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Alors qu'à quarante-six ans Servaz ne ressentait que stupeur et perplexité devant la vie moderne - ce mariage contre nature de la technologie, du voyeurisme, de la publicité et du commerce de masse -, son adjoint écumait forums et réseaux sociaux et passait bien plus de temps sur son ordinateur que devant sa télé. Servaz savait qu'il était un homme du passé - et que le passé n'était plus pertinent.
Afficher en entierTrain de nuit. Les trains de nuit sont comme des failles dans l'espace-temps, des univers parallèles : la vie tout à coup suspendue, le silence, l'immobilité. Les corps engourdis ; somnolences, rêves, ronflements... Et puis le galop régulier des roues sur les rails, la vitesse qui emporte les corps - ces existences, ces passés et ces avenirs - vers un ailleurs encore dissimulé dans les ténèbres.
Car qui sait ce qui peut advenir entre le point A et le point B ?
Afficher en entierMais le jour où tu seras mort, je dormirai mieux.
Afficher en entierNous passons notre vie à comparer. On compare des maisons, des télévisions, des voitures ; on compare des hôtels, des couchers de soleil, des villes, des pays. On compare tel film et son remake, telle ou telle interprétation d'un même rôle. On compare notre vie d'avant et celle de maintenant, des amis tels qu'ils étaient et ce qu'ils sont devenus. La police, elle, compare empreintes digitales, traces ADN, témoignages, versions successives des gardés à vue et aussi - quand elle en a l'occasion - armes et munitions.
Afficher en entierMais quelquefois il faut oublier son intelligence et laisser parler ses sens, son coeur.
Afficher en entierLe physique n'était pas tout, même pour une nuit...
Afficher en entierAvec ton fichu caractère. Ta façon de rembarrer les gens, ton arrogance. Pas étonnant que tu sois seule.
Afficher en entierLe garçon sentait beaucoup de choses sans vraiment les comprendre, avec cet instinct de louveteau qu'il avait développé.
- Tu ne dois pas avoir peur de ce que tu es, Gustav, lui avait dit un jour papa, et ça non plus Gustav ne l'avait pas exactement compris et pourtant il savait ce que papa avait voulu lu dire.
Oh oui.
Afficher en entierMême quand la salle bondée crépitaient d’applaudissements, il n’y voyait qu’un espace désert, silencieux, vide, des squelettes assis dans des fauteuils. Cent milliards : c’était le nombre de morts depuis les débuts de l’humanité. Un chiffre quatorze fois supérieur au nombre des vivants. Et, parmi eux, Mozart, Bach, Beethoven, Einstein, Michel-Ange, Cervantès. Voilà qui vous remettait à votre place, non ? Qui était-il au milieu de tous ceux-là ? Personne. Un squelette parmi d’autres, qui retomberait vite dans l’oubli.
Afficher en entier« Si Hirtmann est ici. » Habile, songea-t-il. Très habile. Il vit la phrase se déposer dans chaque conscience comme une couche de glace. C’était du bluff, mais ça avait marché : il le lut dans leurs yeux. Le fantôme du Suisse allait infecter leurs pensées comme il infectait déjà les siennes – et il ne les laisserait pas en paix.
C’était ce que la Norvégienne voulait.
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