Extraits

Elle vivrait au grand jour, moi j'aimerais dans la nuit.

Il me manque oui. Même quand il est là. Et ses yeux semblent savoir ce que mon cœur ne lui dit pas.

Quand on a les yeux ouverts, on voit ce qu’on a; quand on a les yeux fermés, on voit ce qu’on voudrait. Voilà pourquoi on dort les yeux fermés et que l’on continue de battre des paupières toute la journée.

Le présent, ce n'est que le futur qui danse et le passé qui gronde. La vie est jalonnée de touches noires et de touches blanches, ne vouloir jouer que d'une couleur, c'est limiter sa vie aux chansonnettes ou à la dissonance. Les grandes musiques, les symphonies, passent de l'une à l'autre, de l'autre à l'une, accompagnant les arpèges futurs des accords du passé. Quelquefois, ce qui semble sonner faux d'un côté, sonne juste de l'autre...

Massimo : Et comment finit-elle cette pièce ?

Rubus : Comme elle a commencé. Savez-vous pourquoi l'on applaudit à la fin des représentations ? Pour réveiller les comédiens. Il arrive que certains jouent si bien qu'on ait peur qu'ils ne reviennent jamais à eux. Les applaudissements ne sont pas des remerciements. Ce sont des mises en garde. Faites attention de ne pas vous perdre dans vos rêves, Massimo.

Massimo : Le monde est petit. Où qu'elle aille, elle reviendra, j'en suis certain. Combien de fois, jurant de ne jamais revoir quelqu'un, on le retrouve malgré nous ? Au hasard d'une rue, au détour d'un chemin ? Si cela arrive pour les ennemis, pourquoi cela n'arriverait-il pas pour les amoureux ?

Je vous aime. Comme c'est plaisant à dire, et malheureux à vivre.