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Commentaire de Cathy2909

Opus 77


Commentaire ajouté par Cathy2909 2021-04-25T16:46:07+02:00

Le chef d’orchestre Claessens est mort, la basilique Notre Dame à Genève est pleine pour un dernier hommage. Sa fille, Ariane, pianiste de renommée internationale, seule représentante de la famille s’apprête à jouer l’Opus 77, composé par Chostakovich. Assise à son piano, ses doigts effleurent les touches et elle entame au gré des notes un chassé-croisé temporel où les souvenirs s’éveillent, affluent attirés par cette partition indissociable de cette famille hors norme, toute au service de la musique classique et de la figure tutélaire du père. Le romancier nous happe et nous jette dans une symphonie familiale tragique où les excès de la passion artistique au service de l’excellence de l’interprétation musicale brisent et blessent des âmes fragiles aux atouts de génies. Chacun se perdra dans l’exigence et dans des silences infranchissables. Une plume élégante, musicale rythme avec justesse et force le parcours torturé du frère aîné, David, violoniste d’exception, toujours près du gouffre émotionnel dans son jeu musical où pointent ses conflits et contradictions face à un père trop charismatique et peu affectueux. Avec la précision d’un métronome, Ariane jette au vent ses réminiscences, sans artifices et ni pudeurs. Comme dans un refrain, elle s’épanche sur l’amour absolu qui la liait à son frère, David. Une relation entre parenthèses depuis le drame d’une compétition en Belgique où tout a été remis en question. Flamboyante jeune femme, elle s’arme et travaille sans relâche ses gammes sous des apparences de beauté froide et glaciale. Une armure, qu’elle revêt face à une célébrité étouffante, un monde aux accords trop élitistes, aux concerts et aux rivalités furieuses. Contre toute attente, la jeune femme s’impose comme la gardienne de l’histoire de sa famille qu’elle égrène à coups d’accords et d’octaves. Quant à son frère, il baisse les armes, incapable de s’assumer, il choisira la fuite et une vie de silences et de reclus. A chacun ses excès. Yaël, la mère, prodigieuse cantatrice s’oublie dans le chant et peu à peu se laisse sombrer dans une silencieuse démence. Claessens, virtuose du piano, dirigera d’une main de maître un orchestre et il cachera ses fêlures sous un masque narcissique et despote. Krikorian enseigne le violon à David et libère quelques arpèges d’un génie torturé et introverti. L’esprit créatif du compositeur Chostakovitch n’est jamais bien loin et survole ces moments de grâce et de douleurs.

Une partition fictionnelle très forte, révélatrice d’un chaos émotionnel familial où s’exacerbent les sentiments, les peurs sans la possibilité de communication, de gestes tendres qui pourraient réchauffer les cœurs ou soulager les peines. Seule, la musique enchaîne, irrite, blesse dans un huis clos infernal. Les émotions vibrent, les silences assourdissent. Chaque mouvement de l’Opus 77 en raconte un peu plus ou nous jette dans l’incertitude.

Aucune fausse note, à écouter et à lire comme à une première à l’opéra …

Longtemps après la dernière page tournée, ce concerto à fleur de peau nous hantera comme la petite sonate de Vinteuil de Proust …

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