Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 957
Membres
1 014 534

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par Gallia_green

Extraits de livres par Gallia_green

Commentaires de livres appréciés par Gallia_green

Extraits de livres appréciés par Gallia_green

Il est 4 h 45 du matin lorsque je franchis l’entrée de mon complexe immobilier et que les portes de l’ascenseur menant chez moi s’ouvrent enfin. Je pénètre dans la cabine, les escarpins pendant au bout des doigts, j’appuie sur le bouton de mon étage et m’adosse contre la cage métallique. Je ferme ensuite les yeux pour me détendre durant la douce ascension quand une voix familière m’indique que j’aurai bientôt de la compagnie.

— Maddie, darling ! roucoule Tyler, cet anglophone aimable et séduisant, qui est aussi le célibataire le plus actif de l’immeuble où je vis.

Il y a autant de femmes qui circulent chez lui que dans un Starbucks les lundis matin. Malgré l’évidence que ce policier est un player invétéré, sa façon de demander sans passer par quatre chemins m’amuse. Ainsi, au courant de la dernière année, on a développé une drôle de relation qui se situe quelque part entre l’amitié et le flirt. Jamais au grand jamais je ne céderais aux avances de ce type, mais ça me fait du bien d’échanger avec un homme honnête. Honnête dans le sens où Tyler n’a jamais prétendu vouloir autre chose que du sexe de ma part.

— J’arrive juste à temps pour ton feet massage, remarque-t-il en fixant mes orteils nus.
— C’est ce qu’on m’a offert de plus intéressant de la soirée ! Surpris par mes propos, Tyler se redresse, prêt à s’approcher, avec un large sourire aux lèvres. Je lève le bras, doigts écartés, pour lui indiquer de demeurer de son côté.
— Je dis seulement que j’ai mal aux pieds et que si j’étais naïve, tu m’aurais eue.
— Damn ! lâche-t-il avec un sourire en coin quand les portes s’ouvrent à son étage. You know where to find me if you change your mind.
— Le problème c’est que je sais trop bien que j’aurais droit à un massage intégral…
— Oh, darling ! Tu ne sais pas ce que tu manques ! Je m’esclaffe malgré moi.
— Bonne nuit, Tyler.
— Well, then, I’ll see you in my dreams, Maddie ! s’exclame mon voisin en s’éloignant vers son appartement.
Avez vous apprécié cet extrait ? 0
Extrait du Chapitre premier : Deux mondes tranquilles.


"Ce qui m’effraie en Asie, c’est l’image de notre futur, par elle anticipée. Avec l’Amérique indienne je chéris le reflet, même là-bas, d’une ère où l’espace était à la mesure de son univers."

- Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques. -


En 1520, Charles Quint, François Ier et Henri VIII sont les astres montants de la chrétienté latine. Régent de Castille depuis 1517, sacré roi de Germanie en 1520, Charles de Gand est né avec le siècle. François Ier est roi de France depuis 1515 et Henri VIII d’Angleterre depuis 1509. Au Portugal, le vieux Manuel le Fortuné a encore assez de force pour convoler avec la sœur du roi Tudor. Face à leurs rivaux français et anglais, Charles de Gand et Manuel de Portugal nourrissent des ambitions océaniques qui projettent leurs royaumes vers d’autres mondes. En novembre 1519, un aventurier espagnol, Hernan Cortés, à la tête d’une petite troupe de fantassins et de cavaliers, fait son entrée à Mexico. En juin 1520, une ambassade portugaise, aux effectifs plus modestes encore, pénètre à Nankin. C’est dans cette ville que l’ambassadeur Tomé Pires est reçu par l’empereur de Chine, Zhengde. Des sources coréennes signalent la présence de Portugais dans l’entourage impérial, où ils auraient bénéficié des services d’un guide et d’un interprète, le marchand musulman Khôjja Asan. À Mexico et à la même époque, Hernan Cortés rencontre Moctezuma, le chef de la Triple Alliance ou, si l’on préfère, l’« empereur des Aztèques ».

Les deux empereurs.

Zhengde, d’abord. C’est à Pékin, en juin 1505, que Zhu Houzhao a succédé à son père l’empereur Hongzhi sous le nom impérial de Zhengde. Monté sur le trône à quatorze ans, le dixième empereur Ming disparaîtra en 1521. Son règne a été malmené par les chroniqueurs. À les en croire, Zhengde aurait délaissé les affaires de l’État pour s’adonner à une vie de plaisirs. Il préférait voyager hors de la Cité interdite, laissant ses eunuques prédateurs amasser des fortunes.
Zhengde était en fait aussi un guerrier qui s’efforçait d’échapper à la tutelle de la haute administration pour renouer avec la tradition d’ouverture, pour ne pas dire de cosmopolitisme, de la précédente dynastie mongole, les Yuan. Passant le plus clair de son temps hors du palais impérial, il aimait à s’entourer de moines tibétains, de clercs musulmans, d’artistes venus d’Asie centrale, de gardes du corps jurchen et mongols, quand il ne fréquentait pas les ambassades étrangères de passage à Pékin. Il aurait même interdit l’abattage des porcs pour améliorer ses relations avec les puissances musulmanes d’Asie centrale. En 1518 et 1519, Zhengde conduit lui-même des campagnes militaires au nord contre les Mongols et au sud dans le Jiangxi. En 1521, il décide de mater un prince rebelle et le fait exécuter à Tongzhou. Son image n’en sortira pas grandie. C’est du moins l’impression que laissent les chroniques officielles et les gazettes parues après sa mort, qui s’accordent à faire de son règne une ère de troubles et de déclin (moshi). Exode des paysans vers les mines et les villes, montée des parvenus, ébranlement des traditions, « coutumes locales balayées par les changements », exactions perpétrées par l’administration, malaise et agitation du petit peuple, boom de la contrebande avec les Japonais, le bilan que l’histoire officielle a retenu n’est guère brillant. Sans compter les catastrophes naturelles – l’inondation et la famine de 1511 – qu’on n’hésite pas à mettre sur le compte de la crise qui frappe la société. Mais pas toute la société. Dans le même temps, on ne compte plus les fortunes nouvelles, la production partout s’est s’accrue et le commerce international est plus que jamais prospère.
En 1520, au cours d’une crise d’ivresse, le maître de la Chine glisse de la barque impériale dans les eaux du Grand Canal, l’artère principale qui relie le nord au sud du pays. La fièvre ou la pneumonie qu’il contracte après ce bain forcé l’emportera l’année suivante, un 20 avril, à l’âge de trente ans. L’eau glacée avait causé sa mort et, comme elle était l’élément du dragon, des chroniqueurs ont pensé que des dragons étaient responsables de sa fin. Quelques mois auparavant, des créatures étranges auraient troublé le calme des rues de Pékin. Elles s’en prenaient aux passants, qu’elles blessaient avec leurs griffes. On les nommait les « sombres afflictions ». Le ministère de la Guerre se chargea d’y mettre bon ordre et les rumeurs se dissipèrent. Zhengde, qui s’était toujours montré curieux des choses étrangères, avait rencontré les Portugais de l’ambassade peu avant sa mort. Mais, aux yeux de ses contemporains et de leurs successeurs, l’épisode restera insignifiant. Il ne lui vaudra pas la renommée posthume et tragique qui s’attachera à la personne du tlatoani de Mexico-Tenochtitlan, Moctezuma Xoyocotzin. Un film tourné en 1959, Kingdom and the Beauty, en pleine époque communiste, ne suffira pas à immortaliser les frasques d’un souverain qui se déguisait en homme du peuple pour vaquer à ses plaisirs.
De Moctezuma Xoyocotzin, on sait beaucoup et peu de choses. Ici, le ton change. L’univers aztèque nous est encore moins familier que le monde chinois et il se nimbe d’un voile à jamais tragique. De Moctezuma Xoyocotzin, Indiens, métis et Espagnols nous ont laissé des portraits biaisés et contradictoires : il fallait coûte que coûte trouver des raisons à l’effondrement des royaumes indigènes ou magnifier les prouesses de la conquête espagnole. Petit-fils et successeur d’Ahuitzotl (1486-1502), Moctezuma est né vers 1467. C’est un homme d’âge et d’expérience : il a franchi le cap de la cinquantaine à l’arrivée de Hernan Cortés. Neuvième tlatoani, il règne de 1502 à 1520 sur les Mexicas de Mexico-Tenochtitlan ; il domine aussi Texcoco et Tlacopan, ses partenaires de la Triple Alliance – les « trois têtes ». La tradition occidentale en a fait l’empereur des Aztèques.
Les chroniqueurs lui attribuent des vertus guerrières qu’il aurait manifestées au début de son règne, mais il ne semble guère les avoir mobilisées contre les conquistadors. Il aurait renforcé son emprise sur les élites nobiliaires et remanié les cadres du pouvoir en limogeant une partie des serviteurs de son prédécesseur ; il aurait modifié le calendrier, un geste dont on saisira plus bas toute la portée, et conduit plusieurs campagnes contre les adversaires de la Triple Alliance. Avec un succès mitigé. L’échec qu’il essuya face à Tlaxcala (1515) prouve que point n’était besoin d’être espagnol, d’avoir des chevaux et des armes à feu pour lui tenir tête. Comme son collègue chinois, l’empereur Zhengde, il entretenait une ménagerie remplie d’animaux exotiques ; comme lui également, il appréciait les femmes. Le chroniqueur Díaz del Castillo confirme qu’il était « exempt de sodomies », les Espagnols ayant toujours besoin de se rassurer sur ce chapitre. Moctezuma périt exécuté par les Indiens ou par les Espagnols. Les histoires rédigées après sa mort truffent son règne de mauvais présages que les « prêtres des idoles » auraient été incapables de déchiffrer et qu’on associera après coup à la conquête espagnole. Son sort pitoyable inspirera films et opéras. Il lui vaudra, au contraire de Zhengde, une place impérissable dans l’histoire occidentale et dans l’imaginaire européen.
Rien de commun entre ces deux empereurs, si ce n’est que tous deux se sont trouvés impliqués dans la même histoire. En novembre 1519, Moctezuma rencontre les Espagnols à Mexico ; quelques mois plus tard, Zhengde fait connaissance des Portugais à Nankin. Mais, avant de revenir sur cette coïncidence, un mot de ce que représentent la Chine et le Mexique à l’aube du xvie siècle.
Avez vous apprécié cet extrait ? 0
E

(Christian, Baptiste, Paul), dit Cricri. Fils caché de Paul, Cricri Eluard doit aujourd’hui encore à la notoriétéde son père d’être resté dans l’ombre, bien qu’il habite Nice, plein sud, face au goudron. Elevé au sein par une nourrice dubitative qu’il tétait d’ailleurs de droite et de gauche, Cricri Eluard voulut dès son plus jeune âge se séparer de l’étiquette surréalisto-communiste attachée au nom paternel et n’a jamais montré qu’un intérêt poli envers le martyre, le don de soi, le sacrifice au drapeau et les beuveries cosmopolites populacières des anniversaires du Débarquement. Des écrits de Cricri, peu méritent d'être cités dans le présent ouvrage. Nous leur préférerons cette admirable page de Paul Éluard. Ami lecteur, si tu la connais, tu m'arrêtes.


Sur le collier du chien que tu laisses au moins d'août
Sur la vulgarité de tes concours de pets
Sur l’étendard nazi et sur le drapeau rouge
Sur la rosette au coin du vieillard officiel Sur les blousons kaki, sur les képis dorés
Sur le cul blanc des féministes
Sur le mandrin des misogynes
Sur le béret obtus des chauvins aveuglés Sur la croix des cathos, le croâ des athées
Sur tous les bulletins et sur toutes les urnes
Où les crétins votants vont se faire entuber
Sur l'espoir en la gauche
Sur la gourmette en or de mon coiffeur de droite
Sur la couenne des connes aplaties sur les plages
Sur l'asphalte encombré de cercueils à roulettes
Sur les flancs blancs d'acier des bombes à neutron
Que tu t'offres à prix d'or sur tes impôts forcés
Sur la sébile humiliante et dérisoire
Qu’il faut tendre pourtant à tous les carrefours
Pour aider à freiner l’ardeur des métastases
Sur le mur de la honte et sur les barbelés
Sur les fronts dégarnis des commémorateurs
Pleurant au cimetière qu'ils ont eux-mêmes empli.
Sur le petit écran qui bave encore plus blanc
Sur l'encéphalogramme éternellement plat
Des musclés, des Miss France et des publicitaires
Sur l’étendard vainqueur de la médiocrité
Qui flotte sur les ondes hélas abandonnées
Aux moins méritants des handicapés mentaux
Sur la Bible et sur Mein Kampf
Sur le Coran frénétique
Sur le missel des marxistes
Sur les choux-fleurs en trop balancés aux ordures
Quand les enfants d'Afrique écartelés de faim
Savent que tu t'empiffres à mourir éclaté
Sur le nuage
Sur la lune
Sur le soleil atomique
Sur le cahier d'écolier de mes enfants irradiés
J'écris ton nom
HOMME.
Avez vous apprécié cet extrait ? 0


Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode