Extraits

Devant mon regard affolé il me saisit le visage et plongea ses yeux dans les miens. Il me rassura quelques secondes et me laissa seule pour aller voir ce qu’il se passait. Une odeur âcre emplit ma chambre. Des cris, des plaintes s’élevaient dans l’air et parvenaient jusqu’à moi. J’entendais des voix, tout semblait confus. il était planté devant l’entrée, comme paralysé.

Je savais que c’était inutile, mais c’était plus fort que moi. L’angoisse, l’incertitude me faisaient perdre la raison. Les liens me sciaient la peau et un liquide chaud glissait sur mes poignets. Au bout de longues minutes, je lâchai prise, la douleur qui me tiraillait était trop grande. Des larmes brûlantes roulaient sur mes joues. Était-il possible que je fusse la prisonnière de la République ? Je tentai de me rappeler les événements passés, sans résultat. Seul le souvenir d’Henri et Hugues qui attendaient Missy dans son salon apparaissait nettement. Mais comment avait fini cet épisode ?

Il se leva et renversa la table. Ses veines sur son front palpitaient au rythme de sa fureur. Son visage était difforme, presque inhumain. Complètement terrifiée, j’en perdais mes mots. Mon pouls s’accélérait et mon cœur frappait ma poitrine violemment. Était-ce la fin ?

— Que signifiait ce baiser pour toi tout à l’heure ? cria-t-il.

Les balles sifflaient à mes oreilles, sans réellement me toucher. Je me sentais si puissante, totalement invincible. Les projectiles rebondissaient sur ma poitrine sans laisser la moindre trace sur moi. Je levai les yeux au ciel, remerciant Prunelle.

Cette idée venait d’elle, nous l’avions vaguement évoquée ensemble et je n’imaginai pas que nous la mettrions si vite en place. Franck devait être fou de colère. Enfin si cela réussissait, il m’en voudrait certainement moins de lui avoir caché ce plan. Un bruit sourd retentit, me tirant de mes pensées. Une roquette... Elle toucha le sol juste devant mes pieds. Je fermai les yeux. Mon cœur s’emballa. Je n’avais pas songé à ce genre de chose, pourvu que le bouclier tienne, sinon, je ne donnais pas cher de ma peau.