faire du souci aplanit tous les dangers.
Il referme la maison. En pédalant, il se souvient qu'il n'a pas ouvert les volets, mais tant pis. A partir de cet instant, une nouvelle vie commence. Il pousse un gros soupir en s'arrêtant devant le garage. S'il pouvait se douter ! Ceux qui se moquent de luis, près de la fontaine, feront une sacrée tête quand ils apprendront que le gros pataud est parti avec une fille, et pas n'importe laquelle, la fille du capitaine de gendarmerie.
Afficher en entierIl sourit en remerciant Sandrine d'avoir accepté son invitation. Tout son être dégage une impression de solidité, de force qui gomme son âge. Non, cet homme n'est sûrement pas gâteux, comme le prétend Julien !
Celui-ci ne s'est pas dérangé pour l'accueillir. Il lui tend une main molle sans le lever de son siège, sur le terrasse qui domine la mer, à l'ombre d'un pin parasol. Les cheveux sur le front, il ne prononce pas un mot et se tourne vers la mer dont le roulement se mêle au crissement intense des cigales.
Le soir tombe, calme et radieux, une légère brise apporte des senteurs d'algues et de résine.
Afficher en entierC'est dans le regard de Louise que Baptiste découvre une vérité qui lui fait mal. Celle qu'il a toujours niée parce qu'elle remet en cause sa volonté. Celle qui le sépare des autres et le tien à l'écart des jeux de son âge. Il s'en est longtemps accomodé parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, mais ce matin, dans les yeux bleus de la fillette, il mesure sa différence. Le garçon reste bouche bée devant sa nouvelle voisine qui ne cesse de parcourir du regard sa lourde silhouette. Elle sourit enfin, mais Baptiste voit, dans le pli de ses lèvres, un peu de cette moquerie qui l'accompagne toujours, surtout en cours de gymnastique. [...]
[...] Il a l'impression de se trouver derrière une vitre, comme un animal répugnant que l'on montre au fond d'un bocal.
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