Malgré toute sa beauté époustouflante, l'océan est aussi un lieu dystopique, abritant de sombre inhumanités. L'autorité de la loi, souvent si ferme à terre, renforcée et clarifiée par des siècles de rédaction précise, de domaines de juridiction âprement disputés et de régimes d'application musclés, est floue en mer, si tant qu'on puisse la trouver.

"- Tu n'étais pas destiné à être un génie. Les gens naissent en tant que génie. Mais tu peux devenir un monstre."

- Je suis ... un samouraï. Fils de Tetsujirou Souma. Je n'ai jamais faim. Car après tout, je suis déjà rempli de fierté.

-Je ne te l'ai jamais appris ? Un vrai samouraï n'a jamais faim. Tu veux savoir pourquoi ?
-Pour...quoi... ?
- ...
Quoi qu'il en soit, mange. C'est ce que ta mère te dirait, nan ?

" - Enfin, il n'y a pas que ce trou dans votre C.V....

- Si. Il n'y a que ce trou. Mon C.V. est un abîme sans fond.

- Vous exagérez. Pourquoi ne me parleriez-vous pas de vos études, de vos expériences professionnelles, qui sont intéressantes, de vos...

- Pour qu'il y ai un trou il faut des choses autour. Vous êtes bien d'accord avec moi, puisque c'est la première chose dont vous m'avez parlé après avoir lu mon C.V..

- Cher monsieur, c'est simplement que le C.V. a horreur du vide.

- Moi aussi j'ai horreur du vide. Mais c'est comme ça.

- Ressaisissez-vous mon vieux ! Moi aussi j'ai rencontré des femmes qui ont fait des trous dans mon C.V. !

- Ca m'est égal.

- Mais enfin vous êtes bien là pour trouver un emploi ? Vous n'allez tout de même pas vous polariser sur ce trou dans votre C.V. et ne me parler que de ça ?

- Et voilà. L'incompréhension habituelle. C'est directeur des ressources humaines et ça ne mesure même pas le drame d'un trou de C.V.. Au revoir monsieur."

" - Monsieur le directeur, dans toute entreprise humaine se loge une quantité incompressible de paresse. A moi tout seul je peux absorber ce quota de paresse. Alors plutôt que d'embaucher à l'aveuglette des quantités de demi-paresseux, de paresseux-contrariés, de paresseux-honteux, de paresseux à la petite semaine, autant embaucher un paresseux déclaré comme moi. Autant embaucher un professionnel, monsieur le directeur. Au moins vous savez à quoi vous en tenir.

- Certes.

- La paresse qui habituellement est disséminée un peu partout, dissimulée et incontrôlable, je la concentrerai toute entre mes belles mains inoccupées, et à part moi tout le monde dans votre établissement sera obligé de travailler à plein régime.

- C'est intéressant je dois admettre...

- La concentration capitalistique de la paresse marginale permet des économies d'échelle inconsidérables.

- Et à combien estimez-vous vos compétences ?

- A moins de cinq mille euros par mois aucun paresseux ne signe un contrat d'embauche monsieur le directeur."