Ajouter un extrait
Liste des extraits
PAULINE
Qui de vous deux aujourd'hui m'assassine ?
Sont-ce tous deux ensemble ou chacun à son tour ?
Ne pourrai-je fléchir la nature ou l'amour ?
Et n'obtiendrai-je rien d'un époux ni d'un père ?
Afficher en entierSévère:
Est-ce là comme on aime, et m'avez-vous aimé ?
Pauline:
Je vous l'ai trop fait voir, Seigneur, et si mon âme
Pouvait bien étouffer les restes de sa flamme,
Dieux, que j'éviterais de rigoureux tourments !
Ma raison, il est vrai, dompte mes sentiments,
Mais quelque autorité que sur eux elle ait prise,
Elle n'y règne pas, elle les tyrannise,
Et quoique le dehors soit sans émotion,
Le dedans n'est que trouble, et que sédition,
Un je ne sais quel charme, encor vers vous m'emporte,
Votre mérite est grand, si ma raison est forte ;
Je le vois encor tel qu'il alluma mes feux
D'autant plus puissamment solliciter mes vœux,
Qu'il est environné de puissance et de gloire,
Qu'en tous lieux après vous il traîne la victoire,
Que j'en sais mieux le prix, et qu'il n'a point déçu
Le généreux espoir que j'en avais conçu.
Mais ce même devoir qui le vainquit dans Rome,
Et qui me range ici dessous les lois d'un homme,
Repousse encore si bien l'effort de tant d'appas,
Qu'il déchire mon âme, et ne l'ébranle pas.
C'est cette vertu même à nos désirs cruelle
Que vous louiez alors en blasphémant contre,
Plaignez-vous-en encore, mais louez sa rigueur
Qui triomphe à la fois de vous, et de mon cœur,
Et voyez qu'un devoir moins ferme et moins sincère
N'aurait mérité l'amour du grand Sévère.
(scène 2, acte II)
Afficher en entier"Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle,
Et le désir s'accroît quand l'effet se recule."
Afficher en entierActe II, scène VI :
NEARQUE :
Ce zèle est trop ardent, souffrez qu'il se modère.
POLYEUCTE :
On n'en peut avoir trop pour le Dieu qu'on révère.
NEARQUE :
Vous trouverez la mort.
POLYEUCTE :
Je la cherche pour lui.
NEARQUE :
Et si ce coeur s'ébranle ?
POLYEUCTE :
Il sera mon appui.
NEARQUE :
Il ne commande point que l'on s'y précipite.
POLYEUCTE :
Plus elle est volontaire, et plus elle mérite.
NEARQUE :
Il suffit, sans chercher, d'attendre, et de souffrir.
POLYEUCTE :
On souffre avec regret, quand on n'ose s'offrir.
NEARQUE :
Mais dans ce temple enfin la mort est assurée.
POLYEUCTE :
Mais dans le ciel déjà la palme est préparée.
NEARQUE :
Par une sainte vie il faut la mériter.
Afficher en entierActe I, scène IV :
FELIX :
Tu veux flatter en vain un père malheureux,
Il nous perdra, ma fille. Ah, regret qui me tue,
De n'avoir pas aimé la vertu toute nue !
Ah, Pauline, en effet tu m'as trop obéi,
Ton courage était bon, ton devoir l'a trahi,
Que ta rébellion m'eût été favorable !
Qu'elle m'eût garanti d'un état déplorable !
Si quelque espoir me reste, il n'est plus aujourd'hui
Qu'en l'absolu pourvoir qu'il te donnait sur lui :
Ménage en ma faveur l'amour qui le possède,
Et d'où provient mon mal, fais sortir le remède.
Afficher en entier