Extraits

Mais si Brody voulait m’embrasser, allais-je refuser ?

Un regard à son visage fit se serrer mon ventre avec excitation et nervosité, et je sus à cet instant que non, absolument pas.

Mia sauta sur son coussin de canapé.

« Oui, mais est-ce que vous vous aimeeeez ?

— Mia !, grogna Cleo. C’est dégueu ! »

Mia gloussa si fort qu’elle tomba sur le côté et commença à scander : « Brody et Papa sont amoureu-eux ! » jusqu’à ce que Cleo lui tape sur la tête avec un coussin.

Maintenant, le visage de Brody n’était pas le seul qui était rouge vif de gêne. Heureusement, les filles étaient trop distraites pour poser d’autres questions.

Jacey rit. « Et Papa est vieux et ennuyeux, mais pas, genre, vraiment moche, si ? Il est malin, il a une belle carrière et ses blagues ne sont pas toujours ringardes. Et il fait de bons pancakes. Et je sais que c’est embêtant qu’il laisse son couteau plein de fromage au bord de l’évier comme s’il allait se faire un autre bagel, ce qu’il ne fait jamais, et il laisse tout le temps des bouteilles d’eau vides par terre dans sa voiture et il travaille beaucoup trop, mais il écoute toujours quand tu lui parles de trucs, Brody. Alors tu pourrais peut-être essayer de l’aimer un peu. »

Je ris faiblement. Elle n’avait aucune idée. Aucune.

«  C’est la meilleure pire chose qui me soit jamais arrivée et je ne sais pas quoi faire.  »

Il s’interrompit devant mon hochement de tête frénétique.

- Ou nous pourrions discuter ? Je n’attends rien de toi, Brody. Je sais que je ne suis pas le type de mec qui t’attire. Jamais je ne…

— Embrasse-moi ! », réussisje à aboyer. Cela n’était pas du tout ce que j’avais prévu de dire, si mon esprit était capable de prévoir, mais je ne pouvais pas (je ne voulais pas) le retirer, alors je continuai. -Je veux dire, je pense qu’on devrait s’embrasser. Je veux dire. Je veux dire afin… euh… de… rendre notre relation convaincante ? Je veux dire, je ne veux pas… je veux dire, tu es le genre de mec que je trouve attirant. Toi, personnellement, je veux dire. Pas d’autres mecs comme toi. Et on pourrait… je veux dire, si tu veux…

Super. Les mots : « Je veux dire » n’avaient plus aucune signification. Bien joué, Brody. Clic. Clic. J’essayai de déglutir, mais c’était impossible. Et, apparemment, quelqu’un avait volé tout l’oxygène de la pièce parce que respirer était devenu délicat aussi. Le regard de Grant devint plus intense, comme si j’étais une énigme qu’il essayait de résoudre. Bonne chance, voulais-je lui dire. Si tu trouves, j’adorerais savoir.

Je déglutis avec difficulté et apparut dans mon cerveau l’image de moi, traversant le parquet et poussant Brody contre la bibliothèque. De ses yeux verts s’écarquillant avec chaleur à la dureté de mon corps contre le sien. De sa respiration sortant rapidement et superficiellement. De lui me souriant et m’accueillant pour que je puisse poser ma langue sur cette parfaite fossette, lécher le sel sur sa peau et… putain. 

— Brody fait toujours tout pour nous rendre heureuses », dit Mia en se rasseyant pour manger sa pizza.

Je souris, mais, quand je surpris à nouveau les yeux de Grant, son sourire disparut et il me fit un regard étonné comme s’il ne m’avait jamais vu.

«  … mais, dans ces cas-là, elles auront leur autre papa, dit-elle gaiement. Ce qui sera parfait. »

Je clignai des yeux en regardant la directrice sans comprendre. « Leur… autre père, répétai-je.

— Beau-père, parent supplémentaire. » Elle agita une main dédaigneuse. « Peu importe comment monsieur Kelly choisit de se faire appeler dans votre famille, nous le respecterons, évidemment.

— Monsieur Kelly. Évidemment », fis-je faiblement le perroquet. 

— Non. Je voulais savoir quelle était votre relation avec monsieur Kelly, répliqua-t-elle un peu impatiemment. Est-ce un membre de la famille ? »

Oh.

Je sentis inconsciemment un sourire soulever les coins de mes lèvres.

Techniquement, Brody Kelly n’était pas de la famille. Je l’avais embauché comme nounou à domicile ou, comme Brody me corrigeait en plaisantant, comme notre « assistant maternel à plein temps », quatre années auparavant à la demande de ma sœur, parce qu’elle avait insisté pour dire que j’avais besoin de plus de soutien que les baby-sitters à temps partiel que j’avais employés jusque-là. Mais, depuis, il avait prouvé être absolument précieux. Les filles l’adoraient complètement et je…

Eh bien. Je l’aimais beaucoup.

Professionnellement.

Parce que c’était mon employé.