Extraits

Nouvel extrait

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Riley se rendait à ses quartiers pour déblayer le terrain lorsqu'une chose surprenante parvint à ses oreilles. Sienna parlait à Hawke dans son bureau, et comme la porte était ouverte, il entendait tout. Ce n'était pas ça le plus étrange. Ce qui avait retenu son attention, c'était que Sienna s'adressait poliment à leur chef.

- J'apprécie que tu me confies un poste au sein de la hiérarchie, dit-elle sur un ton mature qu'il ne lui connaissait pas.

Un silence. Puis:

- Tu l'as mérité.

Court, concis. Hawke ne voyait sans doute pas ce qu'elle mijotait au juste cette fois;

- Je ne décevrai pas la meute, ajouta Sienna. Indigo dit que je maîtrise bien la partie physique de l'entraînement de soldat... il ne me reste plus qu'à me familiariser avec les autres aspects.

Riley ne s'étonnait pas du rang que Hawke avait choisi de lui attribuer. Sienna était une dominante. Accomplir des tâches liées à la protection d la meute était l'idéal pour elle.

- N'y manque pas. Ou Indigo t'écorchera vive.

- Compris.

Bon, ça devenait plus que bizarre. Ce n'était pas dans le tempérament de Sienna de se montrer aussi docile. Elle ressemblait à Mercy. Un peu sauvage, passionnée, incroyablement vivante. Son instinct lui souffla que ce qui se passait dans le bureau de Hawke était important.

- C'est tout ? demanda sèchement Hawke.

- Oui. Au revoir.

Et Sienna sortit. Voyant Riley, elle lui adressa un petit signe de la main mais ne vint pas lui dire bonjour. Riley étrécit les yeux; la violence du contrôle qu'elle exerçait sur elle-même était presque palpable. Il suffirait qu'on la pousse un peu un peu trop loin pour que cette fille explose.

- Qu'est-ce qui se passe, bon sang ? demanda-t-il en entrant dans le bureau de Hawke et en refermant la porte.

- C'est à moi que tu le demandes?

Son chef serrait les dents si fort que Riley entendait presque ses os grincer.

- Elle est fermée comme une huître. (Et Riley savait de toutes les fibres de son être que ce n'était pas normal.) Si elle était une louve, j'aurais dit qu'elle essayait d'étouffer son animal.

- Fait chier, Riley. ( Hawke s'écarta de son bureau et se mit à faire les cent pas dans la pièce.) Je ne sais pas ce qui se passe. Je suis allé lui parler et lui ai proposé de devenir apprenti soldat.

- Et?

- Et rien. (Hawke donna un coup de pied dans le mur si violent que ça avait forcément dû être douloureux, puis il fit volte-face et repartit dans l'autre sens.) Elle a dit "Merci" et "J'accepte avec plaisir".

- Ce n'est pas le genre de Sienna.

Les yeux pâles de Hawke exprimaient la fureur de son loup.

- Il faut croire que si, maintenant. Qui plus est, c'st une bonne chose pour la meute.

Sauf qu'il ne semblait pas convaincu.

p.199Spoiler(cliquez pour révéler)

Hawke cligna des yeux, le geste lent et paresseux d'un prédateur aux aguets.

-Si le nom de Sienna figure au programme, je vais t'ouvrir la panse, te nouer les intestins et te jeter en pâture aux loups sauvages.

Riley sourit et poursuivit comme si Hawke n'avait rien dit.

-Tu doit t'occuper du cas d'une certaine jeune Psi à qui tu as offert un asile quand sa famille entière a déserté le PsiNet.

-J'aurais dû donner l'ordre de tous les manger.

- Les Psis ont un goût de caoutchouc, dit Riley avec le plus grand sérieux du monde. Je le sais, j'ai essayé d'arracher le bras de Judd au cours d'une partie de chasse.

« Elle se fiait assez à Riley pour savoir qu’il ne blesserait pas ses frères, mais bien des choses pouvaient mal tourner quand les hommes se comportaient de façon stupide… surtout quand ces hommes étaient pourvus de griffes et de crocs conçus pour chasser des proies.

— Tu aurais dû y songer avant de dire à mon ex que je mange des chatons vivants au petit déjeuner.

Mercy éprouva une minuscule pointe de culpabilité. Puis son félin se demanda ce que Riley penserait de sa dernière « mise en fuite » réussie.

— Qui aurait pu prévoir qu’elle allait me croire ?

— Ah tiens ? Alors que tu as « accidentellement » ouvert le placard dans lequel se trouvait ma « cage à chatons », pleine de pauvres minous tristes qui allaient me servir de quatre-heures ? (Il haussa un sourcil.) La cage était juste à côté de mes outils à « dépecer les chatons », non ?

— Ça se voyait que c’étaient des faux. »

Nouvel extrait

- Sienna a besoin de s'éloigner de la tanière un moment, dit-elle à Hawke de but en blanc. Je lui ai proposé de venir loger dans notre aire. ( Lucas avait été bien inspiré d'ajouter une chambre lorsque Julian et Roman avaient commencé à venir dormir chez eux régulièrement.) J'aimerais que tu la décharges de ses devoirs ici.

- Non, bon sang! (Hawke abattit la main sur le bureau.)C'est trop risqué. Si le Conseil la soupçonne d'être en vie, ils voudront débusquer toute la famille.

- Ce ne serait que pour une semaine ou deux, dit Sascha, et on peut la grimer. Elle a accepté de se couper les cheveux et de porter des lentilles. Elle n'a même plus la démarche d'une Psi après ces deux années passées dans la tanières. Elle se fondra dans la masse.

- Qu'elle se coupe les cheveux? répéta Hawke.

Elle pouvait comprendre son choc. La chevelure de Sienna était incroyablement belle, d'une nuance intense et unique qui brûla d'un feu intérieur. Elle avait foncé au cours de la dernière année jusqu'à ne plus être vraiment rouge. Plutôt bordeaux, ou comme le coeur sombre d'un rubis. Une couleur si repérable qu'ils allaient devoir simplifié sur cheveux courts. Même si Sascha avait l'intention de convaincre l'adolescente de garder ses longueurs; ce serait un point d'ancrage psychologique, bien nécessaire quand tout le reste s'effondrait autour d'elle.

- Tu dois la laisser partir, dit-elle au chef. Elle a besoin de temps pour reconstruire ses boucliers.

Les yeux pâles de Hawke étincelèrent.

- Et en quoi un changement de lieu l'y aidera ?

Lucas s'agita à côté de Sascha, mais il n'intervint pas.

- Parce qu tu ne seras pas là, dit-elle.

Tous se turent. Puis Hawke jura.

- Bordel. Sascha. Je ne l'ai pas touchée. C'est une gamine.

- Je crois que Sienna n'est plus une enfant depuis bien longtemps. ( Elle le regarda dans les yeux.) Et elle grandit plus vite chaque jour.

Nouvelle pause chargée de colère. Enfin, Hawke se passa une main dans les cheveux et siffla entre ses dents serrées. L'air sombre, il soutint de nouveau le regard de Sascha.

- Tu as raison. Emmène-la et aide-la. Elle oubliera peut-être son amourette.

Sascha n'aurait pas su dire ce qui dicta ses paroles suivantes.

- Et dans le cas contraire ?

Des lignes blanches se formèrent aux commissures des lèvres de Hawke.

- Tu lui diras que je ne peux pas lui donner ce qu'elle veut.

Les mots qu'il ne prononça pas mais que Sascha entendit: Parce que je l'ai déjà donné à une autre. Percevant l'intensité de son chagrin, elle sut que Hawke avait perdu sa compagne.

Lucas lui effleura le creux des reins.

- On protégera la fille, dit-il à l'autre chef, d'homme à homme.

Hawke hocha la tête.

- Prenez bien soins d'elle. Et ramenez-la dans une semaine, ou je m'en chargerai moi-même.

_Bordel, qu'est ce qui t'es arrivé Adam ?

_On m'a tiré dessus dans le ciel. Comme sur un putain d'avion.

« Pas de doute, Yuki voulait le cuisiner au sujet de Mercy. Les membres de la meute fourraient leur fichu nez partout.

— Oh ! (Elle avait reporté son attention sur sa poupée.) Tu la trouves jolie ?

— Très. Tout comme toi.

Elle le gratifia d’un sourire radieux.

— Je t’aime bien, Riley.

Ce dernier sentit son cœur se serrer. Il aimait bien Sakura, lui aussi. Il était arrivé à Brenna de lui demander s’il n’était pas lassé du rôle de père après avoir eu tant de responsabilités à assumer pour les élever elle et Andrew, mais Riley n’avait jamais vu les choses sous cet angle. Avoir un enfant à élever et à protéger, c’était un don du ciel.

— Comment s’appelle ta poupée ?

— Mimi. (Elle posa la poupée sur ses genoux et lui tapota le torse.) Riley ? chuchota-t-elle.

Il rapprocha son oreille de ses lèvres.

— J’ai mangé un peu de ta tarte quand maman avait le dos tourné.

Riley éclata de rire, comprenant qu’elle était venue se cacher suite à son forfait. Son loup en conçut de l’amusement, lui aussi. Car cette petite était des siens, elle appartenait à une meute que l’homme autant que le loup avaient juré de protéger. La loyauté nouvelle qu’il sentait poindre en lui le déroutait à tous les niveaux, et il commençait à remettre en cause des vérités si indissociables de son existence qu’elles allaient de soi. »

-à plus, louveteau.

Riley s'appretait à la rattraper lorsqu'il se rendit compte un peu tard qu'il n'était plus seul. Humant l'air, il comprit comment l'intrus avait réussi à tromper ses défenses. Son loup ne considérait nullement sa petite soeur comme une menace.

-Bren, pas un mot.

Brenna jeta un coup d'oeil au visage de Riley et réprima un rire. Pas assez vite. Son frère aîné se retourna et braqua sur elle le regard qui tenait tout le monde en respect. Mais cette fois, son hilarité était trop grande pour qu'elle puisse la contenir plus longtemps.

Riley se contenta d'attendre que son fou rire soit passé avant de hausser un sourcil.

-Toi et Mercy! J'adore!

Silence.

Amour. Bonheur. Joie. Que leur importaient toutes ces choses puisqu'elles avaient pour revers la folie meurtrière, l'anarchie sanglante ? Les Psis préférèrent laisser cela aux espèces « animales » ; et tandis qu'humains et changelings s'enlisaient dans la turpitude des émotions, les Psis évoluèrent et devinrent les êtres les plus puissants de la planète.

Froids. Impitoyables. Silencieux.

Mais en l'an 2080, plus de cent ans après le « miracle » de Silence, les espèces animales entamèrent leur ascension. Et ce changement rejeta les Psis dans l'abîme. Dans les émotions, le chaos... et le cauchemar.

CHANGEMENT

Le changement peut tuer.

Dévaster.

Détruire.

Mais il peut aussi être salvateur? Nulle autre espèce sur cette planète ne le sait mieux que les Psis. Grâce à l'instauration forcée de Silence, le protocole qui a évincé leurs émotions alors même qu'il sauvait leurs esprits, cette race de télépathes, de clairvoyants et de guérisseurs, à la fois surdouée et maudite, parvint à s'éloigner du bord de l'abîme.

Après être restés à regarder d'en haut l'horreur à laquelle ils avaient échappé, ils s'en détournèrent en frissonnant.

Les années passèrent. Et lorsque le Conseil Psi déclara que leur taux de folie autrefois catastrophique était retombé à un niveau négligeable, qu'il ne subsistait plus trace de violence sur le PsiNet, ils surent qu'ils avaient pris la bonne décision. La seule décision possible.

Amour. Bonheur. Joie. Que leur importaient toutes ces choses puisqu'elles avaient pour revers la folie meurtrière, l'anarchie sanglante? Les Psis préférèrent laisser cela aux espèces "animales"; et tandis qu'humains et changelings s'enlisaient dans la turpitude des émotions, les Psis évoluèrent et devinrent les êtres les plus puissants de la planète.

Froids. Impitoyables. Silencieux.

Mais en l'an 2080, plus de cent ans après le "miracle" de Silence, les espèces animales entamèrent leur ascension. Et ce changement rejeta les Psis dans l'abîme. Dans les émotions, le chaos... et le cauchemar.

-Oh, je t'en prie, marmonna Mercy, vous êtes tous tellement protecteurs que vous seriez ravis de pouvoir emmailloter vos compagnes dans du coton et les mettre sous verre.

Sascha partit dans un tel fou rire qu'elle faillit laisser tomber son nem.

-Je crois que c'est le fantasme secret de Lucas.