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"(...) Elle prit le voile à Tolède
Au grand soupir des gens du lieu,
Comme si, quand on n'est pas laide,
On avait droit d'épouser Dieu.
Peu s'en fallut que ne pleurassent
Les soudards et les écoliers
Enfants, voici des boeufs qui passent
Cachez vos rouges tabliers !
(...)
Or, la belle à peine cloîtrée,
Amour en son coeur s'installa.
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit : Me voilà !
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
Il était laid, les traits austères,
La main plus rude que le gant;
Mais l'amour a bien des mystères,
Et la nonne aima le brigand.
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !"
Afficher en entier"L'alcyon, quand l'océan gronde,
Craint que les vents ne troublent l'onde
Où se berce son doux sommeil ;
Mais pour l’aiglon, fils des orages,
Ce n'est qu'à travers les nuages
Qu'il prend son vol vers le soleil ! "
Afficher en entier"Il y a un peu plus de 127 ans , la France perdait un homme politique, qui était à la fois écrivain et poète.Déjà adolescent, le caractère de Victor HUGO ne demandait qu’à s’affirmer: «Je veux être Chateaubriand ou rien». Avant l’âge adulte, il publie les «Odes», son premier recueil de poésies. Il entre dès lors dans le cœur du romantisme, ce cercle très fermé nommé «Cénacle».Avant son élection à l’Académie française, Victor HUGO écrivait les contemplations. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup apprécié son poème intitulé «Autrefois».
«Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants,
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis: Veux-tu t’en venir dans les champs?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons
,Et je lui dis: Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive:
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! Comme les oiseaux chantaient au fond des bois!
Comme l’eau caressait doucement le rivage!
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.»
Dans ce texte, nous entrons dans un registre nouveau, celui incarnant déjà l’image de la séduction, l’attitude amoureuse, les premiers pas. Après ce que nous venons de lire, pourquoi ne pas appeler ceci un ballet? Déjà l’écrivain avait rompu avec les règles de la poésie classique, faisant découvrir «sa subtilité des mots» aux amoureux des lettres".
Afficher en entier"Malheur à l'enfant de la terre,
Qui, dans ce monde injuste et vain,
Porte en son âme solitaire
Un rayon de l'Esprit divin !
Malheur à lui ! l'impure envie
S'acharne sur sa noble vie,
Semblable au vautour éternel ;
Et, de son triomphe irritée,
Punit ce nouveau Prométhée
D'avoir ravi le feu du ciel !
La gloire, fantôme céleste,
Apparaît de loin à ses yeux ;
Il subit le pouvoir funeste
De son sourire impérieux !
Ainsi l'oiseau, faible et timide,
Veut en vain fuir l'hydre perfide
Dont l'œil le charme et le poursuit ;
Il voltige de cime en cime,
Puis il accourt, et meurt victime
Du doux regard qui l'a séduit".
[Extrait] - Livre 4ème 1819-1827 - Le Génie - Ode 6ème (Juillet 1820)
Afficher en entier"Quoi ! toujours une lyre et jamais une épée !
Toujours d'un voile obscure ma vie enveloppée !
Point d'arène guerrière à mes pas éperdus !...
Mais jeter ma colère en strophes cadencées !
Consumer tous mes jours en stériles pensées,
Toute mon âme en chants perdu !"
[Extrait] - Livre 2ème 1822-1823 - A Mon Père - Ode 4ème (Août 1823)
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