Extraits

— Hier soir, je t’ai vu flirter avec toutes tes clientes. Je mettrais ma main au feu que tu leur as dit à toutes qu’elles étaient « belles », « splendides », « magnifiques », que ce soit vrai ou non. Donc, quand tu me fais ce genre de compliment, ça ne signifie rien pour moi. Les palpitations que je pourrais éprouver si un autre homme me disait la même chose, le rougissement que je pourrais subir… rien de tout ça ne se produit avec un mec comme toi, parce que ces mots sont devenus si éculés, si galvaudés, qu’ils s’en retrouvent vidés de leur sens.

Mais les livres anciens .... Il y avait quelque chose d'extraordinaire dans le fait de se saisir d'un vieil ouvrage , sachant qu'une personne l'avait compulsé un siècle avaNT votre naissance ..

— Qu’est-ce que je te sers ?

— Je m’en occupe, Jo, intervint une voix grave et virile.

Je me crispai en voyant le barman de la veille s’approcher de nous à grands pas.

Je l’avais surpris à m’épier.

Son intérêt pour moi était dérangeant, d’autant plus maintenant que nous nous retrouvions proches l’un de l’autre.

Il était beau – trop beau.

Grand. Très grand. Et j’aimais les hommes grands, puisque je portais presque quotidiennement des talons qui me faisaient culminer à près d’un mètre quatre-vingts. Il avait une épaisse tignasse châtaine, légèrement hirsute, mais de façon sexy, pas soigneusement ébouriffée à l’aide d’une tonne de produits capillaires. Il me scruta de ses yeux bleu-vert chaleureux qui ressortaient sur son visage d’une beauté presque sauvage. Il ne s’était pas rasé depuis deux ou trois jours, et cela lui allait à merveille.

Le regard interrogateur de la fille, Jo, navigua de lui à moi, mais elle finit par hausser les épaules pour s’effacer au profit de son collègue.

Il vint se poster à sa place, carrant un peu plus les épaules quand il ouvrit les bras pour poser les paumes sur le comptoir – comme s’il voulait éviter que je me laisse distraire par autre chose que lui.

J’observai ses longs bras. Sa musculature indiquait qu’il fréquentait assidûment la salle de sport, et j’eus subitement envie de le voir sans ce tee-shirt noir qu’il portait.

Je me sentis monter en température.

Zut !

— Tu es revenue, me lança-t-il avec un sourire charmeur.

Il n’allait donc pas faire semblant de ne pas m’avoir scrutée tel un oiseau de proie la veille au soir – preuve qu’il était soit extrêmement sûr de lui, soit légèrement lèche-bottes. J’espérais sincèrement que la première hypothèse était la bonne.

— Oui, répondis-je d’un ton neutre. Mais cette fois, j’ai soif.

Ses yeux clairs s’illuminèrent.

— Et qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

Le sous-entendu dans sa voix soudain plus grave était sans équivoque.

Je fis néanmoins mine de n’avoir rien remarqué.

Snoring woke him.

The abrasive noise filtered into Craig’s unconscious and ripped him right out of sleep. He blinked against the faint light filtering in from the purple curtains hanging at his bedroom window.

Wait a minute.