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Pieds nus, le corps enroulé par un grand drap blanc, je cours comme une enfant dans la maison des fées. Je ne peux pas dire « ma maison ». Je n’y arrive pas, c’est trop. Trop grand, trop beau... Marvin s’est surpassé. Je n’arrive pas à tenir en place, je veux tout voir, chaque recoin. Elle est encore plus grande, plus belle que dans mes rêves. Il s’y dégage une atmosphère chaleureuse, comme s’il ne s’était passé que de belles choses dedans. Je n’ai même pas peur d’aller dans le grenier, qui n’a pourtant rien de rassurant... Et pourtant, j’y suis. Je suis dans la maison des fées ! ! !
– Eh bien, je ne sais pas d’où tu tiens cette énergie, mais c’est très agréable le matin. Moi, par exemple, je suis épuisé par notre nuit.
– Oui, c’est normal, tu es vieux !
– Oh, viens-là toi !
Afficher en entierSur la rambarde est gravé dans le bois un « Bradley et Mike James – 1968 ». Marvin n’en sait pas beaucoup plus. La cabane est à l’image de Mike, hostile, mais lui que j’imaginais obsédé par l’argent et le confort m’offre une nouvelle facette : celle d’un ours solitaire. Le mobilier n’a pas bougé depuis les années 1970, il y a de vieilles photos de famille, dont quelques-unes de Marvin. On aperçoit des marques d’usure, là où se trouvaient d’autres photos, décrochées prématurément. Peut-être celles de Victor – le petit frère de Marvin – et de Bradley – le père –, parti trop tôt rejoindre son ange. Marvin était étonné de trouver des photos de lui à tous les âges, même le premier article de presse locale qui lui était consacré prend place au-dessus de la cheminée. Comme je n’arrivais pas à dormir, j’ai fait le tour de la bicoque, j’y ai croisé beaucoup de bazar et de bouteilles vides. Se pourrait-il que Mike ait vraiment sombré, comme l’avait expliqué l’inspecteur à Marvin alors que nous étions dans le Bordelais ?
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