Extraits

— Tu me tapes sur les nerfs, Riley.

— Ah ouais ?

— Toujours pragmatique, terre à terre et toutes ces conneries.

— C’est ce qu’elle dit.

— Ah. (Hawke se décrispa un peu.) C’est donc à cause de miss Mercy que tu étais sorti bouder.

— Je rumine. C’est toi qui boudes.

Hawke montra les dents.

— Je suis ton chef. Un peu de respect.

Riley ricana, même s’il était tout sauf détendu.

— Je t’ai vu vomir tes tripes après t’être empiffré de gâteau au chocolat. Le respect a un peu de mal à venir.

— J’avais sept ans. Et il me semble me souvenir que tu as vomi le premier.

— Tu as la mémoire qui flanche. 

— Si tu n’arrêtes pas de serrer les poings, dit-elle d’une voix doucereuse, tes veines risquent d’exploser.

— Je prendrai ça en considération, Mélisande.

Elle se retint de justesse de faire crisser les freins.

— Qui t’a dit ça ?

Il fallait qu’elle sache qui elle devait démembrer.

Il ricana.

— J’ai vérifié tes antécédents.

— Hein ?

— Tu crois que les SnowDancer se tournaient les pouces pendant que vous autres félins vous installiez ici ?

Vu qu’elle avait espionné aussi de son côté, elle ne pouvait pas vraiment lui reprocher ça. Mais…

— Interdiction de prononcer ce nom. Sous peine de mort.

— Je tremble comme une feuille, minette.

Elle poussa un cri.

— Pourquoi tu ne vis que pour m’exaspérer ? Pourquoi ?

Son sourire ne lui en révéla pas davantage.

— Il y a une chose qui m’a toujours intrigué… pourquoi t’être inscrite à ce concours en bikini quand tu étais ado ?

Partagée entre la colère et la honte, Mercy sentit le rouge lui monter aux joues.

— Tu es remonté jusqu’où ?

— Suffisamment loin. (Une pause.) Tu n’as pas répondu à ma question.

— Et toi, tu n’as pas disparu dans un nuage de fumée. La vie est pleine de déceptions.

Un grondement sourd emplit l’habitacle. 

— Tu n’as pas de vie, Drew.

— En ce cas, tu ne verras pas d’inconvénient à ce que je fourre le nez dans la tienne. 

Voir à quel point son meilleur ami était amoureux de sa compagne lui donnait la nausée. À vrai dire, toutes les sentinelles commençaient à la rendre malade.

— Clay qui fait les yeux doux à Tally, et je ne parle même pas de Luc et Sascha.

Venaient ensuite ceux qui l’offensaient le plus : Nate et Tamsyn. Comment ces deux-là osaient-ils encore être fous l’un de l’autre après toutes ces années !

— Ça devrait être illégal, gronda-t-elle.

Quant à Vaughn et Faith… mieux valait ne pas y penser.

Elle prit le parti d’aller courir. 

La fille blottie contre elle- Lisha- se détendit et se dégagea.

-Qu'est-ce que tu as été rapide, dit-elle lorsqu'elles repartirent.

-Oua, ajouta son amie, qui sautillait presque d'excitation. C'était juste... waouh!

-Carrément! (Lisha regarda Mercy, rayonnante.) J'ai entendu dire que tu étais, enfin, une sentinelle, mais je n'aurais jamais pensé te voir en pleine action. Des fois, les garçons disent que...

-Que tu n'es sûrement pas aussi dure à cuire que les hommes, acheva Jen. Je vais leur renvoyer ça dans les dents.

Mercy éclata de rire.

- Il faut les excuses... les garçons sont atteints d'une maladie incurable.

-Laquelle?

-La testostérone.

Les deux filles éclatérent de rire. Et Riley se retourna pour lui lancer un regard qui lui rappela tout ce qu'elle aimait à propos de la testostérone. Surtout quand elle était concentrée dans le corps dur et musclé d'un loup qui semblait prêt à la dévorer à petites bouchées sensuelles.

Le hurlement du loup s’éleva au-dessus de la ville, lugubre et si désespérément triste que tous ceux qui l’entendirent sentirent leur cœur frémir de chagrin.

Mercy éclata de rire.

- Il faut les excuser… les garçons sont atteints d'une maladie incurable.

- Laquelle?

- La testostérone.

Les deux filles éclatèrent de rire. Et Riley se retourna pour lui lancer un regard qui lui rappela tout ce qu'elle aimait à propos de la testostérone. Surtout quand elle était concentrée dans le corps dur et musclé d'un loup qui semblait prêt à la dévorer à petites bouchées sensuelles.

Le changement peut tuer.

Dévaster.

Détruire.

Mais il peut aussi être salvateur. Nulle autre espèce sur cette planète ne le sait mieux que les Psis. Grâce à l'instauration forcée de Silence, le protocole qui a évincé leurs émotions alors même qu'il sauvait leurs esprits, cette race de télépathes, de clairvoyants et de guérisseurs, à la fois surdouée et maudite, parvint à s'éloigner du bord de l'abîme.

Mercy traîna au lit bien au-delà de l’heure où elle se réveillait d’habitude, les yeux rivés au plafond de sa cabane. Courbaturée de partout, couverte de morsures, de griffures et de bleus, elle se sentait d’humeur à ronronner. Elle ne comptait pas le lui dire – jamais de la vie ! –, mais Riley assurait au lit. Ou sur le sol de la forêt.

Non seulement le loup l’avait presque culbutée jusqu’à l’inconscience, mais il lui avait également offert les meilleurs orgasmes de sa vie. Et ça, c’était tout bonnement la honte. C’était avec un loup qu’elle avait le mieux pris son pied ! Pathétique. Sauf que son corps lui disait de la boucler et de savourer. Car c’était bon… si bon que l’envie pourrait même lui prendre de recommencer.

— Non, se dit-elle à l’instant où cette pensée lui venait. Une fois – et l’essentiel de la nuit, ça ne compte évidemment que pour une fois – passe encore. Mais si ça se reproduit, il va se mettre en tête qu’il a des droits sur toi.

Elle connaissait les hommes changelings prédateurs. Ils aimaient exercer leur contrôle, en particulier sur leurs femmes. Et Riley était un bon gros loup de Neandertal régi par sa testostérone… il considérait probablement la soumission de Mercy comme un dû. Elle ricana.

— Pas dans cette vie.

Elle se retourna et gémit lorsque ses muscles protestèrent. Elle avait pris une douche la nuit précédente, mais elle ne couperait pas à un bain chaud. Ni à un massage. L’une de ses compagnes de meute accepterait volontiers de lui en faire un par simple amitié, mais elle verrait alors les marques sur son corps.

Mercy imaginait déjà la réaction des siens en découvrant qu’elle avait couché avec un loup.

Extrait du livre offerts par Nikita à sa fille Sascha concernant les E-Psi

"Introduction

Les E-Psi, ou empathes comme on les appelle plus communément, sont uniques en leur genre. Les pus puissants d'entre eux sont capables de remédier aux ravages des pires blessures émotionnelles. On raconte qu'ils pourraient guérir la folie; ça n'a jamais été prouvé. En revanche, il est certain qu'ils peuvent aider les gens à surmonter des épreuves difficiles en absorbant leurs émotions négatives, aptitudes qui défie toutes explications, même psychique. Au cours de mes recherches pour cette thèse, j'ai eut le privilège d'interviewer cent E-Psis de la région de New York, dont trois étaient cardinaux, vingt de haut rang (6,5 - 9,9), trente-sept de rang moyen (4,0 - 6,4) et quarante de bas rang (0,1 -3,9)

{...}

Les E-Psis n'ont jamais été rares, mais on en sait peu à leur sujet, peut-être parce que nous choisissons d'étudier ce qui nous fait peur. Et personne n'a peur des empathes. Après avoir été en contact quasi permanent avec eux pendant douze mois, je peux en conclure sans trop m'avancer que les E-Psis sont parmi les gent les plus chaleureux et les plus accueillants de la planète. Ils font de merveilleux compagnons, et il est rare de les voir seuls. Cependant, cette même chaleur, et générosité d'âme, qui rend l'autre aspect- ou dans certains cas, l'autre expression -de leur aptitude troublant. C'est le dilemme étique qui les préoccupe le plus, et ce sur quoi je me focaliserai dans la seconde moitié de mon livre"