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Dès qu’un dossier touchait de près ou de loin un politique, on ouvrait les parapluies, on marchait sur des œufs.
Afficher en entierIl songea : un jour les gens comme moi ne seront plus que des vieillards, des reliques d’un passé dont tout le monde cherche à se débarrasser.
Afficher en entierUne technologie de pointe, parfaitement rodée, sur un des départements les plus pauvres de France. Comment pouvons-nous continuer à lancer des fusées sur fond de bidonvilles ? C’est ce qu’avait dit Mitterand dans les années 1980.
Afficher en entierEt à côté, une petite affiche avec un texte illustré supposé drôle : « En Guyane, il n’y a que la rumeur qui court, la forêt qui est vierge, le bois qui travaille et les miroirs qui réfléchissent. »
Afficher en entierOn ne sait jamais ce qu’il y a dans la cervelle d’une personne âgée, il songea. Combien de souvenirs accumulés les années passant, qui le plus souvent s’éteignent avec lui.
Afficher en entierTrois fois par jour, on lui apportait le bain de protection. L'obia. Dans un récipient en terre amérindien, les feuilles mortes baignaient au fond de l'eau brune. Des végétaux rapportés de la forêt par l'obiaman, un homme au ventre énorme qui parlait des langues inconnues. Parce qu'il a un esprit en lui, on disait. Il était censé rassurer, il faisait peur au contraire avec son foulard noué au-dessus du front,ses plantes autour du cou et ses prières étranges. Pourtant Clifton avait suivi ses instructions à la lettre. Nu, debout dans la baignoire, il plongeait la calebasse dans l'eau et se versait le liquide chaud sur le corps, laissant les débris noirs s'accrocher à sa peau. Il se frottait les membres avec des brins d'herbe noué, imprégnés de cette potion foncée. Les yeux fermés, pour mieux recevoir l'obia en lui. Les bains empêcheront la police de te trouver, ils répétaient, tu passeras comme un jaguar, en silence, invisible. La drogue a beaucoup d'esprit en elle, plus tu en transportes plus il faut te protéger. Certains allaient jusqu'à faire leurs ablutions directement dans la forêt, pendant plus d'un mois, pour garantir le passage de plusieurs kilos de cocaïne.
Afficher en entierLe major Franck Marcy longea le câble électrique clandestin qui courait sur la terre grise, se planta en haut du talus. Cigarillo aux lèvres, Ray-Ban remontées sur le front, les bras croisés sur son torse imposant. A ses pieds, un paysage de bois, de tôle et de parpaings. Une centaine de baraques illégales, bricolées, bancales, fichées dans le sable derrière un lycée. Pas d'agencement particulier, on devinait des allées labyrinthiques serpentant entre les murs sombres. Plus bas, sous une masse végétale informe, on imaginait un petit marécage insalubre. Cité Carlton, c'est comme ça que les habitants appelaient leur quartier. Interdit de parler de bidonville. Le terme officiel, moins dégradant, c'était : habitat spontané.
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